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Faute de moyens financiers, la Belgique et les Pays-Bas ne déploieront pas de F-16 au Moyen-Orient

Faute de moyens financiers, la Belgique et les Pays-Bas ne déploieront pas de F-16 au Moyen-Orient

© USAF - Un F-16AM de la Force Aérienne Royale Néerlandaise en mission au-dessus du Moyen-Orient.

© USAF - Un F-16AM de la Force Aérienne Royale Néerlandaise en mission au-dessus du Moyen-Orient.

Depuis 2015 maintenant, la Composante Air belge et la Force Aérienne Royale Néerlandaise ont mis en place un système de relève afin notamment de limiter les coûts ainsi que la fatigue des aviateurs et l'usure des avions déployés au Moyen-Orient, dans le cadre des opérations de la coalition internationale Inherent Resolve, contre l'organisation Etat Islamique.

Actuellement, et depuis le 27 juin 2016, six F-16AM de la Composante Air sont stationnés sur la base aérienne d'Al-Azraq, en Jordanie, où ils opèrent grâce aux mécaniciens et à l'ensemble du personnel administratif indispensable aux opérations aériennes.

Lors de leur arrivée dans la région, les F-16AM belges étaient donc venus relever les F-16AM de la Force Aérienne Royale Néerlandaise, qui étaient déployés sur place depuis un an maintenant.

Dans la logique de cette relève «à tour de rôle», l'actuel détachement aérien belge, qui doit terminer sa mission en juillet 2017, devait voir arriver un détachement néerlandais. Mais cette relève n'aura pas lieu.

En effet, le 28 janvier dernier, la Ministre néerlandaise de la Défense Jeanine Hennis-Plasschaert, a évoqué publiquement l'incapacité pour les Pays-Bas à pouvoir assurer cet engagement opérationnel.

Lors de cette déclaration, la ministre a notamment expliqué que «le budget ne permet pas de continuer à faire voler nos F-16. C'est une entreprise coûteuse qui demande beaucoup à notre personnel et notre matériel».

«La sécurité des militaires et du matériel est bien entendu la priorité. Si cela ne peut pas être garanti à 100%, je comprends cette décision. Les Pays-Bas sont par ailleurs en train de passer à un nouveau système, avec un nouvel avion. Ce qui ne simplifie pas les choses», a-t-elle aussi avoué.

En contre-partie de cette incapacité à pouvoir assurer un détachement aérien, les Pays-Bas sont «en train d'examiner comment [ils pourraient] garantir de manière intelligente la continuité de cette mission depuis la base aérienne» jordanienne.

Toutefois, Jeanine Hennis-Plasschaert a tenu à rassurer en n'excluant pas la possibilité de redéployer au Levant des F-16AM, mais dans le courant de l'année 2018, pas avant.

L'absence de cette relève ne fait pas perdre un, mais deux pays qui sont engagés militairement dans des frappes aériennes au sein de la coalition internationale.

En effet, bien que les F-16AM néerlandais ne rejoignent pas le Moyen-Orient cette année, la Belgique ne peut assurer, elle non plus, la continuité de la mission qu'elle a débute il y a maintenant huit mois.

Dernièrement, lors d'une interview par le quotidien belge Het Belang van Limburg, le Ministre belge de la Défense Steven Vandeput a déclaré que «la poursuite des opérations des F-16 après juillet n'est pas prévue budgétairement».

Outre les raisons de coûts budgétaires et pour les mêmes raisons qu'aux Pays-Bas, en juillet prochain, «nos avions seront en opération contre l'Etat islamique (EI) depuis un an, et cela demande beaucoup à nos pilotes et à notre matériel», a-t-il fini par ajouter.