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Dans le cadre de l'opération Barkhane, qui se déroule sur l'ensemble de la bande sahélo-saharienne, l'Armée de l'Air déploie sur la base aérienne de Niamey, au Niger, deux Mirage 2000D de la 3ème Escadre de Chasse de Nancy-Ochey, ainsi que deux Mirage 2000C de l'Escadron de Chasse 2/5 «Ile de France», de la base aérienne 115 d'Orange-Caritat.
Engagés dès les premières heures de l'opération Serval en Janvier 2013 au Mali, les Mirage 2000D n'ont cessé d'opérer au-dessus du Sahel afin de soutenir les troupes françaises au sol, qui mènent des opérations contre les groupes terroristes de la région. Plus tard, le 05 Juillet 2015, afin de soulager les appareils et les aviateurs de la 3ème Escadre, des Mirage 2000C ont été déployés à Niamey, ce qui permettait notamment aux Mixed Fighter Employment de disposer d'un appareil avec une capacité de tir canon.
Quoi qu'il en soit, alors que les appareils sont toujours utilisés, de temps à autre, pour appuyer les forces au sol grâce au tir d'une GBU ou avec une passe-canon, comme celle réalisée par un Mirage 2000C (voir l'article ici), le Ministère de la Défense et les Etat-Major réfléchissent en interne à retirer ces deux types de Mirage 2000 engagés au Sahel.
Selon plusieurs informations émanantes de sources concordantes, les Mirage 2000D devraient quitter Niamey aujourd'hui Jeudi 18 Février 2016, afin de regagner leur base nancéienne. Si l'on en croit les informations qui circulent, ce départ fait suite à la décision de vouloir engager des Mirage 2000D supplémentaires en Jordanie, dans l'opération Chammal, qui se déroule au-dessus de l'Irak et de la Syrie. D'autant plus que l'ensemble du Groupe Aéronaval, actuellement engagé au Moyen-Orient contre l'Organisation Etat Islamique, doit quitter sa zone d'opérations dans le courant du début du mois de Mars, voir mi-Mars au plus tard.
Mais le retrait des Mirage 2000D implique aussi le retrait de celui des Mirage 2000C. En effet, bien qu'utiles dans cette opération en raison de leur capacité canon, et bien qu'emportant deux ou quatre GBU-12 suivant la configuration choisie pour la mission, les 2000 «bleus» ne peuvent pas emporter de nacelle de désignation laser.
Or, sans la présence d'un JTAC au sol ou d'un aéronef en l'air autre qu'un 2000D (drone MQ-9 Reaper ou Rafale), celle dernière est indispensable pour pouvoir tirer des GBU à guidage laser. Leur retrait serait donc consécutif à celui des «muds» de Nancy, et il devrait se faire aux alentours du Lundi 22 Février 2016.
Cette décision étonne fortement dans les rangs de l'Armée de l'Air française. Certains aviateurs ne comprennent pas cette décision, d'autant plus qu'il y a eu une relève des appareils et des pilotes dans le courant de la première semaine de Février, et que l'ensemble des infrastructures qui ont été construites et modernisées sur la base aérienne de Niamey pour pouvoir accueillir l'ensemble de ce détachement «Chasse» ne seraient donc plus utilisées.
Afin, avec le départ de cette capacité, se pose aussi la question de ce qui va être mis en place pour remplacer, ou non, ces quatre Mirage 2000. Si ce départ est complété, il peut l'être par l'apport d'hélicoptères de combat de l'Aviation Légère de l'Armée de Terre (ALAT). Mais il va être extrêmement difficile pour le Ministère de la Défense de trouver des hélicoptères qui puissent combler la perte de cette puissance de feu, mais aussi et surtout, des hélicoptères qui volent, car l'ALAT dispose d'un très faible taux de disponibilité au sein de sa flotte d'hélicoptères.