© ARC - Un CF-188 Hornet de l’Aviation royale canadienne survole l’Irak au cours de l’opération IMPACT, le 7 novembre 2015.
Dans un communiqué de presse publié le 12 décembre 2017, l'Aviation royale canadienne (ARC) a officiellement annoncé le lancement d'un processus d'acquisition «ouvert et transparent» pour la sélection d'un nouvel avion de combat afin de remplacer son actuel parc aérien composé de 85 vieillissants CF-118A et CF-188B Hornet.
Deux mois plus tard, le 22 février 2018, le Canada vient de publier la liste officielle des avionneurs qui participeront à cette compétition avec l'envoi d'une requête pour informations (Request for Information, RfI) aux différents constructeurs. Dans un communiqué de presse, le Ministère canadien des Services publics et de l'Approvisionnement a déclaré que «le gouvernement du Canada a publié la liste des fournisseurs admissibles qui seront invités à soumettre des propositions dans le cadre du processus concurrentiel visant à remplacer la flotte de chasseurs du Canada».
Cette liste inclue la France avec le GIE (Groupement d'Intérêt Economique) Rafale International composé de Dassault Aviation, Thales et Safran qui proposent le Rafale, les Etats-Unis avec le F-35A Lightning II de Lockheed Martin et le F/A-18E/F Super Hornet de Boeing, la Suède avec le JAS-39E/F Gripen de Saab, ainsi que le consortium européen Eurofighter, avec le Typhoon et dont la vente est négociée par le Royaume-Uni avec BAE Systems.
L'annonce canadienne précise que les avionneurs «seront invités à participer à des activités de mobilisation officielles au cours des prochains mois. Ce processus concurrentiel a été lancé en décembre 2017, et les activités se poursuivront jusqu’au printemps 2019, moment où le gouvernement du Canada invitera les fournisseurs admissibles à soumettre des propositions».
Par ailleurs, il est expliqué que «les propositions seront rigoureusement évaluées en fonction du coût, des exigences techniques et des retombées économiques. La Politique des retombées industrielles et technologiques sera également appliquée. Conformément à cette politique, le fournisseur retenu devra investir au Canada un montant équivalent à la valeur du contrat».
En outre, les offres proposées par les participants seront également analysées en prenant en compte «l’impact des soumissionnaires sur les intérêts économiques du Canada». «La mobilisation des intervenants et de l’industrie à l’égard de ce nouveau critère, ainsi que des lignes directrices relatives à l’application de ce dernier en tant qu’outil d’approvisionnement permanent pour les grands projets, est réalisée dans le cadre de consultations distinctes», est-il écrit.
A la suite de cette RfI, une demande de proposition (Request for Proposal, RfP) sera envoyée à Ottawa par chaque constructeurs avec l'ensemble de ses différentes propositions en vue de remporter l'appel d'offres. Le gouvernement canadien se chargera ensuite d'attribuer le contrat au vainqueur en 2021 (au plus tard en 2022) pour que le premier appareil soit livré en 2025. Pour rappel, l'Aviation Royale Canadienne (ARC) souhaite acquérir 88 appareils pour remplacer ses Hornet.
En attendant la sélection du futur avion de combat, la livraison et la mise en service de cet appareil et en raison du vieillissement de l'actuel parc d'aéronefs, le Canada a fait le choix d'acquérir, en septembre 2017, des F/A-18 Hornet de la Force aérienne royale australienne (RAAF) ainsi que des pièces de rechange.
Cette décision a été prise à la suite du contentieux commercial entre les Etats-Unis et le Canada. Le Département américain du Commerce (DOC) a imposé à l'avion civil CSeries de l'avionneur canadien Bombardier des droits compensatoires de 220% et des droits antidumping de 79,82%. Pour protester contre cette décision, Ottawa avait alors stoppé sa décision de commander chez Boeing des F/A-18E/F Super Hornet.
Les Hornet d'occasion australiens, dont la version est très proche de celle actuellement en service dans l'ARC, devraient se poser au Canada et être opérationnels en 2020. Avant, l'ARC doit effectuer des travaux techniques avec, entre autres, l'amélioration des systèmes de bord des Hornet australiens pour les porter au standard canadien et des «modifications structurales» sur les cellules des appareils afin de prolonger leur durée de vie. L'ensemble de ces avions seront stationnés au sein de la 4ème Escadre de Cold Lake et de la 3ème Escadre de Bagotville.