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Les hélicoptères de l'OTAN s'entraînent face aux menaces sol-air

Les hélicoptères de l'OTAN s'entraînent face aux menaces sol-air

© PECCHI Anthony / Airbus Helicopter - Un hélicoptère Tigre HAD de l'ALAT.

© PECCHI Anthony / Airbus Helicopter - Un hélicoptère Tigre HAD de l'ALAT.

Sur les théâtres d'opérations, les hélicoptères d'attaque au sol et de transport évoluent à basse altitude et à proximité directe des combats, ce qui les rend fortement vulnérables aux menaces adverses sol-air, que ce soit des armes de petit calibre ou des missiles sol-air portables (MANPADS). Pour faire face à ces menaces, les forces armées, dont l'Aviation légère de l'armée de Terre (ALAT), doivent s'adapter en développant des tactiques.

En France, les pilotes de l'ALAT ont une expérience unique et prisée dans le monde : voler très bas, à quelques mètres du sol, et très vite, pour éviter ces menaces. Mais ces dernières s'adaptent aux tactiques, se modernisent au fil du temps et il est impératif pour les « hélicoptéristes » de maintenir une connaissance poussée des systèmes de défense sol-air ennemis. C'est donc dans ce cadre là que s'est tenu l'exercice OTAN « MAMBOW 2018 ».

En effet, du 09 au 13 juillet 2018, le site DGA Essais de missiles (DGA EM) à Biscarrosse a accueilli les participants de cette campagne d'essais qui rassemblait huit nations avec la France, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, l'Allemagne, l'Australie, le Canada, les États-Unis et la Turquie. La France, le Royaume-Uni et les Pays-Bas ont effectué des missions en vol avec, respectivement, hélicoptère Tigre, Wildcat et le Cougar. Les autres nations ont participé uniquement avec des équipes au sol uniquement.

Selon plusieurs sources concordantes, l'objectif de cette campagne « était d'évaluer l'efficacité des nouveaux leurres aéroportés et des systèmes d'autoprotection des hélicoptères face à plusieurs générations de missiles à guidage optique ». Cette campagne n'est pas occasionnelle puisqu'elle est régulièrement conduite par l'OTAN et elle se place dans le cadre d’une série d'essais en matière de guerre électronique.

Au cours de cet exercice, toujours selon nos informations, les hélicoptères présents sur place ont réalisé en seulement quatre jours « environ 500 passes d’essais et plus de 600 leurres ont été tirés ». Ces essais ont été conduits au cours des onze sorties aériennes réalisées pendant MAMBOW 18.

La présence de cette campagne en France a mobilisé de nombreux moyens de la DGA dont la DGA Essais en vol (DGA EV), la DGA Maîtrise de l’information (DGA MI) et la DGA Essais de missiles (DGA EM). Leur implication dans cette campagne a permis à ces bureaux de mettre en oeuvre des systèmes comme les stations « hypercerbere », montées sur tourelle, et qui sont un moyen de mesure dans toutes les bandes de l’optique de la signature infrarouge des leurres tirés par les aéronefs. Enfin, étaient aussi mis en oeuvre des moyens PAD, une tourelle équipée d'un autodirecteur. Ces dernières étaient chargées de verrouiller les hélicoptères engagés dans les missions.

A titre d'information, les hélicoptères Tigre HAD/HAP de l'Aviation Légère de l'Armée de Terre disposent des leurres produits par la société française Lacroix Defense. Elle arme également tout un important panel d'hélicoptères avec les NH-90 Caïman, H225M Caracal, Puma / Super Puma et Cougar, CH-47 Chinook, AH-64 Apache, Mi-8 et Mi-17 « Hip », etc… Les hélicoptères sont capables d'emporter avec eux trois types de leurres : les leurres MTV, spectraux et cinématiques.

Sur son site Internet, l'entreprise explique que les MTV sont « conçus pour faire face à la 1ère génération des Manpads, leurré par les émissions infrarouge à haute intensité ». La seconde gamme permet « d'empêcher l'activation de missiles infrarouges équipés de contre-contremesures », tandis que les leurres cinématiques sont développés « pour avoir une émission IR haute et une trajectoire optimisée pour assurer un niveau élevé de protection et par prévention de l'activation des contre-contremesures IR du missile ».

La nature des missions réalisées dans lors de cette campagne, avec notamment l'utilisation de leurres thermiques, a nécessité des mesures particulières en raison des opérations pyrotechniques de chargement et de déchargement des leurres sur les hélicos, de leur stockage, de la sécurité en cas de départ de feu, etc…

Lors de cette campagne, les experts de la DGA ont pu recueillir et enregistrer l'ensemble des données récoltées au cours de ces vols d'essais. L'étape suivante consiste à analyser et établir des rapports qui seront partagés avec les nations participantes et celles de l'OTAN dans le courant de la fin de l'année. D'après nos informations, ces travaux doivent permettre de poursuivre les études entamées pour le développement de leurres IR plus performants et « d'améliorer les tactiques d'autoprotection » des hélicoptères en fonction des menaces et de l'environnement.