Le 22 et 27 juin 2016, six Rafale se sont posés sur la base aérienne projetée (BAP) en Jordanie, dans le but de rationaliser le parc des avions de combat de l'Armée de l'Air engagés dans les opérations extérieures, que ce soit dans la bande sahélo-saharienne (Barkhane), ou au Moyen-Orient (Chammal).
A la suite de cette arrivée, une première partie du détachement Chasse déjà présent sur place, et formé par cinq Mirage 2000D et trois Mirage 2000N, avait quitté le théâtre des opérations en laissant alors uniquement quatre Mirage 2000D de la 3ème escadre de chasse.
Désormais, c'est un gros chapitre de l'opération Chammal qui se ferme avec le retour en France des derniers Mirage 2000D, après avoir passé, au total, 21 mois sur la base aérienne jordanienne de Prince Hassan, dans des conditions souvent rudes (chaleur extrême, sable, poussière, etc…).
En effet, selon les déclarations de l'Etat-Major des Armées lors de son point-presse du jeudi 08 septembre 2016, les derniers appareils d'attaque au sol de Nancy-Ochey sont rentrés en France dans la journée du 28 août 2016.
Depuis leur arrivée sur place, le 12 décembre 2014, les Mirage 2000D et 2000N d'Istres-Le Tubé «ont effectué plus de 2 300 sorties (2 349) et près de 11 000 heures de vol (10 810)». Ces chiffres représentent en réalité pas mois de trois à quatre décollages de Mirage 2000D/N dans une seule et même journée.
Leur utilisation intensive s'explique notamment par l'arrivée prochaine en fin de vie des Mirage 2000N. C'était l'occasion d'user au maximum les cellules des appareils et de pouvoir les retirer du service actif en ayant usé de la quasi-totalité du potentiel restant disponible sur ces chasseurs-bombardiers nucléaires.
Enfin, la multiplication des missions face aux Rafale de la base aérienne 104 d'Al Dhafra (Emirats arabes unis) s'explique aussi par la positon géographique et stratégique de la base aérienne projetée, située dans le nord de la Jordanie. Contrairement aux Rafale, les Mirage 2000D/N ne sont qu'à 700 kilomètres environ du théâtre d'opérations dans le nord de l'Irak, dans les régions autour de Mossoul et d'Erbil. C'est ici que la majorité des missions d'appui aérien rapproché sont effectuées au profit des forces armées irakiennes, qui se battent au sol contre les jihadistes de l'organisation Etat Islamique.
Mais, et comme dans chaque opérations, l'accumulation du nombre d'heures de vol et des missions ne peut se faire sans la présence indispensable au sol de mécaniciens et de nombreux autres aviateurs qui assurent le bon fonctionnement quotidien de la BAP.
L'Etat-Major des Armées met la lumière sur ces personnels qui oeuvrent dans l'ombre en rappelant la présence au sol des aviateurs qui assurent «la maintenance, la préparation et la mise en œuvre depuis ces bases extérieures, des aéronefs dans des conditions climatiques difficiles, et agressives pour le matériel».
Aux côtés de ces équipes techniques, se trouvent aussi les «équipes de soutien à terre qui permettent le ravitaillement en carburant, eau, nourriture, munitions, pièces de rechanges», ainsi que les fusiliers commandos de l'Air qui assurent la protection de l'ensemble du détachement français (personnel et installation).