Trois semaines jour pour jour après la perte d'un MIG-29KUBR Fulcrum-D, le Groupe Aérien Embarqué de l'amiral Kouznetsov vient, à nouveau, de perdre un chasseur embarqué, ce lundi 05 décembre 2016.
En effet, l'un des quatre brins d'arrêt situé à l'arrière du porte-avions et attrapé par le pilote du Su-33KUB Flanker-D a cédé lors de l'appontage, alors que le chasseur et son pilote rentraient d'une mission opérationnelle au-dessus de la Syrie.
Le cable arraché, le pilote de chasse n'a pas remis les gaz comme cela se fait habituellement sur les portes-avions occidentaux (justement en cas de casse du brin d'arrêt), et l'appareil a continué sa course sur le pont d'envol du Kouznetsov, avant de s'abîmer en mer.
Dans un communiqué de presse publié peu de temps après l'accident, le Ministère russe de la Défense a affirmé que «le pilote est parvenu à s’éjecter, les sauveteurs l’ont immédiatement transporté à bord de l'Amiral Kouznetsov», et que la «santé du pilote n’est pas en danger».
Par ailleurs, le Ministère russe a tenu à rassurer en précisant dans son communiqué que «les sorties des chasseurs-bombardiers se poursuivent en accord avec leurs missions».
Ce n'est pas la première fois qu'une défaillance dans les brins d'arrêt provoque un accident auprès du groupe aérien embarqué.
En effet, lors du crash du MIG-29KUBR en Méditerranée orientale, ce dernier était tombé en panne de kérosène alors qu'il était en circuit d'attente non loin du porte-avions, après qu'un brin d'arrêt se soit brisé lors de l'appontage d'un MIG-29KR, qui avait pu être stoppé.
Par ailleurs, la crédibilité du groupe aéronaval russe a été récemment mise à mal par la publication d'une photo prise par un satellite où l'on y voit huit Su-33 Flanker-D et un MIG-29KR Fulcrum-D de la Marine Russe, stationnés sur la base aérienne de Humaymim (Lattaquié), aux côtés des avions d'attaque au sol Su-24 Fencer de l'Armée de l'Air russe.
La mise en place de ces chasseurs embarqués sur la terre ferme est nécessaire suite à la configuration du porte-avions Amiral Kouznetsov, équipé d'une configuration STOBAR (Short Take-Off But Arrested Recovery).
Cette dernière limite grandement la capacité d'emport pour les appareils, qui ne sont pas assistés au décollage pour la poussée d'une catapulte, comme c'est le cas sur le Charles de Gaulle ou sur les porte-avions de l'US Navy.