Alors que le Régiment de Chasse 2/30 «Normandie-Niémen» s'apprête à fêter ses 75 ans le 09 juin 2016 sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, ce début d'année 2017 est noirci par le décès du dernier pilote de chasse de l'épopée russe du «Neu-Neu» lors de ses prouesses sur le front russe.
En effet, le vendredi 10 février 2017, Gaël Taburet s'est éteint à l'âge de 97 ans sur la côte d'Azur, où il y vivait avec son épouse.
Le Mémorial Normandie-Niémen retrace sa longue et admirable carrière au sein de l'Armée de l'Air française :
Gaël Taburet est né le 12 novembre 1919 à Messac (Ille-et-Vilaine). Il s’engage dans l’armée de l’Air le 21 janvier 1938. Cette même année, il présente le concours d’entrée pour l’école d’Istres. Reçu, il est dirigé sur l’école d’Ambérieu où il est breveté pilote le 13 avril 1939.
Après un stage de transformation à Istres en août 1939, il est affecté au G.T. I/15. En octobre 1941, il est affecté au G.T. III/15 et reçoit la mission de convoyer en Afrique du Nord quelques vieux Amiot 143.
En avril 1942, il s’installe avec son unité sur la base d’Oujda, au Maroc. Le débarquement allié lui permet d’être reclassé dans la chasse, début 1943, à Kasba-Tadla.
Le 21 janvier 1944, il se porte volontaire pour le « Normandie ». Nommé aspirant, il rejoint le groupe en Russie le 3 avril 1944, et est affecté à la 3ème escadrille.
Le 26 juin 1944, au cours de sa première mission de guerre, il obtient sa première victoire aérienne en abattant un Fw 190 dans le secteur d’Orcha. Au cours du mois d’octobre 1944, il abat trois autres appareils ennemis.
Le sous-lieutenant Taburet termine la guerre crédité de 5 victoires homologuées plus 1 probable. De retour en France en juin 1945, il devient tour à tour commandant d’escadrille au «Normandie-Niémen», à Rabat-Salé (Maroc) en 1949, et chef des opérations à Saïgon en 1950.
Le capitaine Taburet reste fidèle au «Normandie-Niémen» jusqu’en 1951.
Le 12 juin 1951, il est nommé commandant de l’escadrille des moniteurs et de réentraînement de la base école de Meknès, au Maroc.
En mars 1954, il est affecté à la Défense aérienne du territoire (DAT) à Versailles, poste qu’il occupe jusqu’au 31 mai 1956.
Le 1er juin 1956, il est nommé commandant-adjoint de la base aérienne 110 de Creil, puis commandant en chef en mars 1957.
En 1958, il est affecté au 4ème Bureau du 4ème CATac à Lahr, en Allemagne.
En octobre 1960, il part en opérations en Algérie et commande le PCA de Grande Kabylie, à Tizi-Ouzou.
A son retour d’Algérie, en février 1962, il est affecté au commandement en second de la base d’Orange.
Le 28 février 1963, le colonel Taburet fait valoir ses droits à la retraite.
Rendu à la vie civile en mars 1963, Gaël Taburet devient directeur de l’action régionale à l’Institut de contrôle de gestion. Sa carrière professionnelle achevée, il se retire dans les Alpes-Maritimes.
Commandeur de la Légion d'Honneur, Gaël Taburet est aussi titulaire de la Croix de Guerre 1939-1945, de la Croix de Guerre TOE, de la Croix de la Valeur Militaire, l'Ordre du Drapeau Rouge, de l'Ordre de l'Etoile Rouge, de l'Ordre de la Guerre pour le Salut de la Patrie, de la Médaille de la prise de Koenisberg, et de la médaille de la Victoire.
Ses obsèques sont prévues le 22 février au Crématorium de Cannes.
De ce «Neu-Neu» qui a combattu sur le front russe, il ne reste à ce jour que le mécanicien André Peyronie, né le 08 mai 1920 à Albi, et qui vit aujourd'hui à Lyon.