Photo : (c) Composante Air - Les six F-16A belges sur la base aérienne jordanienne d'Azraq.
A la fin du mois de Septembre 2014, le Premier Ministre belge, Elio Di Rupo, avait annoncé que la Composante Air allait déployer un détachement de six F-16A et de 120 militaires au sol, sur la base aérienne d'Azraq, en Jordanie, aux côtés des six F-16A de l'Armée de l'Air Royale Néerlandaise. Cette mission s'inscrivait dans le cadre de la coalition internationale, regroupée au sein de l'opération "Inherent Resolve", afin de frapper l'Organisation Etat Islamique en Irak.
Neuf mois après avoir réalisé plusieurs centaines de frappes aériennes au-dessus du territoire irakien, le détachement belge, qui avait nommé son opération "Desert Falcon", vient de terminer ses missions et les six F-16A de la Composante Air sont arrivés sur la base aérienne belge de Florennes le Jeudi 02 Juillet 2015.
Au cours de ce déploiement, les pilotes de chasse belges, avec le soutien indispensable des militaires au sol, ont réalisé, selon un communiqué de la Composante Air publié en Juin, 726 sorties aériennes, ainsi que plus de 300 frappes aériennes contre des objectifs de l'Organisation Etat Islamique.
Cette mission "Desert Falcon" prend fin à la suite d'une décision, ou plutôt d'un constant, établi par le Ministère belge de la Défense. Après des années de coupes au sein des différentes forces armées belges, le budget du Ministère ne permettait pas de continuer cette opération qui a coûté, entre la fin du mois de Septembre 2014 et la fin du mois de Juin 2015, pas moins de cinquante-deux millions d'euros.
Si la Composante Air se voit obligée de stopper son opération en Irak, elle envisage toujours de déployer un nouveau détachement entre le mois de Juillet 2016 et Juin 2017, mais en coordination avec l'Armée de l'Air Royale Néerlandaise.
En effet, lors de ce premier déploiement, la Belgique et les Pays-Bas avaient pris la décision de déployer leur détachement de F-16A sur la même base aérienne jordanienne afin de pouvoir mutualiser les pièces de rechange, etc... ce qui permettait de baisser le coût de l'opération.
En clair, et selon le média belge La Libre, Bruxelles et Amsterdam vont déployer, chacun son tour, un détachement de six F-16A, soutenus par des militaires au sol de la Force Aérienne qui n'a pas déployé ses chasseurs.
Concrètement, et toujours selon ce même quotidien, "les Pays-Bas vont maintenir leurs chasseurs sur place jusqu’à la fin juin 2016. Mais la protection de ces derniers sera assurée par une "force protection" belge et non plus néerlandaise. Les soldats belges (une petite trentaine) sont déjà présents dans la base jordanienne d’al-Azraq puisqu’ils assuraient la protection des F-16 belges. A partir de juillet 2016, les rôles seront inversés. La Belgique enverra ses avions et leur protection sera assurée par les militaires néerlandais".
Ces dispositions peuvent surprendre, mais elles permettront aux deux pays de pouvoir participer à la guerre contre l'Organisation Etat Islamique, tout en minimisant les coûts et en préservant leur budget limité. Outre cette présence militaire sur le théâtre d'opérations, il s'agira aussi pour les deux gouvernements de montrer leur présence dans cette coalition sur le plan politique, afin de ne pas se décrédibiliser complètement face aux alliés occidentaux.