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La Base d'Avions de la Sécurité Civile sera opérationnelle en avril 2017

La Base d'Avions de la Sécurité Civile sera opérationnelle en avril 2017

Ce vendredi 10 mars 2017, le Premier Ministre Bernard Cazeneuve et le Ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux se sont rendus sur l'aéroport de Nîmes-Garon (Gard) afin d'inaugurer officiellement la Base d'Avions de la Sécurité Civile (BASC), qui a entamé sa construction en février 2016.

Cette BASC, ancienne base aéronavale de la Marine Nationale fermée en juillet 2011, dispose dorénavant d'un imposant bâtiment de 3 200m² et les travaux ont permis l'amélioration de l'ensemble des infrastructures militaires déjà présentes, pour un coût total de 16,8 millions d'euros selon les informations de La Tribune.

Eléments principaux de cette base aérienne, les Canadair, Tracker, Dash et les avions de liaison et de surveillance King 200 vont progressivement rejoindre leurs nouvelles installations dans le courant du mois de mars 2017.

Ils vont s'établir aux côtés du Groupement d'Hélicoptères de la Sécurité Civile (GHSC) déjà présent sur place et constitué de 315 personnels (pilotes et mécaniciens).

La Sécurité Civile indiquait dans une publication postée sur sa page Facebook officielle lors des premières semaines des travaux que «cette base en forme d’aile sera animée par 120 personnels dont 85 pilotes», et «qu'elle accueillera 26 aéronefs dont 23 avions bombardiers d’eau et 3 avions de liaison».

via @Place_Beauvau - Largage d'eau tricolore par trois Canadair lors de l'inauguration de la BASC.

via @Place_Beauvau - Largage d'eau tricolore par trois Canadair lors de l'inauguration de la BASC.

Fortement attendu depuis maintenant depuis plusieurs années par une grande partie du personnel de la Sécurité Civile, le déménagement de Marignane vers Nîmes de cette force dépendant du Ministère de l'Intérieur a été décidée pour plusieurs raisons.

Tout d'abord, les installations de la Sécurité Civile à Marignane, que ce soit les bâtiments administratifs (bureaux, chambres) ou les installations utiles aux appareils (hangars, tarmac) sont anciens, et leur vétusté ne cessait de s'accentuer avec le temps et le report constant des crédits permettant leur modernisation.

Par ailleurs, Marignane est un aéroport civil qui est aussi largement utilisé par de nombreuses compagnies aériennes pour des vols commerciaux dans le monde, ainsi que par Airbus qui y fait décoller ses appareils, notamment les hélicoptères, pour mener des vols d'essais.

Avec le développement des installations d'Airbus, il était de plus en plus difficile de faire tenir sur ce même tarmac l'ensemble des aéronefs de la Sécurité Civile et ceux des autres utilisateurs civils et privés.

Autre raison de ce déménagement, c'est l'espace et le développement dans les années futures qui est disponible sur l'ancienne base aéronavale.

En effet, la Sécurité Civile indique à ce sujet «qu'avec des installations à la pointe de la technologie, la BASC de Nîmes s’inscrit dans un projet plus vaste et ambitieux, celui de créer un centre d'excellence à vocation européenne sur l'emploi des moyens aériens de protection civile».

Au terme de ce chantier, le Ministère de l'Intérieur affirme que la BASC dispose «d'infrastructures modernes et fonctionnelles» avec un bâtiment de commandement, d'un pélicandrome permanent «chargé de l'approvisionnement en eau des appareils» et d'un «pôle de simulation pour perfectionner l'expertise des pilotes».

Enfin, on y trouve également «un centre d'excellence qui repose sur la Recherche et le Développement, la formation et la diffusion des bonnes pratiques, en partenariat avec les collectivités».

© MI / SG / DICOM - Largage effectué par un CL-415 français.

© MI / SG / DICOM - Largage effectué par un CL-415 français.

Christos Stylianides, le commissaire européen à l'aide humanitaire à la réaction aux crises, a indiqué lors de la cérémonie de lancement des travaux en 2016 que «l'Europe doit être prête à agir car les catastrophes naturelles ne connaissent pas de frontières».

«La future base sera une vraie plate-forme d'expertise qui permettra de mettre en commun les connaissances des différents pays européens et de coordonner des interventions communes», avait-il déclaré à l'époque.

M. Cazeneuve, alors Ministre de l'Intérieur, avait ajouté à cela que «Nîmes est au barycentre des interventions sur les incendies qui permettra de projeter beaucoup plus rapidement nos équipes sur les théâtres extérieurs».

L'avantage d'installer un centre européen à Nîmes est multiple, avec un partage des coûts quant au fonctionnement de la BASC et avec le développement de ses infrastructures.

Mais l'avantage est aussi de permettre une meilleure coordination et interopérabilité entre les équipages et plus généralement entre les services de secours, qui travaillent ensemble chaque année sur des feux importants, comme cela peut être le cas au Portugal ou en Grèce.

© Sylvain Gourheu - Un des 35 hélicoptères EC-145 de la Sécurité Civile.

© Sylvain Gourheu - Un des 35 hélicoptères EC-145 de la Sécurité Civile.

La flotte de la Sécurité Civile, outre les 35 hélicoptères EC-145 «Dragon» (GHSC), est composée de 26 avions, dont 23 qui sont consacrés à la lutte contre les incendies.

La flotte la plus importante est celle des bombardiers d'eau Canadair CL 415, qui s'élève au nombre de 12 appareils qui peuvent emporter chacun six tonnes d'eau.

Viennent ensuite les Tracker Turbo Firecat (Firecat uniquement étant le nom pour la version avec moteur à piston), au nombre de 9, et qui sont utilisés pour des missions de surveillance armée en emportant 3,2 tonnes d'eau ou de produits retardants.

Leur retrait du service actif, qui devait avoir lieu en 2008, a été annulé après l'instauration d'un programme de modernisation en 2010 et qui doit leur permettre de voler jusqu'en 2020.

Enfin, toujours en matière de bombardement, il y a 2 Dash 8 réceptionnés en 2005 et pouvant emporter jusqu'à 10 tonnes d'eau et de produit retardant.

En ce qui concerne les missions de liaison et de surveillance, la Sécurité Civile dispose de 3 King 200, de l'avionneur Beechcraft.

Ces quatre types d'avions ont pour missions principales le bombardement d'eau, du guet aérien armé, ainsi que des missions de liaison et d'observation.

Dans le détail, cela consiste à effectuer une lutte contre les feux de forêt et dans certains cas contre des bâtiments, le transport de personnels et de frets sur des zones sinistrées, et des interventions en Europe «dans le cadre de l'assistance mutuelle».

Du côté des hélicoptères, les missions sont différentes. Les «Dragon» sont chargés d'intervenir en milieu périlleux (mer ou montagne), de mener des missions de secours d'urgence et de sauvetage 24h/24 et 7j/7, de faire du transport sanitaire, et de participer au dispositif de lutte contre les feux de forêts.

En 2016, le GHSC a effectué plus de 16 000 heures de vol à partir de 24 bases dont 3 ultramarines (Guadeloupe, Martinique et Guyane), et parfois depuis 7 détachements occasionnels (en fonction des besoins de la saison, mer et montagne) : Chamonix, Courchevel, Alpe d'Huez, Gavarnie, Lacanau, Le Luc et Mende.

Durant l'année 2016 uniquement, les 35 hélicoptères ont porté secours à pas moins de 15 560 personnes.