© Armée de l'Air - Un H225M Caracal français ici en mission dans l'immensité de la bande sahélo-saharienne.
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Face à la multiplication des opérations extérieures, avec notamment Chammal au Levant et Barkhane au Sahel, les forces armées françaises ont dû s'adapter afin de pouvoir disposer des équipements les plus appropriés aux opérations du moment.
Pour répondre à ces besoins, lorsque les militaires engagés en opération ressentent le besoin de modifier un matériel/armement afin de répondre au mieux aux contraintes opérationnelles, le Ministère de la Défense s'associe avec la Direction Générale de l'Armement (DGA) pour développer et mettre sur pieds ces demandes.
Ces nouvelles techniques sont alors développées dans un cadre «Urgences opérations» (UO, ou «crash program») afin de répondre le plus rapidement possible aux besoins exprimés par les militaires engagés sur le terrain.
Sur son site Internet, la DGA-EV (DGA Essais en Vol) définit les «Urgences opérations» comme étant «des commandes passées principalement par la DGA et qui sont exclusivement issues du retour d'expérience opérationnel».
C'est donc dans ce cadre là que la DGA-EV, en étroite coopération avec Airbus Helicopters, a réalisé une campagne d'essais afin de valider l'emport sur les H225M Caracal de la mitrailleuse lourde 12,7mm M3M/GAU-21 de l'entreprise belge FN Herstal.
© Armée de l'Air - Toute l'agilité du Caracal, ici lors d'un exercice aux Etats-Unis. On imagine aisément la M3M/GAU-21 sur la porte.
En effet, selon nos informations, cette campagne d'essais au sol et en vol s'est déroulée d'octobre à décembre 2016 depuis le site DGA-EV situé sur la base aérienne 120 de Cazaux, maison de l'Escadron d'Hélicoptères 1/67 «Pyrénées», utilisateur de l'appareil.
Afin de mener à bien l'ensemble des essais nécessaires à l'ouverture du domaine de tir de la mitrailleuse lourde, pas moins de «quatre séances de tir depuis le sol ont été nécessaires pour effectuer les mesures de bruit, de concentration de gaz et de blast», précise-t-on chez une autre source.
Une fois ces quatre séances réalisées et les résultats satisfaisants, «douze vols de tir» sont venus compléter cette campagne définie selon les besoins opérationnels exprimés par l'Armée de l'Air et l'Armée de Terre, toutes les deux utilisatrices de cet hélicoptère.
Au terme de cette campagne de neuf semaines, la DGA-EV a donc validé «l'ouverture du domaine de tir des deux côtés du Caracal, ainsi que la compatibilité des M3M avec les mitrailleuses d’autoprotection MAG58 et le système de ravitaillement en vol de l'hélico», ajoute-t-on.
La mise en place des M3M/GAU-21 permettra aux utilisateurs du Caracal de disposer d'un armement offensif en plus de celui défensif représenté par les MAG58.
Ces dernières sont efficaces pour la protection de l'appareil et des commandos à bord (lors de descente en corde lisse, par exemple) lorsqu'ils sont pris pour cible par des pax ou contre des véhicules légers.
Toutefois, les MAG58 (7,62 × 51 mm) ne sont pas assez puissantes contre des véhicules blindés ou des abris durcis et fortement protégés. L'intégration des M3M/GAU-21 permettra donc aux Caracal de s'engager de manière plus offensive lors des opérations avec les forces spéciales du Commandement des Opérations Spéciales (COS).
Selon les données officielles fournies par le fabriquant, la M3M/GAU-21 est une 12.7x99mm (calibre .50) au standard OTAN, d'un poids de 37,1kg.
Les cartouches de la mitrailleuse se déclinent sous quatre formes : traçantes, explosives, incendiaires ou perforantes.
Sa portée maximale de 6 500m et sa portée efficace de 2 500m, couplée à ce type de munition et à sa cadence de tir, entre 950 et 1 100 coups par minute, offre une véritable capacité offensive.
Sur les Caracal français, la M3M/GAU-21 s'installe des deux côtés de l'hélicoptère sur les portes de montée et de descente. L'installation de cette dernière condamne donc obligatoirement l'une de ces sorties puisque la M3M occupe l'intégralité de l'ouverture de la porte.
Par ailleurs, pour une utilisation en totale sécurité, les douilles sont récupérées dans un étui prévu à cet effet, un levier de sécurité évite les tirs accidentels, et ses mouvements (gauche, droite, bas, haut) sont stoppés dans une configuration choisie par l'utilisateur.
En effet, en partant de sa position horizontale, le canon s'abaisse de 30° en direction du sol, s'élève de 5°, et pivote de gauche à droite (et inversement) sur 180°.