Si les NH-90 européens, de l'entreprise NHIndustries (Airbus Helicopters, AgustaWestland, et Fokker), sont régulièrement couverts par les médias spécialisés en raison de leur introduction dans les forces armées et de leur utilisation dans des opérations extérieures, il n'en reste pas moins que d'autres pays comme la Nouvelle-Zélande, à des milliers de kilomètres de l'Europe, commencent eux-aussi à les utiliser en dehors des frontières nationales.
En effet, après le passage du cyclone Winston (de catégorie 5) dans la nuit du 20 au 21 février 2016 sur les îles Fidji, avec des vents soufflant jusqu'à 235 km/h, et qui a détruit des maisons, des infrastructures publiques importantes, et blessés et tués plusieurs dizaines de personnes, la communauté internationale a organisé une aide humanitaire afin de secourir les habitants des îles Fidji.
Pays de la région, et situé à environ 2 500km des îles Fidji, la Nouvelle-Zélande a contribué à cette aide humanitaire avec l'envoi, le 03 mars 2016, de plusieurs hélicoptères NH-90 afin d'assurer des missions de transport des secours, des produits de première nécessité, des sacs alimentaires, des médicaments, des abris, etc...
Les appareils de la Royal New Zealand Air Force (RNZAF), qui sont arrivés sur place avec le HMNZS Canterbury de la Royal New Zealand Navy (RNZN), ont été déployés avec le soutien de cinquante-cinq militaires qui assuraient l'entretien des hélicoptères.
Pour les NH-90 et les aviateurs du No. 3 Squadron, c'est la première fois qu'ils opéraient en dehors des frontières nationales et dans un contexte opérationnel réel, et non lors d'un exercice. Ce fût donc l'occasion d'observer le comportement du NH-90 lors des différentes missions qu'il a effectué.
© RNZAF - Un NH-90 dégage de la zone après avoir déposé un commando des forces spéciales pendant l'exercice Southern Katipo 2015.
Selon un communiqué de presse publié par la RNZAF, «les hélicoptères NH-90 de la Royal New Zealand Air Force ont confirmé leur capacité à pouvoir apporter un appui à une opération d'aide humanitaire». Il est également précisé dans ce même communiqué que les hélicoptères «ont fourni un lien essentiel entre les principaux centres de population et les îles périphériques dévastées par le cyclone tropical Winston. Près de 120 heures de missions de secours ont été effectuées par les NH-90».
Le chef d'escadron Ben Pryor a expliqué que cette opération a permis de «confirmer la vitesse et le rayon d'action du NH-90 dans le soutien des opérations en effectuant un grand nombre de missions de transport de personnels et de fournitures humanitaires afin de les projeter dans des endroits très éloignés».
Lors de ces missions, les hélicoptères ont, en effet, effectué des vols qui les ont emmenés aux limites de leur rayon d'action depuis la zone où ils étaient déployés. Par ailleurs, lors de ces mêmes missions, les NH-90 ont dû se poser dans des zones parfois austères et dans des conditions météorologiques difficiles.
C'est ce que rappelle le Flight Lieutenant Peter Familton qui affirme que les hélicoptères «se sont bien comportés en ce qui concerne, à la fois, les conditions tropicales, et l'environnement austère. Nous avons régulièrement opéré sans difficulté dans des conditions rudes, avec des zones d'atterrissages non préparées, tels que les plages et les terrains vallonnés».
Les NH-90 néo-zélandais ont opéré aux côtés des sept MRH-90 (appellation locale du NH-90) de la Royal Australian Air Force qui ont eux-aussi participé à ces opérations de secours. Les hélicoptères néo-zélandais, qui se rapprochent du standard des australiens, ont transporté «des kits d'abris, de la nourriture, de l'eau, ainsi que des sacs de graines et de boutures de plantes dans les îles périphériques».
A titre d'information, les neuf NH-90 néo-zélandais appartiennent au No.3 Squadron de la base aérienne d'Ohakea, et volent aux côtés des cinq A.109. Cet escadron assure des missions de formation pour ses équipages, les missions opérationnelles (évacuation sanitaire, recherche et sauvetage, opérations spéciales, et transport tactique), ainsi que le transport de VIP. Annuellement, les A.109 effectuent environ 1 500 heures de vol, alors que les NH-90, en service depuis février 2013, assurent 1 700 heures de vol. Les NH-90 ont remplacé les six derniers UH-1 Iroquois (total acheté de treize), acquis entre 1966 et 1976, et retirés du service le 1er juillet 2015.