Actuellement, et depuis Mars 2015, l'Arabie Saoudite est fortement engagée au Yémen en étant à la tête d'une coalition de pays arabes qui mène de nombreuses opérations terrestres et aériennes.
Ces opérations sont particulièrement difficiles pour les forces armées des Etats qui y participent, et les militaires sur le terrain subissent de nombreux revers qui ont coûté la vie à plusieurs dizaines de militaires, dont des saoudiens notamment. Par ailleurs, et dans une indifférence presque totale des gouvernements occidentaux, la campagne aérienne a entièrement ravagé des villes yéménites, et a fait plusieurs centaines de morts chez les civils.
Quoi qu'il en soit, alors que la situation n'est toujours pas stabilisée, il semblerait que ces pays commencent petit à petit à se retirer du Yémen, et à recentrer leurs objectifs dans la lutte contre l'Organisation Etat Islamique (OEI), qui sévit en Irak, en Syrie, et en Libye.
En effet, selon le général de brigade Ahmed Assiri, de la Force Aérienne Royale Saoudienne, l'Arabie Saoudite envisage de déployer quatre F-15S Strike Eagle sur la base aérienne d'Incirlik, en Turquie, et située à quelques kilomètres de la frontière avec la Syrie.
Utilisée quotidiennement par l'US Air Force, mais aussi la Luftwaffe, cette base aérienne est un vecteur incontournable dans la lutte contre l'OEI en raison de son emplacement, et de sa taille, puisqu'elle peut accueillir de nombreux aéronefs, allant des avions de combat avec leurs ravitailleurs, en passant par les drones MQ-1 Predator et MQ-9 Reaper, les avions de transport stratégique et tactique, comme les C-130 Hercules et C-17 Globemaster III, ainsi que les moyens CSAR (Combat Search And Rescue - Recherche et Sauvetage au Combat).
Ahmed Assiri aurait déclaré, selon les propos rapportés par la presse française et étrangère, que «des avions des forces aériennes saoudiennes sont présents avec leurs équipages pour intensifier les opérations aériennes, parallèlement aux missions menées depuis les bases aériennes en Arabie saoudite».
Cependant, contrairement à ce qui a été dit il y a quelques jours par ce haut-gradé saoudien, les F-15S de la Force Aérienne Royale Saoudienne ne sont toujours pas arrivés à Incirlik. En effet, avant de pouvoir envoyer sur place les appareils, leurs pilotes, les mécaniciens, ainsi que l'ensemble du personnel qui gère le déploiement, une délégation saoudienne s'est rendue sur la base pour préparer leur arrivée.
Cette délégation doit organiser, en coordination avec les autorités militaires turques de la base aérienne, l'arrivée et l'installation de l'ensemble du contingent saoudien. Cette visite doit notamment finaliser le lieu de stationnement des chasseurs d'attaque au sol sur les parkings de la base, ainsi que les différents logements (chambres, cantine, bureaux) qui accueilleront les aviateurs saoudiens.
Aucunes dates sérieuses et officielles n'ont été données quant à l'arrivée des quatre F-15S sur la base aérienne d'Incirlik, mais ce déploiement ne saurait tarder.
Il se pourrait également que des éléments militaires aient déjà été envoyés sur place. Selon un fonctionnaire turc, qui s'est exprimé sous couvert d'anonymat, deux C-130 Hercules ont déjà acheminé du personnel et du matériel sur Incirlik.
La Force Aérienne Royale Saoudienne dispose d'une flotte importante d'environ 130 F-15C/S/SA, que ce soit dans des versions spécialisées dans la supériorité aérienne ou dans l'attaque au sol. Pour la formation et les missions d'entraînement, cette force aérienne dispose d'une vingtaine de F-15D biplaces. Plus de quatre-vingt F-15, toutes versions confondues, doivent encore être livrés à l'Arabie Saoudite.