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Photo : © JL. Brunet / Armée de l'Air - Un Rafale B de l'Armée de l'Air lors d'un entraînement en France.
Vendredi 10 Avril, le Premier Ministre indien Narendra Modi a annoncé lors d'une conférence de presse à l'Elysée, aux côtés de François Hollande, qu'il a "demandé au président [François Hollande] la fourniture de 36 Rafale, prêts à voler, à l'Inde".
Dans son allocution, le Premier Ministre a précisé que la Force Aérienne Indienne souhaite acquérir ces Rafale "dès que possible", en raison d'un "besoin opérationnel crucial" étant donné qu'un retrait des Mig-21 "Fishbed" va avoir lieu dans peu de temps. Ces appareils sont devenus, hors d'âge, ils sont limités technologiquement face à des avions de chasse plus récents, et ils accumulent les problèmes techniques, tout comme les accidents, qui, parfois, coûtent malheureusement la vie aux pilotes de chasse indiens.
Ces appareils, qui seront prélevés "sur étagère", sortiront donc des usines de Bordeaux-Mérignac et seront produits en France. Ce nouveau contrat, qui n'est toujours pas signé et qui devrait s'élever aux alentours de quatre milliards d'euros, n'a pas livré beaucoup de détails concernant l'équipement des Rafale indiens. Cependant, on commence à en apprendre un peu plus sur le matériel qui équipera les futurs Rafale de la Force Aérienne Indienne.
Selon mes informations, comme à l'image du Qatar avec le choix du pod de désignation laser SNIPER de Lockheed Martin (lire l'article ici), la Force Aérienne Indienne aurait décidé de ne pas équiper ses Rafale de la nacelle DAMOCLES de l'avionneur français Thales, en préférant le pod LITENING du fabriquant israélien Rafael.
En effet, la nacelle de désignation laser DAMOCLES est un des très rares défauts que l'on peut trouver sur le Rafale. Comparée à ses homologues sur le marché de l'aéronautique militaire, tel que le pod SNIPER ou LITENING, la nacelle DAMOCLES dispose d'une qualité d'image qui est inférieure à ses concurrentes, ainsi qu'un transfert de données limité entre deux appareils ou avec un opérateur au sol.
Enfin, un second équipement étranger, et pas des moindres, viendrait équiper le Rafale et plus particulièrement ses pilotes de chasse indiens. En effet, les pilotes de Rafale indiens devraient devenir les premiers au monde à pouvoir profiter d'un viseur de casque sur Rafale, alors que leurs homologues sur les Su-30MKI et sur les Mirage 2000 disposent déjà de ces viseurs de casque, véritable atout dans le combat aérien rapproché (ou dogfight), mais beaucoup moins utile lorsque l'appareil dispose d'un puissant radar couplé à des missiles air-air efficaces, comme sur les Rafale français.
Cet équipement, dont on ne connait pas le modèle exact, sera normalement livré par l'entreprise israélienne Elbit Systems, qui a déjà vendu ses viseurs de casque à quelques pays, que ce soit les Etats-Unis ou Israël, puisqu'ils équipent déjà des F-15, des F-16, des F/A-18 Super Hornet, des Mig-21, etc...
Tous les avions de combat, de transport ou les hélicoptères actuels, que ce soit les JAS-39 Gripen, les Eurofighter Typhoon, les F-15, les Apache, les Tigre HAD/HAP, certaines versions des C-130 Hercules, le F-35 Lightning II, etc... disposent d'un viseur de casque avec des particularités qui varient en fonction des besoins du pilote, de la doctrine d'emploi de ce système par la Force Aérienne, du constructeur, de son coût, ...
Ils permettent aux pilotes, outre la capacité de verrouiller une cible, d'avoir une vision claire et précise des données principales et vitales de la mission en cours, sans devoir effectuer un mouvement important de la tête pour visualiser l'affichage tête haute. Un système qui est très utile lorsque le pilote est obligé de se concentrer à regarder à l'extérieure de la cabine.
Par ailleurs, concernant ce contrat indien, le Ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a déclaré Mardi 16 Juin, au Salon du Bourget, que les négociations sur la vente des trente-six Rafale à l'Inde évoluaient bien et aboutiraient d'ici à « deux ou trois mois » à la signature. De plus, ce dernier a aussi précisé qu'il se rendra "en Inde très prochainement pour voir comment tout cela évolue, mais [Il n'a] aucune inquiétude sur le déroulé du sujet".