© USMC - Un KC-130J Super Hercule du VMGR-352 de l'US Marine Corps, pendant l'exercice Desert Tantrum, au-dessus de la Californie.
Bien que les premiers A400M Atlas sont arrivés dans l'Armée de l'Air française, au sein de l'Escadron de Transport 1/61 «Touraine», les appareils d'Airbus Defence & Space sont victimes de problèmes de disponibilité et toutes les demandes du cahier des charges ne sont pas encore en service.
De ce fait, afin de soulager la flotte épuisée des C-130H Hercules et d'anticiper le retrait des C-160R Transall, le 29 janvier 2016, la Direction Générale de l'Armement a officiellement passé une commande deux C-130J et KC-130J Super Hercules auprès de l'US Air Force, dans le cadre d’une procédure d’acquisition FMS (Foreign Military Sales).
En Allemagne, c'est pour les mêmes raisons, afin notamment d'éviter un trou capacitaire entre le retrait des Transall de la Luftwaffe prévu en 2020 et la lente montée en puissance des A400M, que le Bundestag a approuvé l'achat de quatre à six C-130J Super Hercules, qui devraient être commandés en 2019 pour une première livraison en 2021.
C'est donc dans ce cadre là que le lundi 10 avril 2016, Jean-Yves Le Drian, Ministre français de la Défense, a rencontré son homologue allemand Ursula von der Leyen afin de signer un accord inter-gouvernemental qui prévoit une mutualisation de la flotte des Super Hercules et des équipements associés.
A la suite de la signature de cet accord, la Ministre allemand a expliqué qu'un escadron franco-allemand composé de six appareils français et autant allemands seront stationnés sur la base aérienne 105 d'Evreux.
D'après les propos de Mme Ursula von der Leyen, l'escadron comprendra douze C-130J alors que la France n'a commandé que quatre exemplaires et que l'Allemagne doit en commander six, au maximum. Si ces propos sont justes, la France pourrait alors encore commander, à l'avenir, deux autres exemplaires.
Les avions de transport seront mis en oeuvre par environ 200 aviateurs issus de l'Armée de l'Air française et de la Luftwaffe, que ce soit les équipages navigants ou le personnel au sol, avec la France en tant que nation cadre dans ce projet européen.
Si la mise sur pieds de ce projet ne prend pas de retard, l'escadron devrait être opérationnel dans le courant de l'année 2021.
L'objectif principal de ce projet est évidemment une diminution du coût avec la constitution d'une micro-flotte dans les deux forces aériennes.
Bien que la France dispose déjà de C-130H Hercules, l'utilisation et l'entretien des Super Hercules est sensiblement différente avec notamment un cockpit récent et numérique, des pièces de rechange qui ne sont pas compatibles, etc…
Avec la colocalisation et la mutualisation de ces moyens, la France et l'Allemagne réduiront les coûts de mise en oeuvre de ces avions avec le partage des pièces de rechange, des simulateurs, des hangars, etc…
A ce titre, afin de préparer la base aérienne d'Evreux à l'arrivée de ces nouveaux avions, Paris comme Berlin débourseront chacun 50 millions d'euros pour la construction des infrastructures nécessaires.
«C'est un grand progrès. Nous aurons une flotte identique ainsi que des missions et une formation commune», s'est enthousiasmé Jean-Yves Le Drian.
De son côté, Ursula von der Leyen a déclaré que «cela témoigne de la confiance qui caractérise les relations franco-allemandes».