Comme cela avait été annoncé par le Ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, l'ensemble du Groupe Aéronaval (GAn), qui gravite autour du porte-avions Charles de Gaulle, est véritablement opérationnel aux larges des côtes syriennes, et le Groupe Aérien Embarquée (GAE) vient d'effectuer ses premières frappes aériennes en Irak.
Annoncées dans un premier temps sur le tout nouveau compte Twitter de l'Etat-Major des Armées (@EtatMajorFR), ces frappes, en coordination avec le centre des opérations aériennes de la coalition (CAOC) basé à Al Udeïd (Qatar), ont été, par la suite, détaillées dans un communiqué de presse publié sur le site de l'Etat-Major des Armées en fin d'après-midi.
Il y est notamment indiqué que «le lundi 23 novembre 2015 à 12h30», la Marine Nationale «a conduit ses premières missions au-dessus des zones contrôlées par Daech en Irak». Ces «deux missions de reconnaissance armée en appui des forces irakiennes engagées à Ramadi et à Mossoul en Irak» ont été effectuées par deux patrouilles de deux Rafale M chacune, issus de la Chasse Embarquée.
L'EMA détaille ces premières missions en indiquant que «vers 8 heures (heure française), deux patrouilles de Rafale Marine ont été catapultées» et «avaient pour objectif d’appuyer les forces irakiennes directement engagées contre Daech dans les régions de Ramadi et de Mossoul». C'est donc dans ce cadre là «qu'à Ramadi, les frappes ont mis hors de combat un groupe de terroristes», et qu'une «position d’artillerie de Daech qui était en train de tirer sur les troupes irakiennes a été détruite à Mossoul».
Sur la vidéo publiée par la communication de l'Etat-Major des Armées, un premier Rafale (M 32) emporte quatre bombes air-sol AASM, sans doute guidées laser. Le second (M 19) est équipé de quatre bombes air-sol GBU-12 guidées laser par la nacelle de désignation laser Damoclès. Le troisième Rafale (M 42) est armé de deux missiles air-air MICA IR, alors que les deux autres ne le sont pas, et il équipé d'une nacelle de reconnaissance RECO-NG. Concernant le quatrième Rafale M, il n'est pas possible de décrire sa configuration en l'absence d'images de celui-ci.
Enfin, on apprend également que cette première opération a duré sept heures, et que «les quatre chasseurs français ont été ravitaillés par des avions de la coalition».
Le Chef d'Etat-Major des Armées, le général Pierre de Villiers, a affirmé que «concernant les frappes en Syrie, qui abrite des centres de commandement et de recrutement ainsi que des ressources pétrolières de l’EI [Etat Islamique, NDLR], c’est une question d’heures, de jours».
Pour effectuer leurs frappes aériennes, et éviter les défenses anti-aériennes syriennes et les régions encore contrôlées par les forces loyalistes à Bachar El-Assad, les chasseurs de la Marine Nationale passent par le Sud de la Turquie, qui est une voie aérienne également utilisée par les chasseurs britanniques de la Royal Air Force stationnés sur la base aérienne d'Akrotiri, sur l'île de Chypre.