Après son retour de l'opération Arromanches 2, où il a participé aux frappes aériennes contre l'organisation Etat Islamique en Irak et en Syrie, le porte-avions Charles de Gaulle est rentré à son port d'attache de Toulon pour un arrêt technique le 16 mars 2016. Après près de deux mois d'entretien, le navire amiral de la Marine Nationale a repris le large et la mer Méditerranée afin de se lancer dans une campagne d'essais avec le drone nEUROn.
En effet, le 04 juillet dernier, le Charles de Gaulle s'est éloigné du littoral méditerranéen afin de débuter les premiers et derniers essais avec le démonstrateur de drone européen nEUROn, qui se sont déroulés ce 06 juillet 2016, pendant environ une heure.
Comme annoncé dès le 11 avril 2016 sur Defens'Aero, cette campagne visait à «étudier l’utilisation d’un drone de combat dans un environnement naval impliquant plusieurs bâtiments de la marine française», selon le communiqué de presse publié par la Marine Nationale, avec «notamment des interactions en mer avec le porte-avions Charles de Gaulle pour évaluer la furtivité du nEUROn, face aux senseurs de plateformes navales».
Lors de la journée consacrée à ses essais, ces derniers se sont matérialisés par la réalisation de «plusieurs passages à basse altitude à la verticale du porte-avions Charles de Gaulle». Outre le porte-avions, nul doute qu'une frégate de défense aérienne, comme le Forbin, a sans doute participé à ces essais, notamment en ce qui concerne la détection d'un drone de combat développé avec des courbes taillées pour la furtivité.
Selon nos informations, et comme cela a déjà été évoqué ici, cette «campagne complémentaire» a été organisée en raison «d'une marge budgétaire plus favorable» à la Direction Générale de l'Armement. Elle permet de compléter les données déjà recueillies, avec la réalisation de vols d'essais dans le domaine de la SER, pour Surface Equivalente Radar (en anglais, Surface Efficace Radar), ou dans celui de la signature InfraRouge, avec notamment la température des gaz à la sortie de la tuyère.
L'ensemble de ces essais ont été menés en liaison entre la Direction Générale de l'Armement Essais en vol (DGA EV), la Marine Nationale, et Dassault Aviation, maître d'oeuvre du programme européen.
Pour rappel, le programme européen du nEUROn, qui a débuté en 2006, est le fruit d’une coopération européenne qui rassemble, outre la France avec Dassault Aviation comme maître d’œuvre, cinq pays partenaires et leurs industriels : l’Italie avec Alenia Aermacchi, la Suède avec Saab, l’Espagne avec Airbus Defence & Space, la Grèce avec HAI, et la Suisse avec Ruag. Cette coopération s'est concrétisée avec le premier vol du nEUROn qui a eu lieu à Istres, le 1er décembre 2012.
Ce démonstrateur de drone de combat, semblable au drone X-47B de l'US Navy, est équipé du réacteur Rolls-Royce Turbomeca Adour Mk. 951, aussi utilisé par les Jaguar, les Hawk, ou les T-45 Goshawk, suivant différentes versions. Le NEURON mesure, officiellement, 9,20 mètres de long, pour une envergure de 12,50 mètres. Avec une masse à vide de 4 900kg, ou de 7 000kg au maximum, ce drone peut voler jusqu'à Mach 0.8, avec un plafond maximal de 14 000m. Il est capable d'emporter et de tirer deux bombes guidées laser de 250kg, et utilise un train d'atterrissage calqué sur celui en service sur les Mirage 2000 de l'Armée de l'Air française.