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Airbus Helicopters alerte les utilisateurs de l'hélicoptère Tigre après l'accident mortel au Mali

Airbus Helicopters alerte les utilisateurs de l'hélicoptère Tigre après l'accident mortel au Mali

© Australian Army - Un hélicoptère Tigre ARH de l'Australian Army Aviation Corps lors d'un exercice.

© Australian Army - Un hélicoptère Tigre ARH de l'Australian Army Aviation Corps lors d'un exercice.

Le mercredi 26 juillet 2017, un hélicoptère Tigre UHT de l'Heeresfliegertruppe (ALAT, en France) s'est écrasé en début d'après-midi à une centaine de kilomètres au sud de la ville de Gao, située dans l'est du Mali, et non loin de la frontière avec le Niger.

L'accident, qui a coûté la vie au chef de bord ainsi qu'au pilote, serait dû à une perte en plein vol de certains composants de l'hélicoptère, dont notamment une pale du rotor principal, selon les premiers éléments de l'enquête qui est toujours en cours.

A la suite de cet accident, la Bundeswehr a pris la décision de clouer au sol l'ensemble de sa flotte d'hélicoptère Tigre UHT, qu'il s'agisse de ceux stationnés sur le territoire allemand ou des trois autres qui sont déployés à Gao, en soutien des effectifs de la MINUSMA.

De son côté l'Australian Army Aviation Corps a elle aussi pris la décision de clouer au sol ses Tigre ARH du 1st Aviation Regiment en l'absence, aujourd'hui encore, d'éléments précis qui expliquent ce premier accident mortel pour un hélicoptère Tigre.

Suite à cet accident, Airbus Helicopters a émis une lettre à l'ensemble des opérateurs de l'hélicoptère Tigre, toutes versions confondues, où l'appareil évolue en France (entre 50 et 55 HAP et HAD), en Espagne (environ 12 HAD), en Allemagne (environ 50 UHT) et en Australie (22 ARH).

Dans cette lettre, l'avionneur européen met en garde ses clients concernant l'utilisation du Tigre dans le cadre de «conditions potentiellement risquées de navigabilité», et rappelle qu'il «n'était pas associé à la commission d'enquête menée par les autorités allemandes».

Un porte-paroles d'Airbus Helicopters (AH) a expliqué à ce sujet «qu'en l’absence d’information sur l’état de l’enquête [menée par l'Allemagne, NDLR], Airbus a transmis une note à tous les opérateurs de l’appareil afin de les informer de ‘conditions potentiellement risquées’ de navigabilité».

«Aucune cause ne peut être écartée», a-t-il ajouté, avant de préciser que «comme nous ne pouvons exclure quoi que ce soit concernant les causes du crash pour le moment car la situation n'est pas claire du tout, nous nous devons de diffuser une mise en garde. Et parce que la situation n'est pas claire, nous ne pouvons effectuer de recommandation».

Cette lettre d'Airbus Helicopters, en l'absence d'informations données par les autorités allemandes à l'hélicoptériste, est sans doute envoyée par précaution afin de se couvrir juridiquement en cas de nouveau crash.

En effet, si un deuxième accident survient pour les mêmes raisons, l'absence de cette lettre pourrait rapidement conduire AH comme étant le responsable premier. Or, avec la lettre, les opérateurs ont pris leurs responsabilités de continuer à faire voler les Tigre en dépit des recommandations d'Airbus. Dans ce cas, ce n'est pas l'avionneur qui se trouve responsable mais l'opérateur, qui a poursuivi les sorties aériennes en dépit des recommandations du constructeur.