Il y a un an, exactement à la même époque, les médias allemands révélaient que la Luftwaffe devait faire face à un défaut de construction, un ébavurage, dans la partie arrière du fuselage de certains de ses Eurofighter, ce qui avait obligé le consortium a diminué de moitié la durée de vie des cellules touchées, en passant de 3 000 heures de vol à seulement 1 500, et le Ministère de la Défense avait stoppé pendant quelques semaines la réception des nouveaux appareils.
Cependant, un an plus tard, c'est le même problème qui vient d'être observé sur les Typhoon allemands. En effet, selon le quotidien allemand Der Spiegel et Süddeutsche Zeitung, le Ministre allemand de la Défense a déclaré devant le Bundestag, le parlement allemand, que son Ministère venait, à nouveau, de stopper la réception des Eurofighter qu'elle doit encore percevoir.
Cet arrêt fait suite à la découverte d'un défaut d'assemblage qui se situe à la jonction entre la dérive et le fuselage, et où des perçages non ébavurés (encore une fois) ont été relevés sur certains de ses chasseurs de conception européenne.
Au Royaume-Uni, la Royal Air Force a affirmé qu'elle avait elle aussi repéré ces défauts, mais que ses Typhoon continuaient à effectuer des missions d'entraînement et des vols opérationnels. Du côté de la Luftwaffe, si les réceptions sont en pause, les pilotes de chasse allemands continuent quand même de voler.
A la suite de ces révélations et des décisions du Ministère allemand de la Défense, Airbus Group a déclaré que ces défauts «mineurs» ne remettaient pas en cause la capacité des Eurofighter Typhoon à effectuer leurs missions et que leurs capacités restaient inchangées, d'autant plus que tous ce sont les appareils de la première tranche au standard 3A, le plus récent, qui sont touchés.
Cependant, les problèmes techniques sur les Eurofighter de la Luftwaffe (Berlin n'appelle pas ses avions Typhoon) ne s'arrêtent pas là. En effet, alors que le Ministère de la Défense allemand devait gérer la communication sur ce premier problème, il a aussi dû faire face à la révélation par le journal allemand Süddeutsche Zeitung qui a affirmé qu'un Eurofighter a perdu un de ses réservoirs externes quelques instants avant le décollage.
Cette révélation a été par la suite confirmée par un porte-paroles du ministère qui a déclaré que «l’avion a été immobilisé et des tests sont en cours». Par ailleurs, et c'est un souci majeur pour la Luftwaffe, cet incident est intervenu sur la base aérienne d'Amari, en Estonie, où le détachement allemand assure la police du ciel des trois pays baltes dans le cadre de mission de l'OTAN Baltic Air Policing.
Le porte-paroles allemand a notamment expliqué «qu'en conséquence de l’incident, survenu sur une base aérienne en Estonie, la Bundeswehr n’autorise ses avions Eurofighter à s’envoler qu’après démontage des réservoirs externes, ce qui est fâcheux car sans eux, nos avions de combat n’ont plus assez d’autonomie pour survoler la mer Baltique».
Ce qui est aussi fâcheux, c'est le fait que cette mission de police du ciel doit obligatoirement s'effectuer avec deux bidons externes pour que la patrouille de chasseurs qui décolle pour intercepter un aéronef non-identifié ait assez de carburant pour assurer une protection autonome du ciel et un «play-time» suffisant, sans avoir à ravitailler.
La communication allemande ou l'OTAN n'a pas donné des précisions concernant la situation sur place, si les appareils continuent à assurer leur mission sans réservoirs externes, ou si ce sont les quatre JAS-39 Gripen de la Force Aérienne Hongroise, basés à Siauliai, en Lituanie, qui assurent seuls cette mission.
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