Décidément, le marché des CATS (Contracted Airborne Training Services) n'en finit pas de faire parler de lui ! Après les Mirage F1CT/CR/B français à Airborne Tactical Advantage Company (ATAC), les quatre autres F1B à Paramount Group et les 22 Mirage F1M/B espagnols à Draken International, c'est maintenant les Atlas Cheetah C/D qui rejoignent cette dernière.
En effet, dans un communiqué de presse publié récemment, l'entreprise américaine Draken International a déclaré avoir acheté douze avions de combat Atlas Cheetah à l'entreprise Denel Aeronautics, une filiale de l'avionneur Denel, qui a racheté Atlas Aircraft Corporation en 1992 et détenue dans sa majorité par le gouvernement sud-africain.
Selon le communiqué de presse de Draken, ce contrat dont le montant n'a pas été dévoilé prévoit la vente de neuf Cheetah C, en version monoplace, et trois Cheetah D, des biplaces, qui doivent être opérationnels en milieu d'année 2018. En outre, l'entreprise sud-africaine va se charger de leur remise en vol et des premiers essais en vol avant leur déploiement en Amérique du Nord avec la maintenance, la réparation et la révision des composants et des moteurs. Sur place, des employés seront aussi présents afin d'assurer l'entretien et le soutien technique des avions.
Développés localement dans les années 1980 à partir du Mirage III, ces appareils ont été retirés du service actif de la Force aérienne sud-africaine (South African Air Force, SAAF) en 2008 lors de la réception des JAS-39C/D Gripen. Les cellules de ces appareils ont chacune environ 500 heures de vol, ce qui est très peu pour un avion de combat mis à la retraite. De fait, ils disposent d'un potentiel énorme pour répondre aux demandes étatiques.
Le groupe Denel explique que cette vente fait suite à un intérêt certain de plausibles utilisateurs après la vente de onze Cheetah à la Force aérienne équatorienne en 2011, dans laquelle un support lui avait été à elle aussi proposé et qui s'est terminé en 2016. En juillet 2017, des représentants de Draken s'étaient rendus sur place afin de juger l'état de la flotte et d'engager des discussions. Un mois plus tard, une lettre d'intention était signée entre les deux entreprises.
De son côté Draken International affirme que l'acquisition de ces Atlas Cheetah est la suite logique de l'achat des Mirage F1M et F1B espagnols. Avec leur capacité supersonique à plus de Mach 2, un radar air-air et air-sol, un détecteur de menaces et une avionique avancée, les Cheetah permettent à Draken International de proposer des Red Air de quatrième 4ème génération.
Sean Gustafson, vice-président du développement des affaires chez Draken, a déclaré que «l'US Air Force, l'US Navy et l'US Marine Corps ont demandé à Draken de faire évoluer ses capacités afin de simuler des adversaires de 4ème génération auxquels les États-Unis pourraient devoir faire face. Alors que notre vaste parc de A-4K Skyhawk et L-159 Honey Badger est modernisé avec des radars et des capteurs sophistiqués, il est difficile de fournir des capacités ennemies modernes à un prix bas, ce qui est une exigence fondamentale pour notre industrie».
«Cependant, avec l'achat récent des Mirage F1M espagnols et des Cheetah sud-africains, nous avons maintenant la capacité de pouvoir fournir des capacités dites de 4ème génération avec des appareils supersoniques, modernisées et réellement représentatifs des menaces à un prix très abordable», a-t-il aussi ajouté.
Actuellement, Draken International opère 21 L-159E ALCA monoplaces, 13 A-4K Skyhawk monoplaces et biplaces, 9 MB-339CB biplaces (ex Force aérienne néo-zélandaise), 27 MIG-21bis/UM/MF monoplaces et biplaces (ex Force aérienne polonaise), 5 L-39 Albatros biplaces, ainsi que des avions d'affaires Challenger 601-3R, Gulfstream G300, Citation CJ3, etc…
Bien que certains de ces appareils soient aujourd'hui anciens, ils ont tous été modernisés et équipés de technologies récentes qui leur permettent de se confronter aux vecteurs aériens et aux systèmes d'arme de ces dernières années, actuellement en service dans les importantes forces aériennes. Ils ont par exemple la possibilité d'utiliser la nacelle d'observation et de désignation laser LITENING, des viseurs de casque, un système de liaison avec les JTAC au sol, etc…