Le 29 Janvier 2016, l'actuel Ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve s'est rendu sur la future Base d'Avions de la Sécurité Civile (BASC), située à Nîmes-Garon, dans le département du Gard (30), qui accueillera l'ensemble des bombardiers d'eau et du personnel de la Sécurité Civile, aujourd'hui basés à Marignane, dans les Bouches-du-Rhône.
Le déplacement a permis au Ministre et aux élus locaux de poser symboliquement la première pierre du premier bâtiment de cette base, qui devrait être opérationnelle dans douze mois, si tout se déroule comme prévu.
Cette BASC, ancienne base aéronavale de la Marine Nationale fermée en Juillet 2011, prévoit la construction d'un bâtiment de 3200m² et de l'amélioration de l'ensemble des infrastructures militaires déjà présentes pour un coût total de 16,8 millions d'euros, selon cet article de La Tribune.
Eléments principaux de cette base aérienne, les Canadair, les Tracker, les Dash, et les avions de liaison et de surveillance King 200 devraient arriver vers Mars 2017 aux côtés du Groupement d'Hélicoptères de la Sécurité Civile (GHSC), déjà présent sur place.
La Sécurité Civile indique dans une publication postée sur sa page Facebook officielle que «cette base en forme d’aile sera animée par 120 personnels dont 80 pilotes. Elle accueillera 26 aéronefs dont 23 avions bombardiers d’eau et 3 avions de liaison».
Fortement attendu depuis maintenant depuis plusieurs années par l'ensemble du personnel de la Sécurité Civile, le déménagement de Marignane vers Nîmes de cette force dépendant du Ministère de l'Intérieur a été décidée pour plusieurs raisons.
Tout d'abord, les installations de la Sécurité Civile à Marignane, que ce soit les bâtiments administratifs (bureaux, chambres) ou les installations utiles aux appareils (hangars, tarmac) sont anciens, et leur vétusté ne cessait de s'accentuer avec le temps et le report constant des crédits permettant leur modernisation.
Par ailleurs, Marignane est un aéroport civil qui est aussi largement utilisé par de nombreuses compagnies aériennes pour des vols commerciaux dans le monde, ainsi que par Airbus, qui y fait décoller ses appareils, notamment les hélicoptères, pour mener des vols d'essais. Avec le développement des installations d'Airbus, il était de plus en plus difficile de faire tenir sur ce même tarmac l'ensemble des aéronefs de la Sécurité Civile et ceux des autres entreprises.
Autre raison de ce déménagement, c'est l'espace et le développement dans les années futures qui est disponible sur l'ancienne base aéronavale. En effet, la Sécurité Civile indique à ce sujet «qu'avec des installations à la pointe de la technologie, la BASC de Nîmes s’inscrit dans un projet plus vaste et ambitieux, celui de créer un centre d'excellence à vocation européenne sur l'emploi des moyens aériens de protection civile».
En 2016, Nîmes accueillera une réunion des différents ministres européens qui ont dans leur pays respectif la responsabilité des questions de sécurité civile et des risques. Toujours selon le même article de La Tribune, Christos Stylianides, le commissaire européen à l'aide humanitaire à la réaction aux crises, a indiqué lors de la cérémonie que «l'Europe doit être prête à agir car les catastrophes naturelles ne connaissent pas de frontières. La future base sera une vraie plate-forme d'expertise qui permettra de mettre en commun les connaissances des différents pays européens et de coordonner des interventions communes».
M. Cazeneuve ajoutant à cela que «Nîmes est au barycentre des interventions sur les incendies qui permettra de projeter beaucoup plus rapidement nos équipes sur les théâtres extérieurs».
L'avantage d'installer un centre européen à Nîmes est multiple, avec le partage des coûts quant au fonctionnement de la BASC et au développement des infrastructures, mais aussi, de permettre une meilleure coordination et interopérabilité entre les équipages, qui travaillent ensemble chaque année sur des gros feux, comme au Portugal ou en Grèce.
La flotte de la Sécurité Civile, outre les hélicoptères EC-145 «Dragon», est composée de vingt-six avions, dont vingt-trois consacrés à la lutte contre les incendies. La flotte la plus importante est celle des bombardiers d'eau Canadair CL 415, qui s'élève à douze appareils, pouvant emporter chacun six tonnes d'eau.
Vient ensuite les Tracker Turbo Firecat (Firecat uniquement étant le nom pour la version avec moteur à piston), au nombre de neuf, utilisés pour des missions de surveillance armées, et emportant 3,2 tonnes d'eau ou de produits retardants. Leur retrait du service actif, qui devait avoir lieu en 2008, a été annulé après l'instauration d'un programme de modernisation en 2010, qui doit leur permettre de voler jusqu'en 2020.
Enfin, toujours en matière de bombardement, il y a deux Dash, réceptionnés en 2005, et pouvant emporter jusqu'à 10 tonnes d'eau et de produit retardant. En ce qui concerne les missions de liaison et de surveillance, la Sécurité Civile dispose de trois King 200, de Beechcraft.
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Au coeur du détachement aérien de la Sécurité Civile à Carcassonne, équipé de deux Tracker - A LIRE ICI.
Document daté de Juillet 2006, mais hyper complet - A LIRE ICI.