© USAF - Un H225M Caracal se ravitaille auprès d'un HC-130J Combat King II du 79th Rescue Squadron lors de ANGEL THUNDER 2014.
Alors que deux Mirage 2000D de l'Escadron de Chasse et d'Expérimentation 1/30 «Côte d'Argent» participe actuellement à l'exercice BOLD QUEST 2017 aux Etats-Unis, la présence française en Amérique du Nord perdurera avec la participation de l'Armée de l'Air française à l'exercice ANGEL THUNDER 2017-2.
En effet, l'Etat-Major des Armées (EMA) a récemment indiqué que l'Armée de l'Air participera, aux côtés d'une dizaine de nations, à cet exercice international qui se déroule du 04 au 18 novembre 2017 sur la base aérienne de Davis-Monthan, située près de Tucson dans le sud de l'Etat de l'Arizona.
Sa deuxième participation à cet exercice, la première remonte en novembre 2014, se fera avec deux hélicoptères H225M Caracal de l'Escadron d'Hélicoptères (EH) 1/67 «Pyrénées», de la base aérienne 120 de Cazaux, et un module de récupération et de sauvetage de commandos parachutistes de l'Air du CPA n°30.
L'objectif principal de ANGEL THUNDER est d'entraîner l'ensemble des participants, qu'ils soient dans les airs ou au sol, à des missions Combat Search And Rescue (CSAR, Recherche et sauvetage au combat), aussi appelées Personnel Recovery (PR), et qui ont pour but d'aller récupérer un équipage allié qui se serait éjecté au-dessus d'un territoire ennemi.
Il est aussi question de confronter les modes opératoires de chaque participants afin d'établir des procédures toujours plus fiables, d'améliorer l'interopérabilité en cas d'action commune sur un théâtre d'opérations et de perfectionner les militaires responsables de ce type de mission en les confrontant à des menaces adverses (forces au sol, batteries sol-air, avions de combat, brouillage, etc…) dans des COMAO (Combined Air Operations).
L'EMA explique que «près de soixante-dix aviateurs français seront déployés dans l’ouest américain pour intégrer un dispositif international et interarmées, avec un niveau de jeu sans commune mesure», qui prend place dans l'immense désert et ses montagnes arides, semblables à de nombreuses régions africaines et moyen-orientales.
«La France est aujourd’hui en pointe sur la scène internationale dans le domaine de la CSAR», affirme l'EMA, puisqu'elle dispose des H225M Caracal pour mener cette mission, des commandos de l'air parfaitement entraînés et formés à ce type de mission et une expérience opérationnelle. Toutefois, si elle est la seule en Europe à détenir cette capacité, elle doit compter sur le soutien de son allié américain et italien.
En effet, les missions CSAR impliquent généralement une progression en profondeur en territoire ennemi. Or, pour pouvoir y accéder, les hélicoptères doivent pouvoir se ravitailler en vol auprès d'un avion de transport équipé de nacelles de ravitaillement en vol. Cela permet notamment d'allonger le «play-time» des appareils, mais aussi d'éviter de se poser dans des conditions parfois rudes, de perdre en rapidité et d'exposer ces vecteurs aux ripostes adverses.
Mais avant la livraison de ses deux KC-130J Super Hercules en 2019, la France ne dispose pas d'un appareil capable de ravitailler en vol ses hélicoptères Caracal. En effet, alors qu'elle espérait un temps combler ce manque par l'arrivée de l'A400M Atlas, il a très vite fallu se rendre à l'évidence que l'Atlas ne peut pas assurer cette mission en raison des trop fortes turbulences générées par ses quatre turbopropulseurs.
En attendant, les pilotes du 1/67 «Pyrénées» doivent donc s'entraîner et se former au ravitaillement en vol sur les HC-130P Combat King et Combat King II de l'US Air Force et les MC-130J Commando II de l'US Air Force Special Operations Command, ou sur les C-130J-30 Super Hercules de l'Aeronautica Militare. Pour ce qui est des opérations, notamment dans la bande sahélo-saharienne, elles se font grâce aux appareils américains.