Le 25 novembre 2019, aux alentours de 20h00 (heure française), un hélicoptère de manoeuvre Cougar et un hélicoptère d'attaque au sol Tigre de l'Aviation légère de l'armée de Terre (ALAT) se sont percutés en vol lors d'une mission dans le Liptako malien. Au cours de cet accident, treize militaires ont perdu la vie : sept aviateurs du 5ème Régiment d'hélicoptères de combat (5ème RHC) de Pau et six opérateurs Groupement de commandos de montagne (GCM) issus du 4ème Régiment de chasseurs (RCh) de Gap (4 militaires), du 93ème Régiment d’artillerie de montagne (RAM) de Varces (un militaire), et du 2ème Régiment étranger de génie (REG) de Saint-Christol (un légionnaire).
Les communiqués de presse de l'Etat-Major des Armées (EMA) et du Ministère des Armées, ainsi que la conférence de presse de la Ministre des Armées, Florence Parly, et du Chef d'état-major des Armées (CEMA), le général d'armée François Lecointre, permettent de retracer les événements qui ont conduit à ce tragique accident, le plus lourd bilan depuis l'attentat du Drakkar au Liban, en octobre 1983.
La collision de ces deux hélicoptères a eu lieu dans le cadre d'une opération lancée depuis le 22 novembre dans la région du Liptako malien, et au plus précisément au sud de la route nationale 20 Gao-Ménaka, dans la région d'I-n-Delimane, située à quelques kilomètres de la frontière avec le Niger. Cette opération implique au sol des opérateurs du Groupement des commandos parachutistes (GCP) qui vont s'infiltrer au sud de cette région et c'est là, le 25 novembre, qu'ils vont repérer et engager le combat contre des jihadistes.
Ils ouvrent le feu vers 17h10/17h15 (heure locale) contre un ennemi « organisé et équipé d'un pick-up et de plusieurs motos », d'après le général Lecointre. Après être entré en contact très rapidement contre ces jihadistes, les commandos doivent faire face à une nuit tombante et l'impossibilité de franchir un oued local et les GCP vont faire appel à des moyens aériens. Outre l'engagement d'une patrouille de Mirage 2000D, l'hélicoptère Cougar arrive « très rapidement » sur zone, à 18h00 (heure locale), avec à son bord une équipe d'extraction immédiate de GCM du 4ème Régiment de chasseurs. Moins de trente minutes après, les deux Tigre arrivent également sur la zone de l'opération.
Sur place, les trois hélicoptères vont effectuer une mission de reconnaissance de nuit « dans des conditions de combat et des conditions opérationnelles très exigeantes » afin de repérer le pick-up des jihadistes qui s'enfuit par le nord. Cette mission s'exécute dans une « nuit noire », « sans lune où l'obscurité est totale », souligne la Ministre. C'est lors de cette mission de reconnaissance de nuit que les GCP qui sont au sol entendent, vers 18h38 (heure locale), deux explosions. Le dernier Tigre encore en vol va alors rapidement confirmer la collision en vol du Cougar et du Tigre.
Après cette collision, les GCP vont rejoindre le lieu de l'accident où se trouvent « à courte distance l’une de l’autre » les épaves des deux hélicoptères, d'après le communiqué de presse de l'EMA. Ils vont sécuriser l'ensemble du secteur, effectuer les fouilles, récupérer les dépouilles des treize militaires ainsi que les deux boîtes noires. Une enquête a été ouverte afin de déterminer les causes de cet accident et elle a été confiée aux experts du Bureau enquêtes accidents pour la sécurité de l'aéronautique d'État (BEA–É).