Le 19 septembre 2016, le porte-avions Charles de Gaulle et l'ensemble du groupe aéronaval ont appareillé du port de Toulon afin de rallier la Méditerranée orientale et les côtes ouest du Levant dans le cadre de l'opération Chammal, afin de frapper les positions de l'organisation Etat Islamique en Irak et en Syrie.
Arrivé sur zone le 30 septembre, les opérations aériennes ont rapidement débuté avec le catapultage, dans la journée de son arrivée, aux alentours de 08h00 (heure locale), d'une première vague de huit Rafale M de la Flottille 11F et 12F, sur les vingt-quatre dont dispose la Task Force 473.
Dans cette troisième mission au profit de l'opération internationale Inherent Resolve, le Charles de Gaulle et l'ensemble des moyens navals et aériens qui gravitent autour de ce dernier assurent quotidiennement une permanence à la mer afin de répondre aux demandes de l'Etat-Major de la coalition mais aussi et surtout, d'appuyer les forces armées irakiennes au sol qui viennent d'entamer (au sol) la bataille afin de reconquérir Mossoul (bien que des opérations ont lieu sur place depuis un moment maintenant).
Mais lors de l'annonce de ce déploiement, il était prévu que le groupe aéronaval reste sur zone jusqu'à la mi-octobre, voire fin octobre au plus tard, avant de rentrer sur Toulon pour ensuite enchaîner avec l'arrêt technique majeur, prévu dans le courant du début de 2017.
Toutefois, en raison notamment des besoins opérationnels dans le cadre des opérations à Mossoul et pour que la France puisse jouer son rôle de nation de premier rang dans cette bataille, la mission des 2 900 marins français va être prolongée.
En effet, à la sortie du conseil de défense qui s'est tenu ce mercredi 26 octobre 2016, le Président de la République François Hollande a officiellement annoncé que le porte-avions allait rester en Méditerranée orientale (MEDOR) jusqu'à mi-décembre 2016.
Le communiqué de presse publié par l'Elysée explique que «le Conseil a passé en revue les enjeux militaires, humanitaires, politiques et sécuritaires qui accompagnent la reconquête de Mossoul». De ce fait, «le président de la République a décidé de prolonger l’activité du groupe aéronaval, qui contribue à cette opération, jusqu’à mi-décembre».
Cette présence supplémentaire de deux mois permettra également à la France et à ses militaires de participer aux opérations qui ont pour objectif de lancer une prochaine offensive contre Raqqa, en Syrie, elle-aussi aux mains des jihadistes de l'organisation Etat Islamique.
Selon les dernières informations fournies par l'Etat-Major des Armées, la force Chammal a effectué, dans la semaine du 19 au 26 octobre 2016, 87 sorties aériennes qui ont abouti à la destruction de 64 objectifs au travers de 49 frappes aériennes.
Enfin, pour rappel, l'ensemble du groupe aéronaval est composé de la frégate anti-aérienne Cassard, du bâtiment de commandement et de ravitaillement Marne, de la frégate anti sous-marine Jean de Vienne, de la frégate de défense aérienne Chevalier Paul, d'un sous-marin nucléaire d'attaque, du destroyer USS Ross de l'US Navy, et enfin, de la frégate anti sous-marine Augsburg, de la Deutsche Marine (marine allemande).
Du côté des aéronefs, le Charles de Gaulle emporte en son sein, et pour la toute première fois pour la composante Chasse, un groupe aérien embarqué constitué de Rafale M uniquement, au nombre de vingt-quatre, à la suite du retrait des derniers Super-Etendard Modernisés, le 12 juillet 2016.
Toujours sur le pont d'envol du «Charles», décollent également deux avions de guet aérien E-2C Hawkeye de la Flottille 4F, deux hélicoptères Dauphin, une vénérable Alouette III, et pour la toute première fois ici-aussi, un NH-90NFH Caïman. Ce dernier est utilisé pour mener des missions de transport entre les différents navires mais aussi avec la terre ferme, pour de la lutte anti sous-marine, et des missions de lutte contre les bâtiments de surface.
Des moyens aériens sont aussi engagés depuis les autres bâtiments de la Task Force 473, avec un Panther sur le Cassard, deux Lynx sur le Jean de Vienne, et enfin, un troisième Lynx, allemand celui-ci, sur l'Augsburg.