Selon le communiqué de presse publié le mardi 12 avril 2016 par l'Etat-Major des Armées (EMA), un avion de patrouille maritime (PATMAR) Atlantique II a effectué une illumination laser au profit d'un avion de combat de la coalition internationale Inherent Resolve afin que celui-ci puisse larguer sa bombe guidée laser.
En effet, lors d'une mission de reconnaissance qui s'est tenue le 03 avril 2016, l'Atlantique II de la Marine Nationale et son équipage ont «repéré un groupe de combattant de Daech qui s’opposait aux forces irakiennes» alors qu'ils évoluaient dans la région de Hit, située dans le centre de l'Irak. Cherchant à se soustraire aux «observations aériennes» des aéronefs de la coalition, les jihadistes se déplaçaient rapidement. Mais c'était sans compter l'efficacité des équipages Français.
En effet, l'Etat-Major des Armées raconte que «l’observateur embarqué dans l’ATL2 (Forward Air Controller-Airborn, FAC-A) a transmis les renseignements au contrôleur aérien avancé (Joint Terminal Attack Controller, JTAC)» qui se trouvait au sol, avec les militaires des forces armées irakiennes.
Ces JTAC, intégrés avec les autres militaires au plus près des combats, sont indispensables dans les opérations majeures du XXIème siècle puisqu'ils ont pour mission première de guider les pilotes de chasse afin qu'ils puissent réaliser leurs frappes aériennes lors d'une mission d'appui aérien rapproché.
Contactés, des chasseurs-bombardiers de la coalition internationale dont le type et la nationalité n'a pas été précisée se sont rendus sur la zone où avaient été détectés ces jihadistes de l'Organisation Etat Islamique. L'EMA ajoute dans son compte-rendu «qu'arrivés en bordure de l’Euphrate, les combattants se sont regroupés à couvert, de sorte que seul l’ATL2 pouvait parvenir à les suivre de visu».
Après quelques minutes d'échanges entre le JTAC au sol, la patrouille de chasseurs-bombardiers, ainsi que l'Atlantique II, la décision a été prise de procéder au tir après avoir analysé que «les conditions favorables [étaient] réunies». Après une demande émanant du JTAC, dont la nationalité n'est pas connue, «l’ATL2 a conduit une désignation laser des cibles pour permettre à la frappe d’un chasseur allié d’être guidée sur l’objectif».
C'est la toute première fois qu'un Atlantique II Français réalise cette technique lors d'une opération extérieure, grâce notamment à la «tourelle électro-optique WESCAM MX20HD embarquée sur l’Atlantique 2 standard V». Cette caméra permet de réaliser des missions de détection, d'identification, et de classification qui sont assurées grâce aux caméras thermiques, celles de jour et en haute définition, mais aussi grâce aux senseurs lasers intégrés dans la boule.
Pour rappel, si les Atlantique des Flottille 21F et 23F peuvent illuminer une cible terrestre au profit d'un aéronef allié, ils peuvent aussi frapper eux-même des objectifs grâce à leur capacité à pouvoir embarquer et tirer les bombes guidées laser GBU-12 et GBU-58.
Raid aérien dans la région de Mossoul
Dans la même journée du 12 avril 2016, l'EMA a également affirmé que deux Mirage 2000D de la base aérienne de Prince Hassan, en Jordanie, ainsi que deux Rafale, basés sur la base aérienne 104 d'Al Dhafra, aux Emirats Arabes Unis, ont mené un raid aérien contre «des installations de Daech à Mossoul», en Irak.
Dans la nuit du 9 au 10 avril 2016, et «malgré des conditions météorologiques particulièrement difficiles», les appareils de la 3ème Escadre de chasse et de l'EC 3/30 «Lorraine» ont réalisé «avec succès» leurs deux frappes aériennes qui ont été «coordonnées par le Centre des opérations aériennes de la coalition (CAOC) situé à Al Udeïd, au Qatar».