Fin septembre 2018, l'US Air Force annonçait officiellement dans un communiqué de presse qu'elle venait de sélectionner le T-X du consortium Boeing/Saab comme étant son futur avion d'entraînement avancé pour ses pilotes de chasse. Un an plus tard, lors de la conférence annuelle « Air, Space & Cyber » qui s'est tenue à National Harbor, dans le Maryland, le Secrétaire par intérim de l'US Air Force Matthew Donovan a indiqué que cet appareil venait d'être baptisé T-7A Red Hawk au sein de l'USAF.
Ce nom, dérivé des « Red Tails », a été choisi pour rendre hommage aux Tuskegee Airmen. Il s'agit d'un groupe d'aviateurs afro-américains, pilotes et mécaniciens, parmi les premiers à se battre sur le front lors de la Seconde Guerre mondiale et au cours de laquelle ils se sont particulièrement illustrés de par leurs actions lors de différentes batailles. Les « Red Tails » sont aussi célèbres pour avoir peint en rouge la dérive et l'arrière de leur avion. Pendant la guerre, les pilotes du 99th Fighter Squadron, premier escadron afro-américain de l'US Army Air Forces, ont volé sur Curtiss P-40 Warhawk, Republic P-47 Thunderbolt et North American P-51 Mustang.
Lors de la cérémonie de présentation, Matthew Donovan était accompagné par le Col. Charles McGee, pilote au sein des Tuskegee Airmen et qui a effectué plus de 400 sorties aériennes lors de la Seconde Guerre mondiale, de la guerre de Corée (1950-53) et du Vietnam (1955-75). Matthew Donovan a notamment expliqué que « le nom Red Hawk honore l'héritage des Tuskegee Airmen et rend hommage à leur avion à la dérive rouge lors de la Seconde Guerre mondiale ». « Le nom est aussi un hommage au Curtiss P-40 Warhawk, un avion de chasse américain qui effectue son premier vol en 1938 et qui a été utilisé par le 99th Fighter Squadron, la première escadrille de chasse afro-américaine de l'US Army Air Forces », a-t-il aussi ajouté.
© Boeing - Deux T-7A Red Hawk illustrés avec une dérive rouge pour rendre hommage aux Tuskegee Airmen.
Pour rappel, en septembre 2018, et au terme d’une compétition historique de plusieurs mois, l’US Air Force a désigné le couple Boeing-Saab pour qu’il produise le prochain avion d’entraînement avancé de l'Air Education and Training Command de l'US Air Force. Le contrat remporté est estimé à 9,2 milliards de dollars et doit permettre, à terme, de retirer du service actif les T-38C Talon en service depuis 57 ans aujourd'hui.
L’USAF prévoit de commander 351 exemplaires du T-7A Red Hawk (anciennement T-X), 46 simulateurs et tout l’équipement nécessaire pour leur mise en oeuvre au sol (pièces de rechange, installations, documentation, etc…). Toutefois, le contrat ne prévoit pas de chiffres fixes. De fait, si elle le désire, l’USAF peut commander jusqu’à 475 appareils et 120 simulateurs au sol.
Les premiers Red Hawk et leurs simulateurs doivent être livrés à compter de 2023 sur la base aérienne de San Antonio-Randolph, au Texas. Cette première livraison sera suivie par d'autres au cours des années suivantes avec Columbus, Laughlin, Sheppard et enfin Vance AFB (air force base). La capacité opérationnelle initiale (IOC, initial operational capability) est prévue pour 2024, tandis que la pleine capacité opérationnelle (FOC, full operational capability) pour 2034.
Le T-7A Red Hawk est un appareil mono-réacteur biplace, pour l’élève-pilote et le moniteur. Propulsé par un turboréacteur F404 de General Electric, le T-7A Red Hawk est long de 14,15m, haut de 4m et a une envergure de 10m. Il décolle avec un poids à vide de 3 250kg et maximal de 5 500kg. Dans les airs, le Red Hawk offre une vitesse maximale de 1 300km/h, un plafond de service de 15 000m, un rayon d’action de 1 839km et un taux de montée de 170m/s. L'unique réacteur du T-7A offre une poussée trois fois supérieure à l'actuel T-38C Talon équipé de deux moteurs.
L'appareil, notamment en matière d'avionique, de connectivité et de mise en oeuvre dans les airs comme au sol, a été développé pour permettre une meilleure formation des jeunes élèves-pilotes sur des avions de combat dits de « 5ème génération », comme les F-22 Raptor ou les F-35A Lightning II. Par ailleurs, l'ordinateur de bord de l'avion permet également de simuler du combat aérien avec de l'armement air-air et air-sol, la simulation de menaces air-air et sol-air, d'un radar plus moderne que celui du T-38C, l'entraînement avec divers capteurs, etc… Enfin, le T-7A permet aussi de former les aviateurs au ravitaillement en vol.