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L'EC 3/3 Ardennes va fêter les 30 ans du raid sur Ouadi-Doum

L'EC 3/3 Ardennes va fêter les 30 ans du raid sur Ouadi-Doum

© Facebook, Pilote de chasse 11EC - Jaguar A de l'EC 4/11 Jura en basse altitude au-dessus de l'Afrique.

© Facebook, Pilote de chasse 11EC - Jaguar A de l'EC 4/11 Jura en basse altitude au-dessus de l'Afrique.

Dans l'Armée de l'Air française, il y a des anniversaires qui se fêtent. Outre celui des SPA, des escadrons, d'autres événements à l'odeur de poudre se fêtent eux-aussi.

C'est dans ce cadre là que l'Escadron de Chasse 3/3 «Ardennes» est actuellement en train de préparer l'anniversaire des trente ans du second raid aérien sur Ouadi-Doum, qui avait eu lieu le 07 janvier 1987 (un premier avait déjà eu lieu le 16 février 1986).

Selon l'Armée de l'Air, cet anniversaire se déroulera le 03 mars 2017 sur la base aérienne 133 de Nancy-Ochey, maison de la 3ème Escadre de chasse.

Sur place, une cérémonie commémorative sera réalisée en présence des aviateurs actuels de l'Ardennes, ainsi que des «Anciens», appelés à rejoindre la base pour l'occasion. La fin de la journée sera clôturée par un dîner.

Ouverte à «tous les anciens ayant participé à l’aventure du Jaguar au 3/3, entre 1977 et 1987», les organisateurs de cette journée peuvent être contactés à cette adresse : ouadi.doum@yahoo.com

Selon nos informations, et bien que rien ne soit encore définitivement arrêté, un Mirage 2000D de l'escadron pourrait être repeint avec la célèbre peinture «vanille-choco», portée par les Mirage F1 et les Jaguar passés par l'Afrique.

L'EC 3/3 Ardennes va fêter les 30 ans du raid sur Ouadi-Doum

Second raid aérien sur Ouadi-Doum, les faits :

Source : blog AeroHisto, «De Manta à Epervier : opérations aériennes au-dessus du Tchad».

Début janvier 1987, Habré veut profiter de l’engagement des Libyens dans le Tibesti pour frapper Fada. La place est défendue par 1200 soldats et 400 "coopérants" tchadiens de l’ex-GUNT équipés de 200 blindés dont 50 chars T-55. Sur la piste stationnent six SF-260 et plusieurs Mi-24.

L’attaque du 2 janvier est foudroyante. Les blindés sont détruits au RPG-7 ou au missile Milan dont c’est le baptême du feu. Vers 10h, un Antonov décolle de la piste sous le feu avec tout l’état-major libyen à son bord.

La victoire est écrasante et le butin considérable : six SF-260, un Mi-24, des SA-7 et SA-9, ainsi qu’un radar Flat- Face. Le 4, un Mi-24 est abattu au-dessus de la piste par un SA-7 suivi d’un Su-22 le lendemain.

Les jours suivants, l’aviation libyenne bombarde de beaucoup plus haut pour ne pas être vulnérable aux SAM, mais les raids manquent de précision. Le 4 janvier, des Mig-23 franchissent la ligne rouge pour frapper Oum-Chalouba et Arada, Khadafi cherchant l’escalade.

Les forces françaises sont alors contraintes de riposter.

Contrairement à l’opération Trionyx, ce n’est pas la piste qui est visée cette fois-ci, mais les installations radars de la base.

Le 6 janvier, une première tentative a lieu.

Trois Jaguar de l’EC 3/3 « Ardennes » équipés d’AS-37 Martel et escorté par des Mirage F1C décollent pour le nord du Tchad, mais les radars ne sont pas allumés. Retour sur la base de N’Djamena.

Afin que le radar de Ouadi-Doum s’active, il est décidé de faire une diversion en allant "allumer" le radar de Faya-Largeau qui déclenchera l’alerte radar à Ouadi-Doum. Dans l’éventualité où le radar continuerait à rester muet, une seconde option est envisagée : l’attaque de la base libyenne d’Aouzou par huit Jaguar armés de paniers roquettes, sous les ordres du commandant André Carbon de l’EC 1/11 (qui a déjà participé au raid sur Ouadi-Doum du 16 février 1986).

Le lendemain, le Breguet Atlantic décolle à 9h pour aller "titiller" les radars Libyens qui ne s’allument toujours pas. A l'heure limite, n'ayant toujours capté aucun signal, le Breguet Atlantic doit normalement donner le feu vert pour le raid sur Aouzou, mais le COMAIR (commandant des moyens Air) qui est à bord décide de faire une dernière tentative.

C'est à ce moment-là que les Libyens allument leurs radars et que le feu vert est donné à la 3è Escadre de Chasse pour entrer en action. Vers 11h, deux Mirage F1CR de l’ER 1/33 décollent de la capitale en direction du nord-ouest du Tchad, quatre Jaguar, couvert par quatre Mirage F1C, prennent la direction de la base libyenne par l’est puis le nord.

Au nord-ouest de Faya, les Mirage F1CR montent à 6000 pieds et déclenchent l’alerte qui est relayée à Ouadi-Doum. Les Jaguar arrivant à très basse altitude captent une émission qui semble être le Flat-Face principal. Un seul missile est tiré et les Jaguar font demi-tour.

Les Mirage F1CR quant à eux plongent à basse altitude et prennent la direction du sud à grande vitesse. Ils sont vraisemblablement poursuivis par un Mig-23 sur une centaine de kilomètres, mais celui-ci ne peut les rattraper.

Pour aller plus loin avec les détails, le déroulé heure par heure, les domaines de vol des aéronefs engagés, etc… 

«Ouadi-Doum, une deuxième frappe chirurgicale»