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Le Rafale C01 va quitter Châteaudun pour être mis en stèle à Balard

Le Rafale C01 va quitter Châteaudun pour être mis en stèle à Balard

© Dassault Aviation - Le Rafale C01, utilisé pour les essais de la mise au point de la version C.

© Dassault Aviation - Le Rafale C01, utilisé pour les essais de la mise au point de la version C.

EXCLUSIF !

Utilisé pour les essais en vol entre le 1991 et début 1996, le Rafale C01 est aujourd'hui stockés dans les hangars de l'Element Air Rattaché (EAR) 279 de Châteaudun. Reconnaissable par sa peinture noire, cet appareil dispose de modifications et d'améliorations par rapport au Rafale A, et est relativement proche des appareils de série de la version C (Chasse) pour l'armée de l'Air. Après une première période riche en expérimentations et une seconde beaucoup plus calme, cet unique Rafale s'apprête à entamer une troisième vie.

En effet, selon nos informations de plusieurs sources concordantes, l'appareil va quitter l'EAR de Châteaudun pour rallier le Ministère des Armées, à Balard, où il sera mis en stèle pour devenir un « pot de fleurs », pour reprendre l'expression largement utilisée dans le milieu aéronautique lorsque l'on évoque les avions exposés de la sorte (entrées et intérieurs de bases, rond-point, etc…). Pour cette nouvelle aventure, l'appareil va d'abord être démonté directement depuis sa demeure actuelle. Cette opération doit se tenir à la rentrée prochaine, soit entre septembre et octobre 2018.

Par la suite, il va être acheminé par la voie terrestre dans les ateliers industriels de l'aéronautique (AIA), installés sur l'aéroport civil de Clermont-Ferrand. Dans ces structures dépendantes du Service Industriel de l'Aéronautique (SIAé), le C01 va être dépeint de sa célèbre et mythique robe noire, pour être repeint dans la livrée grise opérationnelle des Rafale Air. Après la pose de sa nouvelle livrée, il rejoindra définitivement le site de Balard, à Paris.

A titre d'informations (ou de rappel), le Rafale C01 a fait son premier le 19 mai 1991 avec aux commandes le pilote d'essais Guy Mitaux-Maurouard. Cet appareil est le premier véritable prototype du Rafale, qui arrive après le Rafale A, démonstrateur pour le programme. Le C01, prototype du Rafale monoplace, sera suivi par le premier proto Rafale M01 pour la Marine nationale, par le prototype Rafale B01 (biplace) et enfin, par le proto M02.

Si certains équipements militaires, dont des véhicules historiques de l'armée de Terre sont déjà installés comme « pot de fleurs » au Ministère des Armées, l'armée de l'Air n'avait pas, elle, son fleuron à ses côtés à Paris. Si on peut trouver logique la mise en place d'un Rafale en stèle à Balard, il est regrettable de voir que cet avion, lui aussi historique, sera dépeint. Appareil unique de par sa fonction d'abord et ensuite de par sa livrée, le regard qui lui sera porté avec sa livrée grise sera certainement différent.

Par ailleurs, le retrait de cet appareil de l'EAR de Châteaudun se fait dans un contexte de fermeture du site dans trois ans seulement. En effet, le 25 juillet 2018, le Ministère des Armées a officiellement annoncé dans ses mesures d'organisation et d'adaptation de la Défense 2019 « le désengagement du site de Châteaudun qui s’achèvera en 2021 ». «  Cette échéance permettra de prendre en compte l’ensemble des dispositions nécessaires à la fermeture de l’emprise, à l’accompagnement de la reconversion du site ainsi qu’à la reconversion du personnel », est-il précisé.

Dans les colonnes du journal La République du Centre, Jean-Christophe Erard, délégué à l'accompagnement régional (DAR), expliquait que « sur une centaine d’hectares, nous avons actuellement 300 avions-épaves en attente ou en cours de démantèlement. Sur trois tranches successives (2019, 2020 et 2021), à raison d’une trentaine d’hectares libérés à chaque fois, nous allons mener à bien ces missions de démantèlement ». L'EAR fermé, le démantèlement des aéronefs à la retraite sera externalisé.

Espérons que parmi les centaines d'épaves qui dorment à Châteaudun, le Ministère des Armées et les services associés seront sensés, raisonnables et assez éclairés pour transmettre docilement ce patrimoine aéronautique français aux musées qui en feront la demande, et où les passionnés sauront les remettre en état, les conserver et les faire découvrir au grand public…