© Dassault Aviation / K. Tokunaga - Un Rafale EQ de la Force Aérienne de l'Emir du Qatar armé de missiles air-air MICA EM et MICA IR.
Arrivé en déplacement officiel ce jeudi 07 décembre 2017, le Président de la République Emmanuel Macron a signé avec Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, Emir du Qatar, plusieurs contrats dans le domaine civil et militaire. Outre l'exploitation du métro de Doha par la RATP et la SNCF, la commande de 490 VBCI de Nexter Systems et Renault Trucks Défense, le petit pays complète aussi sa flotte de Rafale.
En effet, les deux dirigeants ont signé un contrat d'environ 1,1 milliard d'euros portant sur la levée de l'option de douze Rafale EQ/DQ (monoplace / biplace) qui avait été émise lors de la signature du premier contrat de vingt-quatre Rafale le 04 mai 2015. Dassault Aviation affirme dans son communiqué de presse que «cette nouvelle commande […] portera à 36 le nombre de Rafale opérés par l’Armée de l’Air qatarienne».
«Dassault Aviation et ses partenaires remercient les Autorités du Qatar de leur donner l’opportunité de renforcer leur collaboration en réitérant leur confiance dans les qualités du Rafale et en exprimant leur satisfaction quant au bon déroulement de l’exécution du contrat principal», est-il aussi ajouté.
En plus de cette levée, qui est constituée en très grande majorité par des Rafale EQ, une second option a été inscrite pour une possible nouvelle commande 36 Rafale dans les années à venir.
Outre les ingénieurs de Dassault Aviation qui répondent à des demandes précises de la Force Aérienne de l'Emir du Qatar (QEAF), comme l'intégration de la nacelle de désignation laser SNIPER, l'Armée de l'Air française est elle aussi fortement engagée dans ces contrats puisqu'elle assure la mission dite de SOUTEX, pour soutien à l'exportation.
Dans ce contexte, elle assure «un rôle de premier plan», affirmait récemment le général André Lanata, Chef d'état-major de l'Armée de l'air (CEMAA), lors d'une audition à l'Assemblée Nationale devant les députés de la Commission de la défense nationale et des forces armées.
Ce dernier explique que l'Armée de l'Air «accompagne ces marchés par des actions de formation des mécaniciens et des pilotes principalement, en clair des heures de vol de formation. Cela finit par représenter une charge considérable dont les moyens n’ont pas été prévus en programmation militaire».
«Pour l’année 2018, l’activité chasse réalisée dans ce cadre représentera tout de même près de 10 % de notre activité, l’équivalent de l’activité chasse de l’opération Barkhane. Il s’agit d’une mission à part entière, qui consomme une part très importante de notre activité», détaille-t-il.
Le CEMAA confie «qu'il s’agit d’une mission à part entière, qui consomme une part très importante de notre activité. Cette mission est pourtant indispensable pour notre pays et le soutien à notre industrie. C’est pourquoi l’armée de l’air doit disposer des moyens nécessaires pour la réussir pleinement sans accroître les déséquilibres organiques dont j’ai déjà parlé. Il s’agit en effet d’heures de vol dont nos pilotes auraient besoin. J’estime que cette mission a été insuffisamment prise en compte dans la LPM en vigueur, notamment en termes de ressources humaines. Cela constituera donc un point de vigilance de ma part dans les travaux de la prochaine LPM».