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Sahel : Les drones MQ-9 Reaper ont effectué plus de 20 000 heures de vol

Sahel : Les drones MQ-9 Reaper ont effectué plus de 20 000 heures de vol

© Armée de l'air - Un MQ-9 Reaper français au-dessus de la bande sahélo-saharienne.

© Armée de l'air - Un MQ-9 Reaper français au-dessus de la bande sahélo-saharienne.

Aujourd'hui, l'Escadron de Drones 1/33 « Belfort » met en oeuvre six drones MQ-9 Reaper, dont cinq sont stationnés sur la base aérienne 101 de Niamey, au Niger, dans le cadre de l'opération Barkhane et la lutte contre les groupes jihadistes de la région, ainsi qu'un sixième drone depuis la base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard pour des missions d'entraînement et de surveillance en France.

L'utilisation quotidienne de ces nouveaux appareils, dont les premiers exemplaires ont été réceptionnés en 2014, a permis de franchir le cap symbolique des 20 000 heures de vol. En effet, l'Armée de l'Air explique ce 30 mars 2018 que « le détachement de drones Reaper vient de passer la barre symbolique des 20 000 heures de vol », accumulées tout au long des opérations aériennes effectuées dans la bande sahélo-saharienne (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad).

En France, l'unique Reaper a réalisé, au cours de l'année 2017, 132 heures de vol depuis son premier vol au-dessus du territoire national le 04 juillet 2017. Il a été rapidement utilisé de façon opérationnelle puisqu'il a été intégré au sein du dispositif particulier de sûreté aérienne (DPSA) lors du défile du 14 juillet.

Pour réaliser ces missions ISR (Intelligence, surveillance et reconnaissance), l'Armée de l'Air française dispose de 25 aviateurs actuellement déployés à Niamey, même si la France bénéficie aujourd'hui de la capacité à pouvoir mener des missions opérationnelles directement depuis les cabines de contrôle installées à Cognac, en France.

Cette situation est aujourd'hui possible après des efforts presque inédits et considérables de la part des aviateurs de l'escadron. Il a fallu « d’importants efforts d’adaptation, notamment sur le plan des ressources humaines au cours des premières années. Formés aux États-Unis et ne pouvant initialement opérer que depuis Niamey, nos personnels, très peu nombreux au départ, passaient, en moyenne, plus de huit mois par an en dehors de chez eux, et il nous a été très difficile de garantir nos missions dans la durée », affirme le Chef d'état-major de l'Armée de l'Air (CEMAA) lors de son audition à l'Assemblée Nationale le 15 février 2018. Il ajoute aussi « qu'aujourd’hui encore, nous sommes dépendants des capacités de formation des Américains : dès la fin de leur formation aux États-Unis, nos équipages sont directement envoyés sur le théâtre d’opérations pour valider leurs qualifications ».

La possibilité de faire évoluer les drones au-dessus du territoire français « permet de desserrer la contrainte sur l’entraînement et la mise en condition des équipages. Incidemment, cela nous permet aussi de commencer à exploiter ces moyens de surveillance depuis le territoire national, quand les circonstances l’exigent. Pour des raisons éthiques et de clarté dans l’esprit des équipages, je suis toutefois extrêmement attentif à éviter toute confusion entre mission conduite depuis la métropole et mission de combat, quand bien même la possibilité existe aujourd’hui de réaliser ces dernières depuis Cognac », affirme-t-il.

A ce stade, l'Armée de l'Air dispose d'une quinzaine d’équipages formés. Ce nombre permet pratiquement de mettre en oeuvre une orbite en permanence dans le ciel du Sahel. Le CEMAA rappelle que les Etats-Unis et l'US Air Force, pionniers et experts dans ce domaine, disent que « pour assurer une orbite permanente, c’est-à-dire pour maintenir H24 la permanence d’un drone au-dessus d’un point donné durant une année, il faut environ seize équipages – en comptant les périodes de repos, la régénération organique, l’entraînement, les périodes d’engagement sur les théâtres d’opération, etc ».

Si les missions ISR sont aujourd'hui acquises pour les Reaper de l'Armée de l'Air, cet appareil et ses équipages doivent encore évoluer et s'adapter aux prochaines missions qui leurs seront confiées. En effet, avec une commande prévue en 2019 et une entrée en service en 2020, « la charge utile 'renseignement d’origine électromagnétique' (ROEM) nous permettra de renforcer l’efficacité des capteurs 'intelligence, surveillance, reconnaissance' (ISR) et radar, en disposant d’un champ de couverture plus large, ce qui sera précieux pour repérer plus facilement des cibles dans un espace aussi vaste que le Sahel », précise le général André Lanata.

Outre le renseignement, des capacités offensives seront aussi ajoutées avec l'intégration d'un armement. Florence Parly, Ministre des Armées, a récemment donné son feu vert pour l'ouverture de cette capacité et « nous sommes en attente d’une proposition américaine qui devrait arriver d’ici à l’été prochain pour une mise en service opérationnelle à l’horizon 2019-2020 », conclu le CEMAA.

Le troisième système de drones (un système se compose de 3 drones et 2 stations de contrôle au sol) a été commandé en décembre 2015 et doit être livré en 2019, tandis que le quatrième système de drones, commandé en décembre 2016, doit aussi être livré en 2019. Ces six Reaper seront au standard Block 5.

Cette version permet à la France d'intégrer la charge ROEM, d'avoir une nouvelle avionique, un système de communication crypté, un train d'atterrissage renforcé et d'obtenir plus facilement la certification de vol en Europe. Les actuels cinq Reaper au Block 1 seront modernisés au Block 5.