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Dix pays arabes ont formé une coalition militaire afin de frapper les milices chiites au Yémen

Dix pays arabes ont formé une coalition militaire afin de frapper les milices chiites au Yémen

Dix pays arabes ont formé une coalition militaire afin de frapper les milices chiites au Yémen

Photo : (c) Olivier Follea - F-15C de la Force Aérienne Royale Saoudienne en exercice en France, à Nancy (Green Shield 2014).

Au Yémen, en Septembre 2014, la rébellion houthiste a pris le contrôle de la capitale du Yémen, Sanaa, afin de contester un projet de Constitution sur un Etat fédéral qui lui priverait son fief dans le Nord du pays, et donc, un accès direct à la mer. A ce moment là, lors de la capture de la capitale, le président yéménite au pouvoir Rabbo Mansour Hadi a alors pris la décision de fuir la ville et de s'installer à Aden, au Sud du pays.

Cependant, cette rébellion, soutenue par des unités militaires qui sont fidèles à l'ancien président Ali Abdallah Saleh et qu'elle avait combattu en 2012, a fortement progressé vers le Sud du Yémen et est arrivée aux portes de ville d'Aden, où des combats font rages entre les forces loyalistes et les rebelles. Le Président au pouvoir, qui a du changer d'emplacement pour des raisons de sécurité, avec notamment le survol de son palais à deux reprises par des avions de chasse, a lancé un appel à l'aide à ses puissants alliés de la région.

Cet appel a été très bien entendu par l'Arabie Saoudite, qui ne veut absolument pas voir les milices chiites, soutenues par l'Iran, contrôler une rive du détroit stratégique de Bab el-Mandeb, qui fait la jonction entre la Mer Rouge et le Golfe d’Aden.

C'est donc dans ce cadre là que l'Arabie Saoudite a monté une coalition militaire afin de soutenir l'actuel Président Rabbo Mansour Hadi, qui a du mal à faire face à cette rébellion houthiste (d’obédience zaïdite, qui est une branche du chiisme).

En effet, dans la nuit du Mercredi 25 au Jeudi 26 Mars, l'Arabie Saoudite, en coopération avec l'Egypte, la Jordanie, le Soudan, le Maroc, le Qatar, le Pakistan, le Koweït, Bahreïn, ainsi que les Emirats Arabes Unis, a lancé l'opération "Decisive Storm" (Tempête Décisive) au-dessus du territoire yéménite.

Les premières missions ont eu pour but de traiter des objectifs qui se trouvaient dans la ville de Sanaa, avec notamment la destruction " des défenses aériennes des rebelles houthistes, de la base aérienne d'Al-Daïlami attenante à l'aéroport de Sanaa, des batteries de missiles SAM et quatre avions de combat".

L'aéroport civil de Sanaa comprend, sur sa partie Ouest, la base aérienne d'Al Daïlami, où on retrouve notamment des Mig-29 "Fulcrum", des F-5E Tiger II, ainsi que des Su-22 "Fitter", spécialisés dans les missions air-sol, afin de soutenir les troupes au sol. Par ailleurs, selon un conseiller saoudien, la Force Aérienne Royale Saoudienne "a pratiquement sécurisé l'espace aérien yéménite", et elle "s'emploie à mettre en place une large zone d'exclusion aérienne".

Cette opération, qui est pour l'instant cantonnée à des frappes aériennes, met en oeuvre :

- Une centaine d'avions de chasse de la Force Aérienne Royale Saoudienne (F-15S / SA et Tornado IDS),

- Une quinzaine de F/A-18C de la Force Aérienne Koweïtienne,

- Une douzaine de F-5E Tiger II et de F-16C de la Force Aérienne Royale de Bahreïn,

- Une dizaine de Mirage 2000-5EDA / DDA de la Force Aérienne Qatarie,

- Une trentaine de F-16E / F et de Mirage 2000-9EAD / RAD de la Force Aérienne des Émirats Arabes Unis,

- Trois aéronefs de la Force Aérienne Soudanaise,

- Six avions de chasse pour la Force Aérienne Royale Marocaine et Jordanienne,

- Ainsi qu'un nombre indéterminé provenant de la Force Aérienne Égyptienne et Pakistanaise.

En parallèle, les Etats-Unis fournissent un soutien logistique à la coalition, ainsi que du renseignement, sans doute effectué avec les drones, habitués à l'espace aérien yéménite. Outre cet important volet aérien, l'Arabie Saoudite, à la tête de cette coalition, a mobilisé 150 000 militaires, qui pourraient intervenir, à tout moment, sur le territoire yéménite. Par ailleurs, la Marine algérienne a également déployé quatre bâtiments de guerre dans le Golfe d'Aden.

Selon l'ambassadeur de l'Arabie Saoudite aux Etats-Unis, cette opération militaire a pour objectif de "défendre le gouvernement légitime du Yémen et d'empêcher le mouvement radical houthiste de prendre le contrôle du pays". Par ailleurs, cette même autorité a indiqué que la milice houthiste "contrôle ou pourrait contrôler des missiles balistiques, des armes lourdes et une force aérienne. Je ne me rappelle aucune autre situation dans l’histoire où une milice dispose d’une force aérienne. C’est donc une situation très dangereuse".

Du côté de l'Iran, très opposé à cette intervention étant donné qu'il soutient la milice chiite houtiste, ce dernier, via son Ministre des Affaires Etrangères, a indiqué que cette opération militaire "va encore plus compliquer la situation, étendre la crise et faire perdre les chances d’un règlement pacifique des divergences internes au Yémen". Selon lui, ces frappes aériennes de la coalition provoqueront "une propagation du terrorisme et de l’extrémisme, ainsi qu'une augmentation de l’insécurité à travers la région".

Le plus

Inventaire des moyens aériens de la Force Aérienne Yéménite :

(Source : World Air Forces 2015 - Flight Global).

 

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