Alors que l'Escadron de Transport 1/61 «Touraine» de l'Armée de l'Air française utilise quotidiennement ses A400M Atlas pour, en grande partie, assurer des missions de transport stratégique entre la France et les différentes théâtres d'opérations, les expérimentations au profit des autres compétences de l'appareil sont encore en évaluation.
En effet, du 09 au 16 décembre 2016, l'Equipe de Marque Avion de Transport Tactique 01.338 (EM ATT 01.338) du Centre d'Expertise Aérienne Militaire (CEAM) a rejoint une nouvelle fois l'Afrique, et plus précisément Gao au Mali, afin de réaliser de nouveaux essais.
Selon l'annonce officielle effectuée par l'équipe communication du CEAM, l'A400M immatriculé F-RBAI (MSN033) a effectué une série de tests à l'occasion de la campagne d'expérimentation sur terrain sommaire.
Les nombreux décollages et atterrissages sur la piste en asphalte de l'aéroport de Gao, longue de 2 500m et large de 45m, ont été menés en coopération avec des éléments du 25è Régiment du Génie de l'Air, appartenant à l'Armée de Terre mais dont les compétences sont mises au profit de l'Armée de l'Air.
Au cours de ces huit jours en Afrique, les aviateurs du CEAM ont réalisé des essais de jour comme de nuit, afin de récolter le maximum de données, qui seront par la suite analysées et étudiées dans le but de qualifier l'A400M sur terrain sommaire.
Cette campagne est la suite directe et logique de celle qui a été menée du 24 au 31 août 2016.
Cette première campagne d'essais s'est tenue entre des experts de l'EM ATT et d'une unité du CEAM sur la piste d'aviation de Madama, longue de 1 800 mètres, et située dans le nord du Niger, au plus près de la frontière sud-libyenne.
A cette époque, pendant une semaine, les essais avaient consisté à réaliser des posés sur cette piste sableuse, de jour comme de nuit, et travaillée quotidiennement par les militaires du 25è RGA.
L'Armée de l'Air avait alors expliqué que «les premiers résultats recueillis sur place ont confirmé que l’appareil était pleinement en mesure d’utiliser cette piste sommaire, de jour comme de nuit».
La méthode utilisée lors de cette seule semaine d'essais est dite incrémentale.
Il faut imaginer un entonnoir, où les capacités les plus prioritaires seraient testées en premier, et petit à petit, celles considérées comme secondaires. En clair, elle prévoyait dans un premier temps de réaliser des manoeuvres, selon la version officielle, «sur un terrain à haute résistance, de jour et de nuit».
Par la suite, en fonction des premiers résultats, «l’expérimentation s’est poursuivie sur une piste présentant des caractéristiques similaires à celles du terrain de Madama et des conditions de sécurité permettant un accès facile et sûr au personnel au sol».
Sous la chaleur écrasante de la BSS, et dans un contexte relativement difficile avec notamment la présence active de groupes jihadistes dans la région, il fallait, pour les différents intervenants, pouvoir travailler «dans des conditions optimales de sécurité, dans un cadre d’emploi adapté, et en garantissant une préservation optimale de l’intégrité de l’avion, de l’équipage, des passagers et des matériels transportés», mais dont la nature n'avait pas été précisée à l'époque.