A l'occasion du 83ème anniversaire de la Force Aérienne Indienne, Arup Raha, son chef d'Etat-Major, a déclaré lors de son discours devant la presse, les militaires, et le public assistant aux démonstrations aériennes, que la Force Aérienne Indienne allait autoriser les femmes à intégrer le cursus de formation pour devenir pilote de chasse.
Actuellement, et selon les propos de M. Arup Raha, la Force Aérienne Indienne a dans ses rangs «des femmes pilotes sur des avions et des hélicoptères de transport». Ce dernier a alors indiqué que sa Force Aérienne «est train de planifier leurs intronisations dans le flux de la formation des chasseurs, pour répondre aux aspirations des jeunes femmes indiennes».
Cette proposition a été envoyée au Ministère indien de la Défense, et ce dernier doit encore l'accepter et la valider avant que des femmes puisses intégrer le cursus «chasse» (pour reprendre les termes de l'Armée de l'Air française). Si ce projet est définitivement adopté, il faudra alors attendre réellement entre deux et trois avant de pouvoir voir une femme pilote de chasse sur Su-30MKI ou Mirage 2000 en raison des différentes étapes obligatoires qui ont été mises en place dans la formation des jeunes pilotes.
Cela dit, il y a tout juste un an, M. Arup Raha était encore opposé à l'intronisation des femmes au sein des escadrons de combat, en avançant des arguments plus ou moins crédibles. Ce dernier avait notamment déclaré que «les femmes ne sont pas, par nature, physiquement adaptées pour effectuer des vols pendant de longues heures dans des chasseurs, surtout quand elles sont enceintes ou quand elles ont d'autres problèmes de santé». Qu'il aille dire cela, entre autres, à Claire Mérouze, première femme pilote de Rafale dans l'Armée de l'Air, à Caroline Aigle, première femme pilote de chasse, ou à Virginie Guyot, première femme leader de la Patrouille de France. D'autant plus que certaines femmes mettent de côté, le temps de leur carrière opérationnelle, leur envie d'avoir un enfant puisque cela les obligeraient à se retirer pendant plus de neuf mois du service actif.
Selon plusieurs médias indiens, la proposition d'accepter les femmes dans les escadrons de chasse fait suite à une baisse du nombre de pilotes de chasse au sein de la Force Aérienne Indienne, notamment dans le recrutement, qui serait plus difficile et qui attirerait moins qu'auparavant. Cela serait surement dû à la situation actuelle de la Force Aérienne Indienne, qui ne dispose pas du nombre d'escadrons opérationnels qu'elle souhaiterait pour mener ses opérations et la défense de ses frontières, en raison notamment d'un vieillissement important de ses chasseurs, comme les Mig-27 "Flogger" ou les Mig-21 "Fishbed", ou avec les problèmes techniques qui apparaissent sur les Su-30MKI.
Actuellement, selon l'agence de presse Reuters, la Force Aérienne Indienne, forte d'environ 120 000 aviateurs, dispose dans ses rangs de 1 500 femmes, qui occupent plusieurs postes divers, dont 108 sont des pilotes et des navigatrices dans des avions ou des hélicoptères de transport.
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