Alors que la Russie et ses forces armées restent fortement engagées en Syrie, même après avoir réalisé un retrait de quelques appareils de combat, un hélicoptère d'attaque au sol Mi-28N «Night Hunter» (code OTAN «Havoc-B») s'est écrasé près de la ville syrienne de Homs dans la nuit du lundi 11 au mardi 12 avril 2016.
Selon le communiqué de presse publié par le Ministère russe de la Défense, l'appareil de l'Armée de l'Air russe, qui s'est écrasé lors d'un vol de nuit aux alentours de 22h30 (heure locale), n'a pas été abattu par les jihadistes, et les deux aviateurs qui se trouvaient à bord, le pilote et le navigateur systèmes d'armes, ont trouvé la mort lors de l'accident.
Une opération de sauvetage a été rapidement mise en place afin de se rendre sur les lieux de l'accident pour tenter de secourir les deux aviateurs et pour sécuriser la zone du crash. Décédés lors du crash, les corps des deux pilotes ont été ramenés sur la base aérienne russe de Hmeymim, située au sud-est de la ville syrienne de Lattaquié.
La zone de l'accident sécurisée et le périmètre délimité, le Ministère russe de la Défense a précisé que des enquêteurs se sont rendus sur place afin d'étudier les causes de cet accident, qui serait dû à un problème technique de l'hélicoptère. Selon les informations publiées par divers médias russes, l'appareil, qui effectuait un vol de nuit, aurait percuté un obstacle qui se trouvait sur son trajet.
Après le Mi-8 «Hip» qui s'est écrasé lors d'une mission de recherche et de sauvetage pour récupérer les deux aviateurs russes du Su-24 «Fencer» abattu par un F-16 turc, c'est le deuxième hélicoptère que les forces armées russes perdent en Syrie depuis leur engagement. Ce dernier a pour objectif de soutenir Bachar El-Assad et les forces armées qui lui sont loyalistes et qui se battent contre l'Organisation Etat Islamique et les autres groupes jihadistes et rebelles qui combattent en Syrie.
A titre d'information, le Mi-28N «Night Hunter» est un hélicoptère d'attaque au sol développé et construit par l'avionneur russe Mil Moscow Helicopter Plant. Mis en service au sein de l'Armée de l'Air russe en 2009, cet appareil a connu son baptême du feu lors de cette opération extérieure en Syrie, où il a notamment été utilisé lors des combats pour libérer la ville de Palmyre.
Le constructeur affirme sur son site Internet que l'hélicoptère est capable de détruire des chars, des véhicules blindés ou non, des individus, ainsi que des aéronefs évoluants à faible vitesse, que ce soit de jour ou de nuit, et dans des mauvaises conditions météorologiques.
Lors des missions d'appui aérien rapproché, le «Night Hunter» peut utiliser son système de suivi de terrain afin de pouvoir évoluer en basse altitude en toute sécurité, y compris lors de mauvais temps.
L'hélicoptère est conçu pour résister à crashs grâce au train d'atterrissage qui absorbe la violence du choc, et aux sièges, qui sont équipés de renforts supplémentaires. Le cockpit dispose d'un blindage supplémentaire et la verrière est elle aussi blindée puisqu'elle peut résister à du calibre de 7.62mm et de 12.7mm, ainsi qu'à des fragments pouvant atteindre 20cm.
Equipé d'un canon de 30mm sur l'avant de l'appareil, les Mi-28N peuvent également emporter et tirer différents types de missiles air-sol anti-chars et de roquettes, qu'elles soient guidées ou non. Enfin, ces hélicoptères peuvent également embarquer des canons supplémentaires, des missiles air-air comme le R-73 Vympel, ainsi que des réservoirs équipés de mines anti-chars.
Le dernier accident d'un Mi-28N remonte au 02 août 2015, lorsqu'un hélicoptère de ce type s'est écrasé lors d'une démonstration aérienne à la suite de la compétition internationale «Aviadarts». L'appareil, appartenant à l'équipe de voltige «Berkut» aurait eu une défaillance dans son système hydraulique. L'accident, qui a cloué la flotte au sol pendant quelques temps, avait coûté la vie à un pilote, et le second avait dû être hospitalisé.