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L'Armée de l'Air envisage de piloter ses drones MQ-9 Reaper depuis la base aérienne 709 de Cognac

L'Armée de l'Air envisage de piloter ses drones MQ-9 Reaper depuis la base aérienne 709 de Cognac

L'Armée de l'Air envisage de piloter ses drones MQ-9 Reaper depuis la base aérienne 709 de Cognac

Photo : © JL. Brunet / Armée de l'Air - Un drone MQ-9 Reaper au roulage sur la base aérienne de Niamey, au Niger.

Depuis le début du mois de Janvier 2013, l'Armée de l'Air déploie sur la base aérienne de Niamey, au Niger, et au sein de l'Escadron de Drones 1/33 "Belfort", deux drones Harfang ainsi que trois drones MQ-9 Reaper, qui sont arrivés, eux, en Janvier 2014 et en Mai 2015.

Ces MQ-9 Reaper, qui ne sont malheureusement pas armés, ont pour objectif, tout comme les Harfang, et dans le cadre de l'opération Barkhane, de réaliser des missions de reconnaissance, d'illuminer des cibles au laser au profit des Mirage 2000D et des Rafale, et de surveiller les faits et gestes des groupes terroristes qui évoluent au sein de la bande sahélo-saharienne, entre la Mauritanie, le Mali, le Niger, la Libye, ainsi que le Tchad.

Ces drones MQ-9 Reaper, et contrairement aux aviateurs américains de l'US Air Force et britanniques de la Royal Air Force, sont pilotés par des pilotes français de l'Armée de l'Air directement depuis le théâtre d'opération dans lequel ils sont déployés, en l'occurrence ici, à Niamey.

Ce déploiement des équipages et des cabines de contrôle au sein des opérations extérieures permet notamment d'avoir une excellente communication et un véritable travail de coopération entre les pilotes de drone et les pilotes de chasse, notamment ceux de Mirage 2000D, également déployés à Niamey. En effet, et comme le rappelle le site Zone Militaire, avant de partir en mission pour venir en aide à des militaires français engagés dans des combats au sol, avant le décollage, les pilotes de chasse prennent le temps de visualiser la zone des combats filmés par le drone, ce qui permet d'avoir une première idée de la situation sur place.

Cependant, si le déploiement de ces cabines de contrôle sur les théâtres d'opérations a des côtés positifs, il engendre également un côté négatif qui doit être absolument pris en compte, c'est celui du suremploi des équipages des drones. En effet, étant donné que l'Armée de l'Air, comme l'US Air Force, manque d'effectifs pour faire fonctionner l'ensemble de son parc de drones, les aviateurs tournent trop en opération extérieure.

De ce fait, afin de soulager les aviateurs français, le Chef d'Etat-Major de l'Armée de l'Air (CEMAA), le général Denis Mercier, a indiqué le 03 Juin 2015 devant les députés de la commission des affaires étrangères, de la Défense, et des forces armées que "nous avons demandé aux Américains de nouveaux simulateurs Reaper, ainsi que le déploiement d'une cabine de contrôle au sol sur la base de Cognac dans le cadre du prochain système qui devrait être livré en 2016".

Cette demande, caractérisée de contraignante par le CEMAA, et qui est obligatoire puisqu'elle fait partie des termes du contrat entre Paris et Washington et qu'elle est la conséquence d'un achat sur étagère, permettra, toujours selon le général Denis Mercier, "de conduire depuis la France les opérations de drones décollant du Niger" et de "soulager les équipages dont le rythme de détachement en opérations extérieures est particulièrement éprouvant.

Il faudra également, si cette demande est acceptée par les Etats-Unis, qu'un certain nombre de contractuels civils de l'américain General Atomics soient envoyés sur la base aérienne 709 de Cognac, là où sont stationnés, normalement, les drones de l'Armée de l'Air, afin qu'ils puissent faire décoller et atterrir les drones MQ-9 Reaper, puisque cette capacité n'est pas encore acquise par les équipages français.