Actuellement, la région de la Baltique est régulièrement évoquée par les médias spécialisés en raison des nombreuses interceptions des différents aéronefs russes par les chasseurs de supériorité aérienne de l'OTAN, déployés en Lituanie et en Estonie.
Toutefois, les pays Baltes ne sont pas les seuls à recevoir des «petites visites» des avions de l'Armée de l'Air russe. En effet, les pays du nord de l'Europe, tel que la Norvège, la Suède, ou la Finlande, doivent eux-aussi faire face aux nombreux vols à proximité de leur espace aérien respectif.
Mais parfois, certains appareils russes prennent une plus grande liberté et pénètrent à l'intérieur des espaces aériens nationaux, en s'affranchissant des législations en vigueur et du droit international. C'est notamment ce qui semble s'être passé, à deux reprises, ce jeudi 06 octobre 2016.
En effet, au cours de cette journée, et dans deux communiqués de presse distincts, le Ministère finlandais de la Défense a affirmé qu'un Su-27 Flanker de l'Armée de l'Air russe aurait pénétré l'espace aérien finlandais.
Selon les déclarations officielles, la première infiltration a eu lieu vers 16h43 (heure locale), dans le golfe de Finlande, au sud de la ville côtière de Porvoo, située dans le sud de la Finlande.
La Force Aérienne Finlandaise a alors fait décoller deux F/A-18 Hornet afin d'aller intercepter et identifier l'aéronef en question, qui s'est avéré être un Flanker russe, équipé de missiles air-air infrarouges et à guidage radar.
Lors de cette première altercation, le chasseur russe de supériorité aérienne aurait pénétré l'espace aérien finlandais sur un kilomètre, avant de ressortir, et de le longer en le suivant pendant treize kilomètres supplémentaires.
Plus tard, toujours dans la journée du 06 octobre, un second Su-27 russe aurait lui-aussi pénétré l'espace aérien national à 21h33 (heure locale), dans la même région que la première interception. Ici aussi, la Force Aérienne Finlandaise a procédé à l'interception du chasseur, mais cette dernière n'a pas donné d'informations complémentaires concernant la suite de sa mission.
Jussi Niinistö, Ministre finlandais de la Défense, a déclaré à la suite de ces deux plausibles violations, que son ministère prenait «ces incidents au sérieux», et «qu'avoir deux infractions présumées le même jour, cela est exceptionnel».
De son côté, et selon l'agence de presse Reuters, le Ministère russe de la Défense a rejeté ces deux accusations, en expliquant que les Su-27 Flanker ont effectué jeudi et vendredi des missions d'entraînements, mais au-dessus des eaux internationales.
A ce stade, il n'est pas possible pour la Finlande d'affirmer avec certitude que ces deux violations ont été effectuées par ces Su-27 Flanker russes, bien que leurs plans de vol correspondent avec les données interceptées par les radars au sol.
Cette absence de preuves formelles s'explique par le fait que les émissions radars des deux chasseurs ont été reçues par un radar primaire, qui réceptionne uniquement les ondes électromagnétiques réfléchies lorsqu'elles rencontrent un aéronef.
Ce type radar permet de capter des aéronefs et de donner leur position et donc leur distance, mais le radar primaire ne permet pas de connaître d'autres données supplémentaires, dont celles émises par le transpondeur de l'avion.
Quoi qu'il en soit, afin de faire la lumière totale sur tout cela, les autorités d'Helsinki ont lancé une enquête, qui est menée par les gardes-frontières finlandais, et qui doit durer entre une et deux semaines. En attendant les résultats définitifs, les enquêteurs ont déjà publié une carte retraçant le parcours des deux aéronefs russes :
• Flèche rouge : Première violation.
• Flèche bleue : Seconde violation.
• Ligne verte : Limite des eaux territoriales finlandaises.