© Wam - Des Rafale C de l'Armée de l'Air alignés au côté des Mirage 2000-9RAD/DAD de la Force Aérienne des Emirats arabes unis.
Du 08 au 24 novembre 2016, les forces armées françaises et émiriennes ont participé à l'important exercice bilatéral GULF 2016, qui est organisé depuis plus d'un an par le Commandement Pour les Opérations InterArmées (CPOIA).
Cette année, après une dernière édition qui s'est déroulée en 2012, la France engage sur le terrain près de 1 400 militaires, qui sont issus de la métropole, des Forces françaises aux Émirats arabes unis (FFEAU), et des renforts de la sous-région, présents au Levant dans le cadre d'accords de Défense.
Cet exercice a pour but, selon l'Etat-Major des Armées (EMA), «de renforcer l’interopérabilité et la coopération et d’entraîner les forces françaises dans un environnement multinational complexe sous des conditions climatiques exigeantes, en engageant du matériel de pointe».
Pour répondre à ces objectifs, GULF a été divisé en deux parties distinctes. Dans un premier temps, l'EMA explique qu'un Command Post Exercise (CPE) a été mis en place entre les deux nations.
Autrement dit, il s'agit d'un exercice d’état-major, «pendant lequel les officiers français et émiriens ont abordé tous les aspects d’une opération en vue de planifier, puis élaborer les ordres vers les unités sur le terrain selon un scénario fictif, articulé en plusieurs phases».
Cette partie achevée, les forces militaires sont passées dans une nouvelle phase de l'exercice, appelée LIVEX (LIve EXercise).
Du 17 au 23 novembre, «selon un scénario bien défini, les trois composantes (terrestres, aériennes et maritimes) se sont entraînées à combattre ensemble, sur un théâtre aux conditions proches de celles des récentes opérations».
Parmi les éléments français, l'Armée de Terre déployait, entres autres, des chars Leclerc, des canons Caesar, ainsi que des VBCI et des VAB.
De son côté, l'Armée de l'Air française avait elle engagé des Rafale, des Mirage 2000-5F du Groupe de Chasse 1/2 «Cigognes», un A400M Atlas de l'Escadron de Transport 1/61 «Touraine», ainsi que des systèmes anti-aérien sol-air Mamba.
Chez le partenaire local, la Force Aérienne des Emirats Arabes Unis a mis en oeuvre des F-16E/F et des Mirage 2000-9EAD/RAD, tandis que de nombreux éléments de sa force terrestre ont aussi été engagés, dont des chars Leclerc et des hélicoptères d'attaque au sol AH-64 Apache.
L'édition 2016 de cet exercice et l'engagement de ces différents moyens militaires reste, en quantité, sensiblement la même en comparaison aux années précédentes, alors que les deux pays sont actuellement plongés «dans un contexte d’engagements opérationnels multiples», comme le rappelle justement l'EMA.
L'une des nouveautés de cette édition revient à la participation, pour la toute première fois, du jeune avion de transport A400M Atlas. Après avoir acheminé du matériel et des troupes depuis la base aérienne de Djibouti, l'appareil et son équipage sont restés sur place afin de participer aux opérations aériennes.
Outre la participation à GULF 2016, sa présence dans la région a aussi permis la tenue de missions dans le cadre de l'Advanced Tactical Leadership Course (ATLC - stage avancé de commandement de missions tactiques).
Aux côtés d'avions de combat égyptiens, marocains, émiratis, français, américains, et australiens, l'A400M français a notamment essayé, avec l'assistance des équipes du CEAM et de la DGA, sa «participation à une COMAO, l'expérimentation du système de préparation de mission, la liaison de données tactiques (LDT) de type L16 et du système eye-tracker».
L'exercice s'est achevé par un ensemble de démonstrations des forces françaises et émiraties lors d'un VIP Day, organisé le 24 novembre, et avec la présence du prince Mohammed ben Zayed ben Sultan, prince héritier et Ministre de la Défense, et du général Olivier Taprest, chef du Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA).
Lors de cette journée, les hauts-gradés militaires «ont pu évaluer le haut niveau d’interopérabilité atteint» entre les deux nations.
Ces dernières ont démontré leur savoir-faire lors de missions «centrées sur un scénario de contrattaque destinée à détruire des poches de résistance ennemie», avec notamment la présence remarquée des protections NRBC, contre les risques nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques.
En outre, des «démonstrations dynamiques comprenaient notamment un bombardement par aviation, puis un pilonnage (artillerie, mortiers, missiles anti-chars, AH-64 Apache) et un assaut blindé».