Le 30 décembre 2016, le Ministère français de la Défense et l'avionneur suisse Pilatus ont signé un contrat, dont le montant n'a pas été précisé, pour la vente de 17 avions d'entraînement avancé PC-21 au profit de l'Armée de l'Air française.
Ces 17 appareils, dont les premiers devraient être livrés à partir de 2018, seront stationnés sur la base aérienne 709 de Cognac, où a lieu une partie de la formation des jeunes pilotes de chasse et des navigateurs officiers système d'armes.
En attendant leur arrivée en France, les salariés de Pilatus ont déjà bien avancé dans la production des premiers appareils, comme le montre cette photographie (galerie Flickr du photographe) prise le 1er mai 2017.
L'appareil, immatriculé 709-FC (BA 709 de Cognac) et porteur d'une livrée bleu nuit, a été photographié ici dans les hangars des chaînes d'assemblage de Pilatus, dans la commune de Stans, située dans le centre de la Suisse.
Pour rappel, ce contrat d'une durée de 11 ans a été signé avec l'entreprise britannique Babcock Mission Critical Services France (BMCSF) et Dassault Aviation, qui seront chargés de mettre en oeuvre ces avions, et d'assurer le soutien technique auprès des aviateurs français.
Les PC-21 doivent remplacer la flotte des Alpha Jet de Tours dont l'avionique devient obsolète face à celle qui a été développée pour les avions de combat de 4ème et 5ème génération, dont le Rafale.
Toutefois, une partie de la flotte des «Gadget» devrait encore servir pendant plusieurs dizaines d'années. Notamment ceux modernisés et utilisés sur la base aérienne de Cazaux pour former les élèves-pilotes aux manoeuvres tactiques et par l'EE 3/8 «Côte d'Or», dans leur rôle de Red Air (ou Aggressors).
Ce contrat a été conclu à la suite de l'appel d'offres lancé en avril 2015 par la Direction Générale de l'Armement (DGA), qui expliquait alors qu'il s'agissait de la «fourniture de moyens de formation modernisée et d'entrainement différencié des équipages de chasse (FOMEDEC), avec prestations de mise à disposition, prestations de soutien et travaux d'infrastructures associés».
Dans le détail, BMCSF aura pour objectif d'assurer le suivi complet des PC-21, de mettre en place «les différents outils de simulation au sol, de réaliser des infrastructures dédiées aux moyens de simulation», et de constituer un «service de soutien», toujours d'après les termes de l'appel d'offres.
Le travail sera conséquent puisque la DGA table sur la réalisation «d'environ 11 000 à 13 500 heures de vol, et, pour les principaux simulateurs : environ 3 900 à 5 600 heures pour un simulateur de type Full Mission simulator, et environ 2 300 à 3 100 heures pour un simulateur de type Part Task Trainers».
Ces heures de vol devraient donc permettre de former, sur une année, environ 30 élèves pilotes de l'Armée de l'Air, 10 navigateurs officiers système d'armes, 10 élèves pilotes de la Marine Nationale et 10 élèves moniteurs simulateur.
Enfin, ces avions et leurs simulateurs devront aussi permettre l'entraînement d'une cinquantaine de pilotes de chasse expérimentés.
Ces derniers sont issus du «second cercle», qui prévoit la tenue d'une centaine d'heures de vol de pilotes expérimentés sur simulateurs afin d'entretenir leurs compétences et de les déployer en opérations si besoin est.
La DGA explique que ce «second cercle» «permet le maintien à moindre coût d'un socle de compétences opérationnelles. Il correspond à un volume d'équipages expérimentés qui pourra suppléer le 1er cercle [pilotes opérationnels, NDLR] pour certaines missions».
Outre les avions, et comme évoqué précédemment, le contrat prévoit aussi la livraison de «simulateurs de vol (Full Mission Simulator), de simulateurs de vol simplifiés (Part Task Trainer, PTT), et de simulateurs d'éjection».
Enfin, la société devra également fournir des «moyens de formation informatique (Computer Based trainer, CBT), des systèmes de préparation de mission et de restitution de mission (SPRM), et des bâtiments abritant les outils de simulation».