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Griffin Strike : Validation de la force expéditionnaire interarmées franco-britannique

Griffin Strike : Validation de la force expéditionnaire interarmées franco-britannique

© UK DoD - Patch de la composante Air de Griffin Strike
© UK DoD - Patch de la composante Air de Griffin Strike

Pour comprendre la mise en place de cet important exercice franco-britannique, appelé Griffin Strike, il faut remonter en 2010, et plus précisément, le 02 novembre, lors de la signature des accords de Lancaster House, entre Nicolas Sarkozy, alors président de la République Française, et David Cameron, premier-ministre du Royaume-Uni, qui visent à renforcer la coopération entre ces deux pays dans le domaine de la défense.

Après la tenue de multiples exercices, comme Corsican Lion en 2012, Capable Eagle en 2013, et Griffin Rise en 2015, Griffin Strike, dernier exercice de la série qui se déroule du 13 au 25 avril 2016 au Royaume-Uni, a pour objectif de valider une force expéditionnaire interarmées franco-britannique, aussi appelée Combined Joint Expeditionnary Force (CJEF).

Si Griffin Strike comprend un important contingent de personnels militaires britanniques (3 500), mais aussi français (2 000), l'exercice engage en parallèle des navires de la Marine Nationale (cinq) et de la Royal Navy (cinq), dix aéronefs de l'Armée de l'Air et onze appareils de la Royal Air Force, qui participent tous aux différentes missions qui sont mises en place.

A la fin de cet exercice, lorsque l'ensemble des objectifs seront validés, la France et le Royaume-Uni seront capables de mettre en place une CJEF «pour assurer la protection des intérêts nationaux de la France et du Royaume-Uni, mais aussi pour conduire des opérations en coalition ou sous-mandat de l’ONU, de l’OTAN, de l’Union européenne», selon le Ministère français de la Défense.

Sur terre
© UK DoD - Un groupe de militaires britanniques progressent derrière un VBCI français.

© UK DoD - Un groupe de militaires britanniques progressent derrière un VBCI français.

Dans un premier temps, la Composante terrestre de Griffin Strike, appelée Land Component Command (LCC), a installé son poste de commandement central et des brigades sous son commandement sur la base aérienne de St Mawgan, dans le comté de Cornwall, situé dans l'extrême sud-ouest de l'Angleterre.

Le Ministère français de la Défense précise que l'on trouve, toujours sur cette même base aérienne, «le commandement interarmées (Combined Joint Task Force HQ - CJTF-HQ), le commandement logistique binationale, et la direction de l'exercice».

Les différentes éléments engagés dans cet exercice, dont notamment huit VBCI, quatre chars Leclerc, deux VPC, et deux VAB, s'entraînement avec leurs homologues britanniques sur le grand camp d'entraînement de Salisbury, appelée outre-Manche Salisbury Plain Training Area (SPTA), et situé non loin de ville de Bristol.

Les moyens terrestres français sont notamment fournis par la 7ème Brigade Blindée (BB) de Besançon, ainsi que par la 1ère Brigade Logistique (BL) de Lille, qui assure l'ensemble du soutien logistique pour la mise en place de cet exercice, et pour sa tenue dans la durée, comme dans une opération extérieure.

En mer
© Marine Nationale - Essais d'interopérabilités entre les différents navires anglais et français.

© Marine Nationale - Essais d'interopérabilités entre les différents navires anglais et français.

Du côté maritime, les moyens engagés sont tout aussi importants. En effet, de son côté, la Royal Navy s'implique en engageant le navire de débarquement HMS Ocean, le navire d'assaut HMS Bulwark, aux côtés de la frégate MHS Sutherland, et du porte-hélicoptères RFA Lyme Bay.

Ces bâtiments britanniques s'entraînement avec le Bâtiment de Projection et de Commandement (BPC) Dixmude de la Marine Nationale, qui «embarque le commandement de la composante maritime (Maritime Component Command, MCC)».

A ses côtés se trouvent également, naviguant dans la Manche et en mer d'Irlande, la frégate anti-aérienne Cassard, le sous-marin nucléaire d'attaque Perle, le pétrolier ravitailleur Var, ainsi que la frégate anti-sous-marine La Motte-Picquet.

Dans les airs
© UK DoD - Ravitaillement en vol d'un Rafale C et d'un Typhoon auprès d'un A330MRRT Voyager de la Royal Air Force.

© UK DoD - Ravitaillement en vol d'un Rafale C et d'un Typhoon auprès d'un A330MRRT Voyager de la Royal Air Force.

Pour participer à cet exercice, l'Armée de l'Air française a déployé, sur la base aérienne de Leeming, située dans le comté du North Yorkshire, dans le nord-est de l'Angleterre, quatre Rafale C, dont deux issus de l'Escadron de Chasse 1/7 «Provence», et les deux restants appartenants au Régiment de Chasse 2/30 «Normandie-Niémen».

La Marine Nationale déploie, outre ses bâtiments, des moyens aériens tels que deux Rafale M, qui restent stationnés en France, sur la base aéronavale de Landivisiau, en Bretagne, ainsi que trois avions de patrouille maritime Atlantique II.

En outre, afin d'assurer une totale coordination de ces moyens aériens, un E-3F Sentry AWACS de la 36ème Escadre est aussi engagé dans l'exercice. Contrairement aux autres appareils de l'Armée de l'Air, celui-ci n'est pas déployé au Royaume-Uni et opère depuis sa base mère, sur la base aérienne 702 d'Avord.

Du côté de la Royal Air Force, les moyens aériens se composent de onze Eurofighter Typhoon, ainsi que des avions d'entraînement avancé Hawk, positionnés eux-aussi depuis la base aérienne de Leeming.

L'ensemble des appareils, qui ont pour objectifs d'assurer la supériorité de l'espace aérien de la zone de l'exercice ainsi que l'appui aérien rapproché au profit des troupes au sol, sont regroupés au sein de la 135 Combined Expeditionary Air Wing. Ils sont commandés depuis le centre de commandement, appelé Combined Joint Force Air Component Headquarters, situé sur la base aérienne de High Wycombe, située dans le comté de Buckinghamshire, dans le centre de l'Angleterre.

L'Armée de l'Air affirme de son côté que les premières sorties aériennes, effectuées sous une pluie et une météo que seuls les britanniques connaissent, ont eu pour but de se familiariser et de prendre des repères dans ce nouvel environnement où auront lieu les vols. Les jours passants, ces missions vont se diversifier, et surtout, elles vont se complexifier avec la mise en place de sorties aériennes impliquants de nombreux appareils, soumis à des scénarios complexes qui pourraient être rencontrés lors d'une opération.

Un pilote du «Provence» explique que «deux vagues de quatre sorties sont programmées chaque jour. Les vols sont réalisés uniquement de jour en première semaine puis nous enchaînerons par des vols de nuit au cours de la deuxième semaine».

De plus, le lieutenant-colonel David, commandant le détachement de chasse Rafale et commandant en second du «Neu-Neu», ajoute que «nous allons à la fois mener des missions air-air avec les Typhoon contre divers plastrons mais également des missions air-sol dans le polygone de guerre électronique britannique».

Du côté de nos alliés britanniques, le Group Captain David Bradshaw, «patron» du 135 Combined Expeditionary Air Wing, a déclaré que «malgré un temps épouvantable, le personnel britannique et français travaille déjà à plein régime pour cet exercice. Il est fantastique de voir notre alliance travailler ensemble, de manière efficace, et si vite».

Retrouvez plus de photos des aéronefs de l'Armée de l'Air et de la Royal Air Force dans un article publié dimanche 17 avril !