Photo : (c) Force Aérienne Norvégienne - Arrivée d'un F-16A norvégien sur la base aérienne de Siauliai, en Lituanie.
A partir du début de la crise de Crimée, et avec l'annexion de cette région par la Russie, les pays occidentaux membres de l'OTAN ont pris certaines dispositions afin de réaffirmer leur soutien envers les pays qui jouxtent l'Ukraine, comme la Pologne, la Lituanie, la Lettonie, l'Estonie.
Depuis un an maintenant, et à tour de rôle, les forces aériennes des pays membres de l'OTAN prennent la permanence opérationnelle afin d'identifier et d'intercepter les appareils qui survoleraient les pays baltes (Lettonie, Estonie, et Lituanie), étant donné que ces états ne disposent pas d'une force aérienne. Bien que la mission Baltic Air Policing est mise en place depuis 2004, elle a été renforcée depuis le mois de Mai 2014 avec la mise en place de plusieurs plots de permanence opérationnelle, et non d'un seul, lorsque les relations avec la Russie étaient apaisées.
Depuis le début du mois de Janvier 2015, la 37ème rotation (ou Block 37) effectuait des missions d'interception avec quatre Eurofighter Typhoon italiens de l'Aeronautica Militare, quatre Mig-29 "Fulcrum" de la Force Aérienne Polonaise, quatre Typhoon espagnols de l'Ejercito del Aire, ainsi que quatre F-16A belges de la Composante Air. Quatre mois après avoir assuré 24h/24 et 7j/7 cette permanence opérationnelle, certaines forces aériennes vont être relevées afin de pouvoir rentrer dans leurs pays respectifs.
En effet, depuis le Jeudi 30 Avril 2015, la Norvège et sa Force Aérienne Royale Norvégienne ont pris la tête de la 38ème rotation avec quatre F-16A, aux côtés du Royaume-Uni avec quatre Eurofighter Typhoon de la Royal Air Force.
Les F-16A norvégiens sont déployés sur la base aérienne de Siauliai, en Lituanie, aux côtés des Typhoon italiens, qui prolongent leur mission pour quatre mois supplémentaires. Les F-16A norvégiens remplacent donc les Mig-29 polonais qui peuvent rentrer chez eux.
Les Typhoon anglais sont, eux, stationnés sur la base aérienne d'Amari, en Estonie, et ils remplacent les Typhoon espagnols. Enfin, en Pologne, sur la base aérienne de Malbork, la Belgique prolonge elle aussi la mission de ses quatre F-16A pour quatre mois supplémentaires.
Les violations ou les approches des espaces aériens de la Lettonie, de la Lituanie, et de l'Estonie par des avions de chasse et des bombardiers russes sont réguliers, pour ne pas dire quotidiens. Certaines permanences opérationnelles sont déclenchées plusieurs fois par jour afin d'intercepter des formations russes, composées, souvent, d'un ou plusieurs bombardiers stratégiques, et escortés par des avions de chasse. A côté de ces pays participants, la Finlande, la Suède, mais aussi la Norvège, assurent quotidiennement la protection de leurs espaces aériens avec leur propre force aérienne (F-18C Hornet, F-16A, et Jas-39C Gripen).
Outre le renforcement de l'opération Air Baltic Policing, sous commandement de l'OTAN, les pays occidentaux ont pris l'initiative d'effectuer des entraînements aériens et terrestres et de former les forces armées de certains pays voisins à la Russie.
En Roumanie, la Force Aérienne Portugaise va déployer quatre de ses F-16A afin d'assister la Force Aérienne Roumaine dans ses missions d'interception, qu'elle effectue avec ses vénérables Mig-21 "Fishbed".
Toujours en Roumanie, l'US Air Force va envoyer des avions d'attaque au sol A-10 Thunderbolt II afin de s'entraîner avec les militaires roumains au sol. Ces A-10 "Warthog" font parti du déploiement qui s'est effectué en Février dernier sur la base aérienne américaine de Spangdahlem, dans l'Ouest de l'Allemagne, dans le cadre d'un "Theatre Security Package", en appui de l’opération "Atlantic Resolve". (lire l'article ici).
En Bulgarie, l'US Air Force ne va pas déployer des A-10 Thunderbolt II mais douze F-15C Eagle, destinés à réaliser, eux, des missions à dominante aérienne (air-air). Les appareils, qui seront sous le commandement de l'OTAN, seront stationnés sur la base aérienne de Graf Ignatievo, et auront pour mission d'entraîner et de former leurs homologues de la Force Aérienne Bulgare, volant sur Mig-21 ou Mig-29. (A lire : L'avenir incertain de l'aviation de chasse bulgare).