Depuis le 1er septembre 2016, la 42ème rotation de l'opération Baltic Air Policing est assurée par quatre Mirage 2000-5F de l'Armée de l'Air française, déployés sur la base aérienne de Siauliai, en Lituanie, et par quatre Eurofighter Typhoon de la Luftwaffe, installés sur la base aérienne d'Ämari, en Estonie.
Cinq jours seulement après la prise en main de l'opération, la permanence opération allemande a déjà été «scramblée» afin d'aller intercepter, identifier, et escorter des aéronefs de l'Armée de l'Air russe, qui opéraient dans l'espace aérien international, et avec des transpondeurs éteints.
Selon le communiqué de presse diffusé par la Luftwaffe, les interceptions ont été effectuées par deux Typhoon du Taktische Luftwaffengeschwader 74, ce mardi 06 septembre 2016, dans l'espace aérien international au-dessus de la mer Baltique.
Demandé par le Combined Air Operations Centre d'Uedem, ces deux décollages sur alerte ont permis d'intercepter un avion de transport Tu-134 «Crusty», qui n'avait pas activé son transpondeur. Sa désactivation ne permettait donc pas aux contrôleurs aériens civils au sol et aux différents avions de ligne dans les airs de connaître la nature de l'appareil.
Le Tu-134, en provenance de l'enclave russe de Kaliningrad, était escorté par deux avions de chasse Su-27 «Flanker», spécialisés dans la supériorité aérienne, qui ont eux-aussi été interceptés et suivis durant tout le long de l'escorte.
Arrivés à hauteur du «Crusty» et des «Flanker», les Typhoon allemands ont escorté les appareils dans l'espace aérien international jusqu'à ce qu'ils s'éloignent des trois pays Baltes (Estonie, Lituanie, Lettonie) qui sont sous la protection des chasseurs de l'OTAN.
Arrivés aux limites de l'espace aérien qui est sous la responsabilité de l'opération Baltic Air Policing, les aéronefs russes ont vu le départ des Typhoon allemands, mais rejoints quelques minutes auparavant par la permanence opérationnelle suédoise, assurée par des JAS-39C/D Gripen, qui ont à leur tour escorté ces appareils.
© Luftwaffe - Un Typhoon allemand photographie, comme preuve, son escorte du jour : Le Tu-134 et un des deux Su-27.
A partir du début de la crise de Crimée (février-mars 2014), et avec l'annexion de cette région ukrainienne par la Russie de Vladimir Poutine, les pays occidentaux membres de l'OTAN ont pris certaines dispositions militaires et politiques (opération Reassurance Initiative) afin de réaffirmer leur soutien envers les pays de l'est qui jouxtent l'Ukraine, dont notamment la Pologne, la Lituanie, la Lettonie, et l'Estonie.
Depuis plus d'un an maintenant, et à tour de rôle, les forces aériennes des pays membres de l'OTAN prennent la permanence opérationnelle afin d'intercepter, d'identifier, et d'escorter des aéronefs qui ne répondraient pas aux appels radios ou qui survoleraient, sans autorisation, les pays baltes (Lettonie, Estonie, et Lituanie), dépourvus d'une force aérienne armée de chasseurs capables de mener des missions de police du ciel.
Bien que la mission Baltic Air Policing soit opérationnelle depuis 2004, elle a été renforcée au mois de mai 2014 avec la mise en place de plusieurs plots de permanence opérationnelle, et non d'un seul, lorsque les relations avec la Russie étaient apaisées.
La première rotation armant quatre plots était composée du Royaume-Uni avec quatre Typhoon à Siauliai (Lituanie), de la Pologne avec quatre MIG-29A «Fulcrum» depuis la base aérienne de Malbork (Pologne), du Danemark avec quatre F-16AM depuis Amari (Estonie), et de la France avec des Rafale et des Mirage 2000C/-5F depuis Malbork.
Ce renforcement du dispositif, qui comprenait alors seize chasseurs, a été réduit un an plus tard, avec deux plots, soit huit chasseurs, au lieu du seul et unique plot de quatre appareils alors en vigueur entre 2004 et 2014.
Lors du renforcement des plots de permanence opérationnelle, les aéronefs qui ont été détachés sur place entre mai 2014 et septembre 2015 avaient pour objectif principal de mener des missions «Quick Reaction Alert» (QRA) pour le compte des pays baltes.
Toutefois, les différentes forces armées envoyées sur place ont également pour objectif secondaire de s'entraîner avec les forces armées locales, d'améliorer leur interopérabilité, de tisser des liens plus étroits, et de perfectionner leurs procédures communes, notamment aériennes.
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VIDEO - Déploiement des Typhoon allemands pour l'opération Baltic Air Policing