© Armée de l'Air - Entraînement au tir air-air depuis la Corse depuis avec les Rafale du 1/7 Provence et du 2/30 Normandie-Niémen.
Alors que le standard F3-R doit entrer en service à compter de 2018, et avec lui la nacelle de désignation TALIOS, le missile air-air longue portée METEOR, et des améliorations du système SPECTRA, la France se lance d'ores et déjà dans le futur avec le lancement du standard F4.
En effet, «le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a décidé, lors du comité ministériel des investissements du 20 mars 2017, d’autoriser le lancement des premiers travaux pour le développement du nouveau standard F4 de l’avion de combat Rafale», apprend-on dans un communiqué de presse publié le 22 mars 2017.
Ce dernier précise que le standard F4 va être conçu et prendre en compte les nombreux et différents retours d'expériences issus de plusieurs années d'opérations extérieures : police du ciel dans les pays baltes, Libye, Mali, Sahel, Centrafrique, Irak, Syrie et d'autres moins médiatiques (Yémen…).
Il doit par ailleurs «permettre de renforcer les capacités du Rafale à évoluer seul ou en coalition [puisque] les développements vont porter notamment sur des améliorations des modes de travail en réseau, sur l’évolution des capteurs et leur intégration», est-il expliqué de même source.
Jean-Yves Le Drian a déclaré que le standard F4 permet d'avoir «un appareil aux performances accrues répondant à des réalités d’engagements de plus en plus exigeants. Son développement associera de manière étroite les armées, la Direction générale de l’Armement et nos industries de Défense». Pas moins de 500 entreprises françaises participent au programme Rafale.
De son côté, Dassault Aviation dit «remercier le ministère de la Défense, la Direction générale de l’armement, l’armée de l’Air et la Marine nationale pour leur confiance» et ajoute que «la logique de conduite du programme RAFALE s’appuie sur des développements continus pour adapter l’appareil, par standards successifs, à l’évolution des besoins».
L'évolution du Rafale est indispensable pour permettre à la Marine Nationale et à l'Armée de l'Air française d'avoir des avions de combat performants et capables de se mesurer face aux matériels militaires du XXIè siècle.
Cela permet également de montrer aux clients potentiels et à ceux déjà convaincus (Egypte, Qatar et Inde) que le Rafale est un avion évolutif, qui n'est pas figé et qui a encore un important potentiel pour faire parler de lui sur les théâtres d'opérations.
D'ailleurs, l'annonce du lancement de ce standard F4 en plein salon LIMA 17 (Langkawi International Maritime and Aerospace Exhibition) en Malaisie, où le Rafale se placerait en pôle position pour intégrer la Force Aérienne Royale Malaisienne, n'est certainement pas anodine.
Le Ministère de la Défense explique dans les grandes lignes que ce standard F4 «prévoit également la prise en compte des évolutions attendues des missiles, de la motorisation et l’intégration de nouvelles capacités».
Dans le détail, et selon les informations du site Le Portail de l'Aviation, le standard F4 comprend, entre autres, la mise en place «d'une liaison de données intra-patrouilles discrète et à très haut débit permettant de partager images, streaming, etc. en temps réel», l'augmentation de la poussée des réacteurs M88 (surtout pour les Rafale export), le développement du missile air-air MICA NG (Nouvelle Génération), etc…
Alors que «certaines fonctionnalités seront disponibles dès 2023», «les premiers avions entièrement équipés de ce standard devraient être mis en service dès 2025» annonce-t-on à Balard.
Par ailleurs, alors que ce prochain standard sera conduit par l'équipe gouvernementale issue de la prochaine élection présidentielle, cette dernière devra aussi décider le lancement d'une future tranche de Rafale dans le cadre de la prochaine LPM (Loi de Programmation Militaire).
Celle-ci sera essentielle afin de «répondre aux besoins de l'armée de l'air» explique le Ministère de la Défense.