Dans le courant de la fin du mois de février 2016, le détachement Chasse de l'opération Barkhane, qui se déroule dans l'ensemble de la bande sahélo-saharienne, a diminué de puissance avec le retrait des deux Mirage 2000D et des deux Mirage 2000C, notamment afin de renforcer l'opération Chammal, au Moyen-Orient, menée contre l'organisation Etat Islamique.
Depuis le retrait des chasseurs-bombardiers de la 3ème escadre de chasse et des chasseurs de l'Escadron de Chasse 2/5 «Ile de France», la base aérienne de Niamey étaient donc dépourvue d'avions de combat de l'Armée de l'Air française, et les quatre Rafale stationnés sur la base aérienne de N'Djamena, au Tchad, assuraient donc seuls les opérations, notamment celle de QRA (Quick Reaction Alert) afin d'aller frapper une cible peu de temps après avoir été repérée.
Toutefois, avec la réorganisation cet été du dispositif aérien de Barkhane et de Chammal, qui voit un Moyen-Orient occupé uniquement par les Rafale et une bande sahélo-saharienne survolée par les Mirage 2000D/2000C, la base aérienne de Niamey (Niger) vient de retrouver son détachement de Mirage 2000.
En effet, comme annoncé dès le 22 avril 2016 sur Defens'Aero, et évoqué une seconde fois il y a peu de jours dans un article, les Mirage 2000 de Nancy-Ochey et d'Orange-Caritat ont regagné, ce mardi 26 juillet 2016, la base aérienne de Niamey afin de participer à nouveau aux opérations contre les groupes armées terroristes.
Les avions de combat, accompagnés par un ravitailleur C-135 du Groupe de Ravitaillement en Vol 2/91 «Bretagne» de la base aérienne 125 d'Istres, ont quitté le sol français ce dimanche 24 juillet, en milieu de journée. Cependant, afin d'être opérationnel le plus rapidement possible après l'arrivée des avions de combat sur zone, un échelon précurseur, composé notamment de mécaniciens, de pièces de rechange, des agents administratifs, etc… sont arrivés quelques jours avants, avec des départs vers le Niger dès le 20 juillet 2016.
Avec le déploiement de ces Mirage 2000, suite à l'annonce de l'EMA concernant la réorganisation des opérations françaises, il est probable que les Rafale engagés depuis la base aérienne de N'Djamena, au Tchad, quittent le théâtre africain des opérations dans peu de temps.
Pour rappel, afin de mener à bien les missions qui leurs sont confiées, les pilotes de chasse des Mirage 2000C peuvent emporter deux ou quatre bombes air-sol guidées laser GBU-12, des bombes Mk82 non guidées, et ont la possibilité de réaliser des tirs-canon grâce aux deux canons internes de 30mm.
Cette arme, déjà utilisée lors du premier déploiement, est particulièrement utile pour effectuer une mission d'appui aérien rapproché au profit des troupes au sol qui se trouveraient dans une impasse lors de combats contre des groupes terroristes.
En effet, bien que les canons fournissent une puissance de feu moindre aux GBU, ces derniers ne met pas en danger les militaires au sol lorsque ceux-ci se trouvent dans le rayon d'action de la charge explosive de la bombe. Leur utilisation a été remarquée à plusieurs reprises, avec une première «passe-canon» effectuée en octobre 2015.
Dans le Sahel, les 2000C évoluent constamment avec un 2000D dans une patrouille mixte, appelée Mixed Fighters Element (MFE), puisque le 2000D dispose d'une nacelle de désignation laser, qui permet de guider les GBU-12 des 2000C. Ces derniers peuvent toutefois effectuer leurs frappes grâce au ciblage effectué par un JTAC au sol, un Rafale, un drone (Harfang ou MQ-9 Reaper), ou un Atlantique II de la Marine Nationale.