© USAF - Un Puma de l'ETOM 88 « Larzac » s'entraîne avec des opérateurs des commandos de l'US Air Force Special Operations Command (AFSOC).
Que ce soit au sein de l'Aviation légère de l'armée de Terre (ALAT) ou de l'armée de l'Air, on sait que les forces armées françaises doivent faire face à de nombreux problèmes au sein du parc des hélicoptères de manoeuvre (HM), notamment en matière de disponibilité, de la vieillisse du parc des Puma et Super Puma, de la difficulté de trouver des pièces de rechange ou du fait de leur utilisation dans des environnements particulièrement difficiles (chaleur, sable, poussière, etc…).
Au 31 décembre 2018, il y avait au total 76 Puma et Super Puma dans les escadrons de l'armée de l'Air et les régiments de l'Aviation légère de l'armée de Terre contre 88 machines au 31 décembre 2017, pour un âge moyen du parc de 43,4 ans au 31 décembre 2018. La disponibilité de ces hélicoptères, utilisés, entre autres, pour des missions de recherche et sauvetage et du transport de militaires et de matériels, était de 31,6%, au 31 décembre 2018.
Lors de l’audition du 10 octobre 2019 à l’Assemblée Nationale devant les députés de la Commission de la défense nationale et des forces armées, le Chef d’état-major de l’armée de l’Air, le général Philippe Lavigne, a évoqué ses inquiétudes à ce sujet. En effet, « la flotte des hélicoptères de manœuvre est, pour deux tiers, très âgée. Je parle des Puma dont le volume d’appareils récents est encore insuffisant, en particulier pour des missions de sauvetage ou de combat. Un projet de remplacement des Puma par vingt hélicoptères d’occasion est à l’étude à l’EMA, à la DGA et à la DMAé. Cette opération est pour moi prioritaire et urgente, afin de remplir les contrats opérationnels qui me sont fixés », a-t-il déclaré.
Plus loin lors de cette audition, en réponse aux questions des parlementaires, le général a ajouté que « l’étude évoquée précédemment sur le remplacement des Puma envisage, soit la location de 20 appareils, soit la location de 12 appareils complétés par une cession de 8 Caracal de l’armée de terre dans la mesure où ceux-ci seraient compensés par l’acquisition de NH90 souhaités pour les forces spéciales terrestres ».
Pour rappel, le Ministère des Armées et la Direction générale de l'armement (DGA) ont publié un « avis de pré-information » dans le cadre de la « location-vente et le soutien d'hélicoptères EC225 d'occasion à modifier sous agrément au profit de l'armée de l'air et prestations associées ». La location-vente permet à l'armée de l'Air de conserver ces hélicoptères une fois que la location est achevée. Publié le 30 septembre 2019, la date de clôture du marché est estimée au 25 septembre 2020, tandis que le lancement de la procédure est envisagé en 2020.
Il est précisé dans cet avis que ces hélicoptères seront déployés sur des « bases aériennes en France métropolitaine et outre-mer ainsi qu'à l'étranger (Djibouti) » et qu'ils permettront d'assurer « des missions spécifiques de type SAR (Search and Rescue) et de type FSI (Forces de Sécurité et d'intervention) ». Dans le cadre de ce marché public, l'armée de l'Air cherche à acquérir entre douze et vingts hélicoptères H225.
Bien que cela ne soit pas officiellement précisé dans cet avis de pré-information, et que le budget pour une telle opération n'a pas encore été budgété, cette location-vente de H225 permettra donc à la fois de soulager la flotte des H225M Caracal, mais aussi de soulager, compléter et renforcer la vieillissante flotte d'hélicoptères SA330 Puma.
Plus tôt dans l'année, le 15 mai 2019, le général Philippe Lavigne, expliquait devant les députés de la commission de la défense nationale et des forces armées que « notre flotte d’hélicoptères Puma est hors d’âge et affiche une disponibilité insuffisante pour couvrir le fort besoin opérationnel outre-mer. Or, la perspective de leur renouvellement est lointaine. Nous travaillons donc à des options pour les remplacer de façon anticipée et maîtrisée en termes de coûts ».
« Ce sont des appareils anciens, qui vont atteindre quarante ans d’âge », et leur remplacement n'est prévu qu'à « l’horizon 2028 », était-il détaillé par le général, ajoutant également « qu'il y a ce qu’on appelle un « effet cuvette » en termes de maintenance aéronautique : plus un équipement s’approche de la fin de vie, plus le coût de sa maintenance augmente – de manière exponentielle ».