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Le Canada va acquérir 16 avions C295W pour les missions de recherche et de sauvetage

Le Canada va acquérir 16 avions C295W pour les missions de recherche et de sauvetage

© ARC - Un C295W aux couleurs des avions canadiens de SAR, dans les montagnes canadiennes.

© ARC - Un C295W aux couleurs des avions canadiens de SAR, dans les montagnes canadiennes.

Pour mener à bien ses missions Search And Rescue (SAR, Recherche et Sauvetage), l'Aviation Royale Canadienne (ARC) utilise depuis près de 50 ans maintenant six DHC-5 Buffalo, ainsi que douze CC-130H Hercules, mis en service il y a 30 ans.

Mais le gouvernement canadien a, à plusieurs reprises, reporté l'achat de ces avions, alors que les appareils actuellement en service sont vieillissants, et que ces voilures fixes de SAR sont indispensables pour un pays comme le Canada, qui doit couvrir de larges zones lors de ses opérations.

Seulement, ce 08 décembre 2016, l'Aviation Royale Canadienne a officiellement annoncé avoir opté pour l'avion C295W d'Airbus Defence & Space (ADS), qui avait pour concurrents Leonardo-Finmeccanica avec son C-27J Spartan, ainsi que Embraer qui proposait son KC-390, encore en cours de développement.

Selon le communiqué de presse publié par l'ARC, à la suite d'une cérémonie qui s'est tenue sur la base aérienne de la 8e Escadre de Trenton (Ontario), le contrat, pour un montant de 2,4 milliards de dollars, prévoit l'achat de seize exemplaires afin de remplacer les avions actuellement dévoués à ces missions.

Outre les appareils, les clauses du contrat, qui s'étalent sur onze ans, prévoient «l’acquisition et l’organisation pendant une période de six ans, y compris la construction du nouveau centre de formation [installations de simulateurs, NDLR] à Comox, en Colombie‑Britannique, et la prestation de services d’entretien et de soutien au cours des cinq premières années».

Par ailleurs, les options du contrat comprennent la «prolongation des services d’entretien et de soutien pour une période supplémentaire de 15 ans». Si ces options sont signées, «la valeur du contrat se chiffrerait à 4,7 milliards de dollars», explique en détails l'ARC.

Enfin, on apprend également que le contrat, signé «à la suite d’un processus rigoureux, ouvert et transparent», va permettre d'impliquer des entreprises canadiennes puisque «PAL Aerospace [se chargera] de la prestation de services d’entretien et de soutien».

© ARC - Au-dessus des étendues enneigées du Nord-Canadien.

© ARC - Au-dessus des étendues enneigées du Nord-Canadien.

Lors de la cérémonie, le Ministre canadien de la Défense Harjit S. Sajjan, a déclaré que «les membres de la collectivité de recherche et de sauvetage de l’Aviation royale canadienne sont parmi les mieux formés du monde et interviennent dans tous les types de milieux, que ce soit dans l’Arctique, dans les Rocheuses ou en plein océan».

«Les Canadiens en situation de détresse peuvent compter sur eux pour qu’ils donnent toujours le meilleur d’eux-mêmes afin de sauver des vies. Grâce à cette technologie, nous fournissons à nos militaires les outils dont ils ont besoin pour mener à bien des opérations efficaces et essentielles de recherche et de sauvetage», a-t-il ajouté.

Du côté d'Airbus, Simon Jacques, patron de la division d'ADS au Canada, a expliqué que son entreprise est «consciente de l’importance de la recherche et sauvetage sur notre vaste territoire canadien parfois difficile d’accès».

«C’est pour nous un honneur d’avoir été sélectionnés pour fournir l’aéronef et le service. Ainsi nous pourrons nous assurer que nos aéronefs exécutent leur rôle efficacement», a-t-il fièrement renchéri.

En attendant la livraison complète des appareils, et avant le retrait total des avions actuels, les CC-115 Buffalo continueront «à servir et à faire l’objet d’entretien afin de respecter nos responsabilités en matière de recherche et sauvetage», que ce soit en mer mais aussi sur terre.

© ARC - Sur mer comme sur terre, par beau ou mauvais temps, le Canada devrait pouvoir utiliser ses C295W.

© ARC - Sur mer comme sur terre, par beau ou mauvais temps, le Canada devrait pouvoir utiliser ses C295W.

Les C295W de l'avionneur européen sont équipés de «systèmes de communication ultramodernes qui permettront au personnel de recherche et de sauvetage d’échanger en temps réel des renseignements avec leurs partenaires au sol».

De plus, l'Aviation Royale Canadienne explique «qu'au moyen de capteurs intégrés, l’équipage pourra localiser des personnes ou des objets, comme des avions qui se sont écrasés, dans un rayon de plus de 40 kilomètres, et ce, même lorsque la luminosité est faible».

Outre la formation des équipages navigants et du personnel au sol et de l'entretien des avions, qui se fait au Canada, de nombreux équipements du C295W sont issus d'entreprises canadiennes spécialisées dans l'aéronautique et les systèmes optroniques.

En effet, les C295W sont propulsés par les turbopropulseurs PW127G de la firme canadienne Pratt & Whitney, et ils sont dotés des boules optroniques de l'entreprise L3 Wescam, qui équipe de nombreuses forces armées dans le monde grâce à ses outils performants.

Il est fait sans nul doute que ces équipements ont sans doute joué en faveur d'Airbus dans le choix final.

Le C295W dispose en plus d'une large et longue soute, permettant de transporter du fret, du matériel de survie, et d'y installer une unité de soins intensifs dans le cadre des missions d'évacuation médicale ou après la récupération des personnes recherchées.

L'appareil est aussi équipé de quatre larges hublots qui permettent d'observer la zone où s'effectuent les recherches et de deux sorties, par les portes latérales ou par la rampe arrière, lors du parachutage de fret ou de personnels.

Airbus Defence and Space ajoute le C295W est optimisé pour des «opérations lors de tempête avec une limite pour les vents de travers de 30kts, et à plus de 60kts sur les installations aéroportuaires».

Ces limitations sont «considérées comme des prérequis pour pouvoir mener des opérations SAR dans l'Atlantique Nord et en Arctique».

Enfin, contrairement au CC-115 Buffalo qui se limite à une autonomie en vol de 6,5 heures, le C295W peut effectuer des recherches pendant 11 heures, et dans un rayon d'environ 3 000nm suivant son chargement.