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Lorsque l'A400M Atlas d'Airbus Defence & Space est évoqué dans la presse et les blogs spécialisés, c'est rarement pour y faire état d'une réussite ou d'une avancée dans le programme, alors que de nombreux problèmes de jeunesse restent encore à corriger par les ingénieurs d'Airbus, afin de satisfaire les clients qui en font usage dans les opérations.
Toutefois, lentement mais surement, certaines capacités s'ouvrent petit à petit au profit des forces armées, et notamment françaises, afin de pouvoir les utiliser par la suite dans des opérations extérieures, où les avions de transport tactique, C-130H Hercules comme C-160 Transall, sont grandement utilisés dans l'immensité du Sahel.
En effet, coup sur coup, Airbus Defence & Space et le Ministère français de la Défense ont validé deux capacités tactiques qui seront les bienvenues à l'occasion de missions de parachutage, lors de deux campagnes d'essais qui se sont tenues entre le 13 et le 26 juin 2016.
La première de ces capacités concerne directement les Forces Spéciales et plus largement le Commandement des Opérations Spéciales (COS). En effet, avec l'avion MSN31, huitième A400M livré à l'Armée de l'Air française, la France a pu, explique-t-on, «valider la mise en oeuvre du Saut Opérationnel à Grande Hauteur (SOGH)».
Ces essais ont été menés depuis l'aéroport de Pau (Pyrénées-Atlantiques - 64), ville dans laquelle se trouve l'ETAP (Ecole des Troupes AéroPortées), en collaboration entre, selon nos informations, «la DGA Techniques Aéronautiques et la DGA Essais en vol, le Centre d’Expériences Aériennes Militaires qui a mis à disposition son EM ATT (Equipe de Marque Avion Transport Tactique) et l'Escadron de Survie Opérationnelle et des Parachutistes (ESOPE), aux côtés de la Section Technique de l’Armée de Terre/troupes AéroPortées (STAT/TAP)».
Depuis la zone de sauts Wright, les militaires français ont eu pour objectif principal de valider deux types de saut. Le premier est le saut en Ralentisseur Stabilisateur Extracteur assisté (RSE), et le second saut mettait l'accent sur le largage Parachute Biplace Opérationnel (PBO), notamment lors de l'emport de charge lourde. Avant leur saut, certains militaires des forces spéciales peuvent peser, avec l'ensemble de leur équipement et du matériel nécessaire à la mission, jusqu'à 250kg !
La certification de ce saut sur A400M n'est pas anodine. En effet, dans un «futur relativement proche», il est expliqué qu'avec d'autres essais supplémentaires menés par la STAT/TAP et le CEAM, les Atlas français seront capables de larguer, «à grande hauteur et sans oxygène», des hommes du COS qui réalisent une mission d'infiltration sous voile.
Ce type de mission est utilisé lorsque les forces spéciales veulent atteindre une zone sans se faire repérer afin, par exemple, soit de récupérer un ou plusieurs otages, de capturer ou neutraliser une cible importante, ou de se positionner dans une zone pour observer les mouvements de l'ennemi.
La deuxième des capacités qui a été testée ici, avec l'A400M MSN06 d'Airbus DS, concerne le largage par une porte latérale des parachutistes des troupes conventionnelles, et non ceux des Forces Spéciales.
Alors que le largage simultané par les deux portes latérales n'est toujours pas possible en raison des turbulences générées par les quatre turbopropulseurs contrarotatifs, le largage par une seule et même porte est toutefois possible.
Ces essais ont été effectués par de nombreux acteurs, avec notamment la DGA TA et DGA EV, la STAT/TAP, l'ESOPE, le CEAM, l’Ecole des Troupes AéroPortées (ETAP), le 35ème Régiment d’Artillerie Parachutiste, ainsi que le 1er Régiment de Hussards Parachutistes.
Toujours selon nos informations de plusieurs sources concordantes, les parachutistes d'essais, renforcés par ceux du 35ème RAP et du 1er RHP, ont participé à la «douzaine de vols d'essais qui ont été exécutés» et qui ont ensuite conduit à «la réalisation de trois vols supplémentaires qui servaient de certification».
Les «quelques trois cents parachutages» ont permis «la certification de plusieurs largages multiples et variés, utilisés en fonction des besoins opérationnels».