Photo : (c) Force Aérienne Turque - Deux F-16D de la Force Aérienne Turque lors d'un vol au coucher du soleil.
Alors que des pays occidentaux, comme les Etats-Unis, le Royaume-Uni, ou la France, et des pays arabes, comme les Emirats Arabes Unis, le Koweït, ... frappent quotidiennement l'Organisation Etat Islamique dans le cadre de l'opération internationale Inherent Resolve, c'est au tour de la Turquie, longtemps réticente à s'engager dans cette guerre, qui vient de frapper des positions jihadistes en Syrie.
A la suite d'un attentat suicide à Suruç, dans le sud de la Turquie, le 20 Juillet 2015, et qui a fait trente-deux morts, après la mort d'un militaire turc à la frontière entre la Turquie et la Syrie, et enfin, afin de limiter la montée des tensions entre l'Organisation Etat Islamique et les forces kurdes au sein du territoire turc, le gouvernement d'Erdogan a pris la décision de frapper l'Etat Islamique en Syrie.
Ces premières frappes aériennes, menées par trois F-16C de la Force Aérienne et Spatiale Turque, ont eu lieu Vendredi 24 Juillet 2015, dans le village de Havar, en Syrie, qui se trouve en face de la ville de Kilis, région de Gaziantep, en Turquie.
Selon le communiqué de presse publié à cette occasion, "les avions turcs ont frappé entre 03h40 et 03h53 locales (00h40 et 00h53 GMT) deux quartiers généraux et un point de ralliement des combattants de l’EI avec des missiles avant de regagner leur base de Diyarbakir", qui se trouve à environ 100 kilomètres de la frontière turco-syrienne.
Par ailleurs, ce même communiqué précise que les objectifs ont été frappés avec une précision de 100%, et que "ce ne fut pas une opération ponctuelle, mais que ceci est un processus" qui va s'installer dans le temps. Il y est également rappelé que "le moindre mouvement menaçant la Turquie entraînera des représailles avec la manière la plus forte possible".
Selon une agence de presse turque, ces frappes aériennes auraient conduit à la mort de trente-cinq individus de l'Organisation Etat Islamique, ce qui est difficilement vérifiable, même en effectuant une mission Battle Damage Assessment (BDA), qui a pour but de vérifier que les cibles qui ont été visées ont bien été touchées, voire détruites lors des frappes.
Cette première opération aérienne aurait été préparée en coordination avec des forces armées des pays qui participent déjà à cette coalition internationale, et selon plusieurs médias turcs, les F-16C n'auraient pas pénétré l'espace aérien syrien.
En parallèle de ces premières frappes aériennes turques contre l'Organisation Etat Islamique, la Turquie a enfin pris la décision d'ouvrir les bases aériennes de l'OTAN qui se trouvent sur son territoire à des pays de la coalition internationale, comme les Etats-Unis, afin de pouvoir commencer à frapper ces jihadistes depuis la Turquie, ce qui raccourci considérablement le temps de transit entre la base de départ et la zone d'opérations.
Une des bases turques au standard OTAN, qui va être mise à profit le plus tôt possible, est celle d'Incirlik, qui accueille déjà en permanence des éléments de l'US Air Force, et qui se trouve, à vol d'oiseau, à moins de deux-cents kilomètres de la ville syrienne d'Alep.