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Le lundi 04 mai 2015 à Doha, le Qatar, la France avec son Président de la République François Hollande, et le GIE Rafale (Dassault Aviation, Thales, Snecma, MBDA) ont signé un contrat d'environ 6,3 milliards d'euros portant sur la livraison de vingt-quatre Rafale à la Force Aérienne Qatarie.
Cette signature intervenait seulement quelques jours après la publication d'un communiqué de presse de l'Elysée qui indiquait alors que Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, Emir du Qatar, «a confirmé son souhait de voir son pays acquérir 24 avions de combat Rafale». Par ailleurs, outre ces vingt-quatre appareils, le Qatar a également posé une option pour douze Rafale supplémentaires qui pourraient être commandés dans quelques années si le pays en ressent le besoin opérationnel.
Ce contrat, le deuxième à l'export pour le Rafale, prévoit la livraison de dix-huit Rafale monoplaces, aux côtés de six biplaces. Outre les chasseurs, le contrat prévoit également la livraison des missiles air-air MICA IR (InfraRouge), MICA EM (ElectroMagnétique), et Meteor (lorsque leur intégration sera officialisée), du missile de croisière air-sol SCALP-EG, ainsi que des bombes air-sol GBU à guidage laser et AASM (guidage laser et GPS).
Par ailleurs, le Qatar devrait réceptionner ses premiers Rafale à partir de 2018, et la livraison des autres appareils devrait s'étaler dans le temps avec la sortie des chaînes d'assemblage d'un exemplaire par mois, ce qui porte le nombre à onze unités par an, et non douze. Mais contrairement à ce que l'on aurait pu penser, le premier Rafale qatari n'attendra pas 2018 pour effectuer son premier vol.
En effet, selon nos informations, le premier Rafale destiné à la Force Aérienne Qatarie sortira des chaînes d'assemblage de Dassault Aviation, situées Mérignac, dans la semaine du 23 au 29 mai 2016 (semaine 21), et portera la dénomination «Rafale DQ01», pour «Dual seater Qatar 01».
Contrairement à l'Egypte, où très peu de modifications ont été nécessaires, outre le retrait du logiciel permettant la réalisation de frappes nucléaires, ce premier Rafale qatari comprend des différences notables avec les Rafale de l'Armée de l'Air française. C'est donc pour cela que le Rafale DQ01 ne sera pas immédiatement utilisé pour former les pilotes de chasse qataris.
En effet, cet appareil «va être utilisé pour les spécificités qataries», indique-t-on, et notamment en ce qui concerne l'intégration d'un viseur de casque, comme cela pourrait aussi être le cas chez les Rafale indiens (mais en attendant, il faut signer).
Une fois les différents essais réalisés en France, cet appareil sera intégré au sein de la Force Aérienne Qatari afin de mener des missions de formation, ainsi que des missions opérationnelles.
A l'heure où sont écrites ces lignes, nos différents contacts proches du dossier n'ont pas souhaité donner des informations complémentaires au sujet du viseur de casque, et notamment en ce qui concerne sa version précise, ou son fabriquant. Toutefois, l'information à ce sujet devrait «se savoir bien assez tôt».
Pour rappel, comme l'avait révélé le magasine spécialisé Air & Cosmos, les pilotes qataris seront formés en France, avec la création d'un escadron à part entière. Dans l'article daté du 1er mars 2016, Air & Cosmos affirme que les pilotes et le personnel au sol seront formés à Saint-Dizier (BA 113) et à Mont-de-Marsan (BA 118), où l'escadron doit s'installer.
Il y est expliqué que «pour le Qatar, c'est plusieurs milliers d'heures de vol qu'il faudra assurer pour ces jeunes pilotes pour la plupart novices», et qu'au départ, «l'émirat souhaitait que ses pilotes soient insérés dans les escadrons français. Une solution finalement jugée trop lourde et écartée par l'armée de l'air, déjà en surchauffe».