Lundi 19 Octobre 2015, une délégation de parlementaires russes qui se trouvait à bord d'un avion de ligne du gouvernement russe, et qui devait atterrir à l'aéroport de Genève en Suisse a accusé, à tort, l'Armée de l'Air française et plus précisément un de ses chasseurs, qui aurait réalisé une manœuvre «dangereuse» à proximité de l'avion russe.
Dans un premier temps, c'est Evguenia Tchougounova, la porte-paroles de Sergueï Narychkine, président de la Chambre Basse du Parlement russe, qui a indiqué qu'un «avion de chasse français s’est approché très près» de l'avion de ligne russe, et un des membres présent dans l'appareil aurait alors pu prendre une photographie de l'avion.
Selon le média russe Sputnik, le député russe Sergueï Gavrilov, présent dans l'avion, a indiqué qu'il espérait «une pleine compréhension du parlement français sur le fait qu'aujourd'hui, un avion français s'est comporté de manière très inamicale en empruntant le couloir aérien sur lequel volait l'avion de la délégation russe. Un avion militaire français a manœuvré de manière dangereusement proche de l'avion de la compagnie russe. Je pense que sous Mitterrand, De Gaulle ou même Sarkozy, cela n'aurait pas été possible».
Peu de temps plus tard, le Ministère russe des Affaires Etrangères a alors accusé à son tour l'Armée de l'Air française et convoqué l'ambassadeur de France en Russie, Jean-Maurice Riepert, afin de lui expliquer pourquoi Moscou évoquait publiquement ces soit-disant faits, que l'ambassadeur réponde aux interrogations des questions des autorités russes, et que ces dernières lui fassent part de leur «profonde préoccupation».
Seulement, voyant ces accusations portées publiquement par les parlementaires russes et à la suite de la convocation de l'ambassadeur de France en Russie, la France a tenu à réagir à ces propos, et à les démentir.
Dans la même journée, et dans un communiqué de presse conjoint entre le Ministère des Affaires Etrangères et celui de la Défense, Paris indique «qu'aucun avion de l’Armée de l'Air française n’a été impliqué dans l’incident concernant un avion officiel russe dont fait état le ministère russe des affaires étrangères. Nous déplorons donc que l’ambassadeur de France à Moscou ait été convoqué toutes affaires cessantes. Les mises au point nécessaires sont effectuées auprès des autorités russes».
Et effet, il s'est avéré que ce n'était pas un chasseur de la permanence opérationnelle française, mais plutôt un F/A-18 Hornet des Forces Aériennes Suisses. En effet, le Ministère suisse de la Défense a, à son tour, indiqué dans un communiqué de presse que l'avion russe a été intercepté lors d'un «contrôle de routine». Cette interception, qui a été réalisée «sur le territoire suisse, au-dessus de Bienne, était un contrôle normal des forces aériennes suisses, à 10h22 (8h22GMT)».
Un porte-paroles du ministère suisse a surenchéri en indiquant que «c'était un contrôle proche, on fait un contact visuel avec le pilote, on note l'immatriculation. On a noté, tout était en ordre. C'est une vérification, un contrôle de routine».
A la suite de ces différentes déclarations de Paris et de Genève, Moscou a alors présenté ses excuses à la France. La porte-paroles du Ministère des Affaires Etrangères russe, Maria Zakharova, a déclaré sur la chaîne de télévision Rossiya 24, que «la France a reçu des excuses par les canaux diplomatiques».
Pour rappel, bien que cette interception se soit déroulée dans l'espace aérien suisse, un F/A-18 Hornet des Forces Aériennes Suisses aurait très bien pu intercepter ce même appareil au sein de l'espace aérien français puisque la France, dans le cadre d'un accord, autorise les chasseurs suisses à opérer au-dessus de la France dans le cadre des missions de permanence opérationnelle, ou pour des missions d'entraînement.
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