Dimanche 1er octobre 2017, aux alentours de 18h00 (heure locale), un T-45C Goshawk de l'US Navy s'est écrasé dans la forêt nationale de Cherokee, qui s'étend dans le nord de l'Etat du Tennessee, aux Etats-Unis.
Dans la soirée du dimanche, l'US Navy a publié un premier communiqué de presse confirmant l'absence d'un de ses avions d'entraînement, qui avait décollé de l'aéroport de Knoxville et qui devait rejoindre la Naval Air Station de Meridian, située dans l'est de l'Etat du Mississippi.
Ce n'est que le lendemain, le 02 octobre et dans un nouveau communiqué, que l'US Navy a donné des précisions sur cet accident, en expliquant que le T-45C qui s'est écrasé appartenait au Training Squadron SEVEN (VT-7) et que les deux occupants, un pilote en formation et un instructeur, n'ont pas survécu au crash.
Aucune cause n'a encore été avancée concernant cet accident, qu'il soit d'origine accidentelle ou humaine, et une enquête a été ouverte par l'US Navy afin d'en déterminer les causes exactes.
Cet accident intervient quelques semaines seulement après la reprise de l'activité aérienne au sein des escadrons de T-45C Goshawk de l'US Navy, alors que ces mêmes appareils ont été cloués au sol il y a cinq mois à la suite de graves problèmes techniques dans les systèmes d'oxygène.
En effet, en avril 2017, les autorités militaires de l'US Navy avaient pris la décision de clouer au sol l'ensemble des Goshawk après qu'une centaine d'instructeurs ont décidé de ne plus réaliser de vol à bord de ces avions d'entraînement, utilisés, entre autres, pour la formation à l'appontage et au catapultage sur les porte-avions.
Cette décision intervenait après de graves problèmes, qui n'ont jamais été véritablement résolus (quelques solutions passagères), rencontrés par de nombreux aviateurs, à plusieurs reprises et ce depuis plusieurs années sur le système d'oxygénation (OBOGS, On-Board Generating System) qui apporte l'oxygène et qui entraînait, sur certains équipages, des hypoxies.
L'hypoxie «désigne une diminution de la quantité d'oxygène apportée aux organes par le sang. Elle est une conséquence de l'hypoxémie qui est la diminution de la quantité d'oxygène transportée par les globules rouges dans le sang. L'oxygénation des organes et des tissus est alors insuffisante, et il peut en résulter une souffrance des cellules constituant les organes atteints» (source).
Pour rappel, après Salon-de-Provence et Cognac, les élèves-pilotes de la Marine Nationale s'envolent pour rejoindre, pendant 14 mois environ, le détachement de l’Ecole de l’Aéronautique Navale aux Etats-Unis, à Meridian, afin de se qualifier à l'appontage et catapultage sur porte-avions avec les Goshawk.
Tout comme leurs homologues américains, les jeunes pilotes français sont informés de ces problèmes et sont formés pour faire face à tout incident. Toutefois, et selon nos informations, à ce jour, aucun aviateurs français n'a été victime d'hypoxie lors de son cursus aux Etats-Unis.
L'activité aérienne avait repris plus tard, en août 2017, avec une solution provisoire, qui impliquait l'utilisation d'un masque à oxygène différent, d'un outil permettant de contrôler le bon fonctionnement du système à oxygène, une limitation du plafond de vol avec interdiction de monter au-dessus de 5 000 pieds et de «prendre» plus de 2G.
La reprise des vols sur T-45C, d'abord avec uniquement des instructeurs puis peu de temps après avec des élèves-pilotes, n'avait pas donné entière satisfaction puisque dans le courant du mois d'août seulement, quatre cas d'hypoxie ont été signalés. Des hypoxies ont aussi été rencontrées dans l'US Air Force en 2012 sur F-22 Raptor (problème aujourd'hui résolu), ainsi que plus récemment dans l'US Navy, sur F/A-18E/F Super Hornet et EA-18G Growler.
L'ensemble de ces problèmes concernent la flotte de Goshawk, composée d'environ 200 appareils et qui est stationnée sur la Naval Air Station de Kingsville (Texas) et à Meridian (Mississippi).