Alors que les Etats-Unis et ses forces armées sont fortement engagées au Moyen-Orient, au-dessus de la Syrie et de l'Irak afin de lutter contre l'organisation Etat Islamique (OEI), d'autres moyens militaires américains ont aussi été engagés, pour la seonde fois (officiellement), dans des frappes aériennes en Libye, toujours contre OEI.
En effet, hier lundi 1er août 2016, le Pentagone, via son attaché de presse Peter Cook, a affirmé «qu'à la demande du gouvernement libyen d'union nationale (GNA), les forces armées des Etats-Unis ont mené des frappes aériennes de précision contre des cibles de l'ISIL [Islamic State of Iraq and Levant] à Syrte, en Libye, afin de soutenir les forces armées affiliées au GNA, et qui cherchent à vaincre ISIL dans son fief principal en Libye».
Cette déclaration fait suite à une première, effectuée par Fayez al-Sarraj, le Premier Ministre libyen du gouvernement d'union nationale. Evoquée un peu plus tôt dans la journée, le dirigeant politique a alors affirmé que les frappes américaines avaient infligé de lourdes pertes aux jihadistes de l'organisation Etat Islamique implantés à Syrte, et qui subissent plusieurs revers et défaites depuis maintenant quelques semaines.
Selon le Departement of Defence des Etats-Unis, ces frappes aériennes seront suivies par d'autres dans les jours à venir, afin de continuer à soutenir les forces libyennes et de leur «permettre de faire une avancée stratégique décisive».
Les officiels américains précisent que ces forces libyennes «sont compatibles avec notre approche dans la lutte contre l'Etat Islamique, qui travaillent avec des forces locales capables et motivés».
Si le Pentagone s'est refusé à donner de plus amples détails sur ces frappes aériennes, et notamment les moyens aériens engagés dans ces missions, le très sérieux blog The Aviationist et le média américain Military Times ont toutefois divulgué quelques informations.
Selon The Aviationist, en collaboration avec le journaliste Babak Taghvaee, ces raids aériens ont été effectués par des éléments de l'US Marine Corps, aux côtés de ceux de l'US Air Force.
Opérants depuis le navire d'assaut amphibie USS Wasp (LHD-1), des hélicoptères d'attaque au sol AH-1W Super Cobra du Marine Light Attack Helicopter Squadron 467 (HMLA-467) auraient engagé des véhicules ainsi que des réservoirs contrôlés par l'organisation Etat Islamique.
Ces hélicoptères auraient aussi été rejoints dans leur raid par des MV-22B Osprey et des CH-53E Super Stallion, ainsi que par des drones MQ-9 Reaper de l'US Air Force, stationnés sur la Naval Air Station de Sigonella, en Sicile.
Du côté du Military Times, le site précise de son côté que ces missions sont le résultat de trois opérations distinctes, débutées il y a quelques semaines, et menées sous l'autorité militaire de l'AFRICOM (United States Africa Command).
La première opération, baptisée ODYSSEY RESOLVE, avait pour but de collecter du renseignements avec des sorties aériennes ISR (Intelligence, Surveillance and Reconnaissance), que ce soit avec des avions de combat ou des drones américains, mais peut-être aussi avec le concours des dossiers de renseignement établis par les vols de reonnaissance, entres autre, des Rafale Air de l'Armée de l'Air française et des Rafale M la Marine Nationale.
La deuxième phase, appelée JUNCTION SERPENT, a permi de définir les cibles à frapper. Enfin, la troisième et dernière, ODYSSEY LIGHTNING, se concentre sur les frappes aériennes en cours.
Pour rappel, ce n'est pas la première fois que les Etats-Unis mènent des frappes en Libye post-Khadafi. En effet, dans la nuit du 18 au 19 février 2016, des F-15E Strike Eagle du 48th Fighter Wing, partis de la base aérienne de Lakenheath (Suffolk, Royaume-Uni) et soutenus par des drones, ont frappé un camp d'entraînement construit à l'extérieur de la ville côtière de Sabratha, située à environ 65 kilomètres à l'ouest de la ville de Tripoli.